Abstracts
Résumé
Cet article cherche à rendre compte des ambivalences de la politique allemande sur l’élargissement et de l’inflexion de la stratégie gouvernementale depuis la venue au pouvoir de la coalition spd-verts : il analyse différentes hypothèses et examine le rôle des intérêts économiques dans la formation des préférences nationales. À partir du cas de l’adhésion de la Pologne, il étudie les stratégies des différents acteurs allemands, en considérant la politique des groupes d’intérêt depuis le début des années quatre-vingt-dix et celle des acteurs publics. Il met à jour les modes d’action de ces groupes à différents niveaux, bilatéral, régional (transfrontalier), national et européen, et les canaux selon lesquels s’exerce l’influence allemande à Bruxelles. Mais l’analyse des facteurs économiques et celle des motifs géopolitiques s’avèrent insuffisantes pour rendre compte des tensions de la politique allemande, qui nous renvoient également aux représentations véhiculées par les discours de politique étrangère.
Abstract
This paper aims to account for the ambivalences of the German policy concerning the Eastern enlargement and for the shift in the government strategy since the spd-green coalition came to power : it discusses different hypotheses and analyses the role of the economic interests in the formation of national preferences. It examines the strategies of German actors in the case of the adhesion of Poland, considering the policies of the interest groups since the beginning of the nineties and these of public actors. It brings to light the modes of action of these groups at the bilateral, regional, domestic and European levels, and the channels through which the German influence is exerted in Brussels. The analysis of the economic factors and of geopolitical constraints is not sufficient to account for the strains in the German policy, also referring to representations conveyed by the rhetoric of politics.