Abstracts
Résumé
Transmis par la tradition orale à travers les contes, le mythe de la reine Pokou a traversé les âges pour être perçu de nos jours par certains critiques, sociologues et anthropologues comme le mythe fondateur de la nation ivoirienne. Selon le mythe originel, la confédération Ashanti créée en Afrique de l’ouest vers 1690 fut âprement déchirée par une guerre de succession après la mort d’Osei Tutu en 1718. Cette guerre intestine prit une ampleur significative au point que la princesse Abla Pokou dut fuir le royaume avec ses partisans. Mais, pour pouvoir échapper à leurs ennemis qui les poursuivaient, Pokou fut obligée de sacrifier son fils unique afin de rendre possible la traversée du fleuve Comoé. Le but de cet article est de montrer que ce mythe d’origine, longtemps confiné aux oeuvres littéraires des écrivains ivoiriens, a récemment pris une dimension littéraire transatlantique et diasporique grâce aux écrivains migrants et multiculturels tels que l’Ivoirienne Véronique Tadjo et le Britannique d’origine jamaïcaine Dean Atta.