Comptes rendus : Théorie, méthode et idées

Introduction aux relations internationales.Éthier, Diane et Marie-Joëlle Zahar (collab.). Coll. Paramètres, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2003, 286 p.[Record]

  • Richard Garon

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  • Richard Garon
    Institut québécois des hautes études internationales
    Université Laval, Québec

Jusqu’à très récemment, il existait très peu de manuels et d’ouvrages francophones traitant des Relations internationales. La présentation de plusieurs ouvrages par Dario Battistella (2003), Jean-Marc Lavieille (2003), Philippe Braillard (6e éd., 2002), Jean-Jaques Roche (1999) et Bahgat Korany (1987) semble répondre à ce vide académique. Ces publications offrent généralement une synthèse rapide des différentes théories des relations internationales. Elles tentent d’expliquer la conduite des relations entre les nations et comment fonctionnent les relations internationales entre les différents acteurs ou l’histoire du champ d’étude. L’ouvrage de Diane Éthier et de Marie-Joëlle Zahar qui ne collabore qu’au dernier chapitre, s’inscrit dans la volonté d’offrir un manuel de relations internationales. Introduction aux relations internationales est donc destiné aux étudiants de première année du baccalauréat en science politique. La collection Paramètres offre des synthèses sur différents thèmes, mais ne se spécialise pas en science politique. Les ouvrages de cette collection s’adressent aux étudiants et à ceux et celles qui souhaitent avoir une vue d’ensemble sur un thème précis. La liste des sigles comprend la majorité des abréviations les plus utilisées dans le domaine d’étude. Cette liste est facile d’utilisation, bilingue, ce qui augmente sa valeur pédagogique, et elle a été judicieusement placée au début de l’ouvrage. La section des sources et références que l’on retrouve à la fin du livre, est divisée par thèmes et offre plusieurs sites internet utiles. Il s’agit donc d’une bonne référence de base pour un étudiant désirant effectuer des recherches plus approfondies. L’index est aussi très utile et complet. L’introduction est concise mais exhaustive. Les relations internationales et la mondialisation y sont définies, alors que les objectifs de l’ouvrage y sont clairement spécifiés. Par contre, les liens entre les relations internationales et la science politique sont énoncés de façon nébuleuse. En effet, par moments le lecteur peut croire que les relations internationales sont considérées comme une discipline autonome, alors que finalement, les auteurs évitent de parler de ce débat et considèrent simplement les relations internationales comme un sujet d’étude de la science politique. Le chapitre sur l’analyse des relations internationales débute sur une prise de position épistémologique et adopte la définition, ainsi que la classification des théories de relations internationales proposées par Philippe Braillard (1977). Diane Éthier propose trois types de théories : essentialistes ou normatives, explicatives ou empiriques et holistes ou dialectico-historiques. Certains auteurs, comme Dario Battistella ne proposent que deux types cependant ce choix typologique n’est pas expliqué très clairement et ce qui différencie chaque type n’est pas toujours évident. Le reste du chapitre aborde d’une façon très concise les théories générales classiques (le réalisme, le libéralisme et le marxisme) et les théories générales néoclassiques (néoréalisme, néolibéralisme, débat néo-néo et le néo-marxisme). Finalement les auteurs décrivent les théories « critiques ». Bien qu’Introduction aux relations internationales mentionne les principaux concepts de certaines de ces approches, la dimension méthodologique qui les distingue des théories générales classiques/néoclassiques n’est pas suffisamment développée. Le postmodernisme, le constructivisme et la perspective communautarienne sont abordées de façon claire, mais en laissant de côté plusieurs aspects et approches, tels que le féminisme, la sociologie historique et la théorie critique elle-même. Il faut aussi noter un élément pouvant induire en erreur certains étudiants soit la note 27 à la page 67 traitant des accords salti et ii. La description de saltii est complète, alors que les détails de salti sont réduits à sa deuxième dimension (le nombre de missiles anti-balistiques), ce qui pourrait permettre de confondre salti et le Traité abm. La section sur les acteurs majeurs en relations internationales, offre un tour d’horizon assez large. …