Abstracts
Résumé
La guerre de Tchétchénie, les défis qu’elle pose à l’identité de la Russie en tant qu’État multinational et fédéral, de même que les explications du conflit tchétchène que se donnent les dirigeants russes, influencent de façon aussi nette que remarquable la lecture qu’ils font des crises internationales et des menaces qu’elles font peser sur la sécurité de leur État. Ainsi, l’action militaire des États-Unis et de l’otan contre la Serbie en 1999 est ressentie par le pouvoir russe, comme particulièrement dangereuse et menaçante dans la mesure où elle était vue comme un soutien au séparatisme kosovar expliqué comme l’oeuvre d’un mouvement terroriste minoritaire soutenu par des réseaux terroristes islamistes internationaux. Dans le même sens, les réactions américaines aux attentats du 11 septembre 2001 sont perçues comme un réveil tardif aux mises en garde russes et aux dangers du terrorisme international et du fondamentalisme musulman et expliquent dans une large mesure le soutien donné aux États-Unis par la Russie dans la guerre d’Afghanistan.
Abstract
The war in Chechnya, the challenges it poses for Russia’s identity as a federal, multinational state, as well as the explanations Russian leaders give themselves for the Chechen conflict, have clear and noteworthy influence on their reading of international crises and the threats they hold for the security of their state. Thus, to the extent that it is seen as support for Kosovar separatism, which was explained as the work of a minority terrorist movement supported by Islamist terrorist networks, military action by the United States and nato against Serbia in 1999 was felt by the Russian authorities to be particularly dangerous and threatening. In the same way, they perceived American reactions to the attacks of September 11 2001 as waking up late to Russian warnings and to the dangers of international terrorism and Muslim fundamentalism and largely explain Russian support for the United States in the war in Afghanistan.