Abstracts
Résumé
Dans le cadre de son régime de sécurité collective, la SDN géra onze situations conflictuelles qui sont analysées ici sous l'angle de la nature de leur enjeu ainsi que sous celui du type des rapports de force entre les protagonistes et du type de la réaction de la communauté internationale. Dans la plupart des cas, il s'est agi de conflits à enjeu territorial. Par ailleurs, la SDN ne fut guère appelée à intervenir dans des conflits opposant directement deux grandes puissances : elle eut à traiter de conflits surgis entre deux petites puissances et, surtout, de conflits nés de l'agression d'une grande puissance contre un petit État. Les conflits du premier type furent généralement gérés de manière impartiale, en ce sens qu'Us prirent fin sur un compromis équitable. Dans les conflits du second type, le fait essentiel fut la partialité de la SDN en faveur de l'acteur politique le plus puissant. L'article montre aussi que la SDN privilégia l'action médiatrice/conciliatrice et que les rares cas où la coercition fut utilisée n'eurent pas d'effets concluants. Le bilan de l'expérience comprend huit revers et trois succès. Ces derniers (affaires des îles d'Aland, de Demir Kapou et de Léticia) ne devraient pas être minimisés car ils ont représenté des cas d'application exemplaire du régime de sécurité collective du Pacte de la SDN.
Abstract
The collective security System of the League of Nations was tested in 11 conflicts. The crux of the dispute in each of those conflicts, the balance of power among the parties, and the international community's response are analyzed. Most of the conflicts were territorial disputes. Typically the League of Nations was not called upon to intervene in direct confrontations between two Great Powers but rather to deal with conflicts between two small powers or, most frequently, with cases of aggression by a Great Power against a small power. Conflicts of the first type were generally handled impartially, in the sense that they ended in a fair compromise. In conflicts of the second type, the League tilted towards the more powerful political actor. The League's preference for mediation/conciliation is discussed, and it is shown that the rare cases in which coercion was used did not yield positive results. Overall, the League's efforts failed in eight cases and were successful in three. The three successes (the Aland Islands, Demir Kapu and Leticia) ought not be minimized : they were exemplary applications of the security System established by the Covenant of the League of Nations.