Abstracts
Résumé
Alors que les débats font rage quant au caractère, à la nature et à la spécificité de l’hégémonie qu’exercent aujourd’hui les États-Unis sur l’ordre international, la représentation de l’Empire qu’articulent Michael Hardt et Antonio Negri ouvre des perspectives théoriques originales que cet article cherche à apprécier. Interprétée en terme de biopouvoir ou d’organisation du pouvoir sur les corps ainsi que sur les populations, leur philosophie politique de l’Empire éclaire la fonction historique et contemporaine de la guerre dans la constitution de l’ordre politique libéral. Elle permet ainsi d’élargir notre compréhension des rapports entre souveraineté et autorité, entre pouvoir et domination, entre capitalisme et colonialisme, et entre normalité et exception dans le domaine des relations internationales.
Abstract
At the time when debates rage about the character, the nature and the specificity of the United States hegemony on the international order, Hardt and Negri’s representation of the Empire open original theoretical perspectives that this paper tries to appreciate. Interpreted as a form of biopower or an organization of power on bodies and populations, their political philosophy of Empire sheds light on the way war historically and contemporarily functioned in the constitution of the liberal political order. It notably enlarges our understanding of the relationship between sovereignty and authority, between power and domination, between capitalism and colonialism, and between normality and exception in international relations.