Abstracts
Résumé
Selon les conteurs rencontrés par l’auteure dans les années 1970, les contes merveilleux sont des « histoires de traverses » ou des « histoires de misères », que la plupart avaient appris en mémorisant les « go » et les « stops » des trajectoires des personnages. Ces conteurs vivaient ces contes comme la traversée, remplie de risques et de difficultés, d’un monde imaginaire à visualiser d’un point de départ à un point d’arrivée. Ces traversées résonnaient sans doute dans leur propre vie comme leur vie résonnait dans leurs contes. Ce faisant, ils se transmettaient des récits structurés pleins d’un sens que nous ne finissons jamais d’épuiser. En marge des travaux de typologie qui aident les chercheurs à relier entre eux « tous les contes qu’il y a au monde », l’auteure s’interroge sur ce que nous pouvons apprendre en abordant de façon topographique, voire topologique, les contes qui nous ont été ainsi transmis. Elle détaille dans cet article comment le réflexe topologique qu’elle a développé en étudiant les contes nourrit maintenant son rapport au monde, de même qu’elle tente une systématisation de ce réflexe de chercheure pour qui des constellations de sens figurés et de sens propres entrent parfois en coïncidence sur de riches séquences.
Abstract
According to the storytellers the author encountered in the 1970s, great tales are “stories involving crossings” or “stories involving misery” that many of them had learned by memorizing the “goings” and the “haltings” along the characters’ paths. These storytellers lived these tales like the crossing, filled with risks and difficulties, of an imaginary world to be visualized from the beginning to the end. These crossings undoubtedly resonated in their own lives just as their lives resonated in the tales. As such, they have transmitted structured accounts that are full of meaning that is inexhaustable. Along with the typology work that helps researchers link “all the tales that exist in the world”, the author wonders what we can learn from approaching tales that were transmitted to us from a topographic, or even topological, point of view. In this article, she describes how the topological reflex that she has developed by studying tales now nurtures her relationship with the world. She also attempts to systematize her “researcher’s reflex”, to sometimes catch constellations of figurative meanings and literal meanings coinciding in rich sequences.
Appendices
Références
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