Abstracts
Résumé
Cet article examine les attitudes sociales envers les différentes méthodes morpho-syntaxiques utilisées en français pour créer les formes féminines des titres professionnels tels que professeur ou ministre, autant qu’envers l’usage du masculin pour désigner la profession d’une femme. L’auteure résume brièvement les débats et les controverses engendrés par chacune des options possibles, incluant les suffixes (ex : une professeure), les épicènes (ex : une professeur) et les noms masculins employés de manière générique (ex : un professeur). Une comparaison de l’usage des termes désignant des professions de prestige en France, en Belgique, en Suisse et au Canada dévoile des différences régionales significatives et suggère que la structure interne de la langue française permet aux locuteurs une grande latitude dans la création des dénominations au féminin des professions. Là où les choix des locuteurs sont bridés, c’est plus souvent pour des considérations idéologiques que linguistiques.
Abstract
This article examines social attitudes towards the various morpho-syntactical methods used in the French language to create feminine forms of professional titles such as professor or minister as well as towards the use of the masculine to indicate a woman professional. The debates and controversies engendered by each of the available options including suffixed nouns (e.g. une professeure), epicenes (e.g. une professeur) and masculine nouns used generically (e.g. un professeur) are briefly summarized. A comparison of usage of terms denoting positions of prestige in France, Belgium, Switzerland and Canada uncovers significant regional differences and suggests that the internal structure of the French language allows speakers considerable latitude in creating denominations for women professionals. Where speakers’ choices are constrained, it is often because of ideological rather than linguistic considerations.
Appendices
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