Abstracts
Résumé
Le récit contemporain, défini ici comme un ensemble générique, apparaît le plus souvent dominé par une voix introspective, celle d’un « je » énonciatif dont les diverses postures traduisent un accès difficile à la parole. Les deux textes retenus dans le cadre de cette étude (« Un simple soldat » tiré de Douze coups de théâtre de Michel Tremblay et « Le chef-d’oeuvre » tiré du recueil Un sourire incertain de Bernard Lévy) inversent toutefois ces paramètres. Ainsi, plutôt que de jouer de l’insuffisance de la parole et de son incomplétude, si souvent mises de l’avant, les deux textes recourent au récit pour illustrer les potentialités de la voix mais aussi, paradoxalement, pour faire valoir sa nécessaire neutralisation. Ce faisant, ces deux récits, chacun à leur manière, prennent le contre-pied d’une certaine doxa littéraire.
Abstract
Contemporary narrative, defined here as a generic body of texts, seems to be most often dominated by an introspective voice, that of an enunciative “I” whose various postures reveal the difficult access to the spoken word. The two texts studied in this paper (“Un simple soldat” from Douze coups de théâtre by Michel Tremblay and “ Le chef-d’oeuvre ” from the collection Un sourire incertain by Bernard Lévy) nonetheless reverse these parameters. Rather than rely on the insufficiencies and incompletedness of the spoken word, the two texts use the narrative to illustrate the potentialities of the voice, but also, paradoxically, to bring out the necessity of neutralising that very voice. In doing so, both narratives, each in its own way, go against a certain literary orthodoxy.