Abstracts
Résumé
Cet article montre les tensions qui caractérisent le mensuel féminin africain Awa dirigé par Annette Mbaye d’Erneville (1964-1973), entre revue et magazine : celui-ci ne se caractérise pas seulement par la polyphonie caractéristique du dispositif médiatique, il se révèle contradictoire, voire agonistique. Étudiant les manières dont les fictions thématisent et allégorisent la femme et leur rapport à la modernité, l’article revient notamment sur la question du titre-personnage, jamais innocente dans un périodique, notamment à travers des comparaisons avec d’autres magazines féminins comme Marie Claire et Elle, discrètement mais régulièrement convoqués dans le magazine, ou Amina lancé en 1973 par Michel de Breteuil. La capacité transfictionnelle du magazine à s’incarner dans un personnage emblématique, Awa, régulièrement mobilisé et invoqué dans les pages du journal et en même temps la diversité des représentations ainsi figurées par les couvertures, les articles, le dessin, les photographies, les rubriques (« les cauris de Mam’Awa »), le courrier des lecteurs et même par les fictions montrent la difficulté de l’équation du féminin.
Abstract
This paper aims at shedding light on the tensions that characterise the monthly women’s magazine Awa, led by Annette Mbaye d’Erneville (1964-1973). At the juncture between the journal and the magazine, not only is it characterized by the polyphony usually associated with the media apparatus, but it is also contradictory and even agonistic in some respects. Looking at the ways in which fictions deal with and allegorise women and their relationship to modernity, the paper focuses on the use of a character’s name as title, hardly ever an innocent move for a periodical, and compares it to other women’s magazines such as Marie Claire and Elle, both discreetly but regularly referred to in Awa, or Amina, founded in 1973 by Michel de Breteuil. The transfictional ability of the magazine to be embodied in the symbolic figure of Awa, a character who is regularly used and invoked, as well as the variety of ways in which she is represented on the covers, in the articles, drawings, photographies and in some sections – such as « les cauris de Mam’Awa » or the letters from the readers section – but also in the fictional texts published in the magazine, all shed light on the difficulty of the feminine equation.