Abstracts
Résumé
Si le continent africain résonne en Amérique, c’est par la voix de Sammy Kamau-Williams, double du poète-musicien Gil Scott-Heron, qui a réellement existé. Le narrateur de La Divine Chanson, un chat nommé Paris, est un autre avatar de son maître. Ce félin roux dessine aussi en creux la silhouette d’Abdourahman A. Waberi, écrivain djiboutien, qui propose ainsi une biofiction inspirée des pratiques musicales noires américaines. Que reste-t-il en effet des empreintes du passé africain dans le présent afro-américain ? Et que peut-on reconstruire sur l’amnésie et la honte ? Des récits féériques, des tentatives de filiations, des projets de Révolution. Mais surtout une musique qui relie le Nord et le Sud, et longe les berges du Mississippi. Le blues envahit ainsi les espaces comme il accompagne les dérives funambules. Le texte, dès lors, politique, essentiellement esthétique, joue de superpositions plurielles, et il inscrit ses propres sillons poétiques dans l’ombre magique d’un dieu béninois devenu loa haïtien, Papa Legba, posté aux carrefours des existences, à la croisée du passé, du présent et de l’avenir.
Abstract
If the African continent resonates in America, it is through the voice of Sammy Kamau-Williams, the double of real life musician-poet Gil Scott-Heron. The narrator of La Divine Chanson, a cat named Paris, is another avatar of his master. This ginger feline is also the reflection of Abdourahman A. Waberi, the writer from Djibouti, who thus offers a biofiction inspired from African American musical practices. What then remains of the traces of the past in the African American present? And what can be rebuilt on amnesia and shame? Magical stories, tentative bonds of filiation, plans for a Revolution. But, above all, music, a tune that connects North and South, and can be heard along the banks of the Mississippi River. The blues thus invades spaces as it accompanies the character’s drifts on a tightrope. The text therefore, politically, but mainly aesthetically, plays with a series of superimposed layers and inscribes its own poetic lines in the magical shadow of a God from Benin turned Haitian Loa, Papa Legba, posted at the crossroads of destiny where past, present and future intersect.