Abstracts
Résumé
Si c’est à partir de Thomas Hobbes que la distinction entre État et état de nature apparaît comme un point de départ à partir duquel il deviendra possible de faire reposer l’intelligibilité de l’ordre étatique qui se développe alors, ce n’est cependant qu’avec Jean-Jacques Rousseau que se fera véritablement jour le caractère constitutif de cette distinction. Avec Rousseau, la pensée politique moderne atteint un seuil critique alors même que les contradictions qui l’habitent semblent condamner les États à une guerre perpétuelle à laquelle aucun principe politique ne permettrait de mettre un terme. C’est ce seuil critique que nous entendons explorer dans cet article en nous attardant à la réflexion que Rousseau consacre au domaine des relations internationales. La prise en compte de ce domaine agirait comme un révélateur des contradictions qui traversent la pensée politique moderne.
Abstract
If it is with Thomas Hobbes that the distinction between the state and the state of nature appears as the starting point upon which the intelligibility of the state rest, the constitutive character of that distinction really only shows up with Jean-Jacques Rousseau. With Rousseau, modern political thought reaches a critical threshold while the contradictions inhabiting it seems to condemn states to a perpetual war for which no political principle appears indulged to put an end. It is that critical threshold which is explored in this paper by way of a reading of Rousseau’s reflections about the sphere of international relations. Rousseau’s engagement with international relations reveals those contradictions that cut throughout modern political thought.