Abstracts
Résumé
Au-delà de l’intuition typologique contenue dans la classification des contes populaires d’Aarne et Thompson, le procédé topographique utilisé par certains conteurs pour mémoriser ces récits, qu’ils nommaient aussi Contes de traverse et contes de misère, invite à considérer qu’il s’agit là d’une exploitation originale de la mémoire individuelle dans un contexte oral et collectif pour la production de savoirs valables et complémentaires à d’autres formes d’élaboration. Il autorise aussi à extraire de leurs narrations des itinéraires qui exposent en quelque sorte la dynamique de ces récits. Ces enchaînements de trajets et de métaphores révèlent des lieux communs ou topoi qui se trouvent parfois en correspondance étonnante avec d’autres portions de fiction ou de vie réelle. De la topographie on débouche ainsi sur la topologie, ou science des positions relatives des êtres dans leur environnement, une composante importante de certains courants de pensée modernes en écologie humaine et sociale notamment chez Kurt Lewin et Urie Bronfenbrenner. Une recherche est en cours dans le but de préciser cette contribution possible du conte et de la folkloristique aux connaissances sur l’aide et l’entraide en situation de transition. On en présente ici une première étape, d’ordre épistémologique, qui vise à donner aux contes leur juste place dans l’édifice du savoir humain en tant que théories autonomes de l’expérience humaine élaborées dans la longue durée.
Abstract
The mapping process employed by certain folktale narrators to memorize their tales suggests what is involved is an original exploitation of individual memory in an oral collective context for the performance of knowledge related and complementary to otherforms of expression. This permits one to extract from these narratives maps which reveal common locations sometimes surprisingly paralleling other aspects of fiction or of real life. From this consideration of narrative topography one can move to topology, the science dealing with the relative positions of individuals in their environment and representing a theoretical trend linked to human and social ecology as proposed notably by Kurt Lewin and Urie Bronfenbrenner. Ongoing research, ofwhich this study is a first step, deals with this aspect of the relevance of the folkloristic consideration of the folktale to other domains of human epistemology.
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