Abstracts
Résumé
Cet article pose deux questions. D'abord, pourquoi et comment s'est opéré le virage d'une politique étrangère (libérale) et basée sur le principe de l'intégration nationale et territoriale accompagnée d'un effort de rayonnement international - la troisième voie -, vers une politique étrangère (conservatrice) d'inspiration pragmatique et commerciale, mise au service du rayonnement régional nord-américain ? Ensuite, quelle a été la place du secteur énergétique dans la mise en place du libre-échange nord-américain dans le cadre du traité canado-américain (ALÉ) de 1988, puis de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) de 1992 ? L'article fait ressortir l'importance des facteurs intérieurs dont la prééminence des traditions « privatisantes » qui triomphaient en Alberta et au Québec (provinces productrices) de même que le débat très vif qui se fait jour, surtout en Ontario (province consommatrice), et menace de renverser les Conservateurs en 1988. Aussi, le rôle de la réserve stratégique de l'énergie comme outil d'intéressement des États-Unis au principe de libre-échange, élément qui fut habilement utilisé par le Canada dans la nouvelle conjoncture, sera étudié. On y verra comment l'énergie devient le fer de lance de la stratégie d'exportation canadienne.
Abstract
This paper addresses two questions. First, why and how did a Canadian foreign policy based on the (Liberal) principle advocating territorial and national integration coupled with international outreach - the "Third Way" - turned into a (Conservative) pragmatic and commercial policy geared towards the North American regional market ? Second, what place did the energy sector occupy in the implementation of North American free trade both in the Canada-U.S. Free Trade Agreement of 1988 (FTA) and the regional agreement of 1992 (NAFTA) ? This paper outlines the importance of domestic factors such as the prominence of "privatizing" traditions in Alberta and Québec (energy producer provinces), as well as the fiery debate that occurred mainly in Ontario (an energy consumer province), and which almost cost the Conservatives their re-election in 1988. Finally, the author explores the role of the strategic energy reserve as a tool for raising American interest in free trade - a tool Canada used skill fully. The paper demonstrates how energy became the spearhead of the Canadian export strategy.
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