Abstracts
Résumé
Les huit mois de la crise du Golfe, qui suivit l'invasion du Koweït par l'Irak, eut pour l'Inde d'abord des répercussions financières liées notamment au renchérissement de ses importations de pétrole et au rapatriement de ses travailleurs expatriés touchés par le conflit. Un surcoût qui survenait de plus à un moment où les grands équilibres économiques étaient déjà menacés. Si l'aventurisme de Saddam Hussein était condamnable, New Delhi devait pourtant se garder de prêter son concours à une coalition chapeautée par les États-Unis et dirigée contre un pays du monde islamique avec lequel les relations avaient été jusqu'alors fort amicales. L'Inde ne pouvait pas pour autant ignorer les nouveaux rapports de force issus de la fin de la guerre froide. En ménageant la chèvre et le chou, la diplomatie indienne prenait le risque de perdre toute crédibilité et d'être finalement marginalisée. Une possibilité d'autant plus grande que le pays traversait alors une grave crise politique. Cette fragilisation devait toutefois permettre l'élaboration de nouvelles stratégies et fit de la crise du Golfe une période charnière pendant laquelle un certain nombre d'axiomes, sur lesquels s'appuyait l'Inde depuis l'indépendance, furent remis en cause.
Abstract
The eight month-long Gulf crisis, which followed the Iraki invasion of Koweit, had at first financial implications for India due to the rise in oil prices and the repatriation of Indian expatriates affected by the conflict. Furthermore, these additional expenditures occurred at a time when the Indian economy was already showing signs of strains. If Saddam Hussein's adventurism was reprehensible, New Delhi was careful not to lend Us support to the coalition headed by the United States and directed against a country of the Islamic world with which India had until then friendly relations. Still India could not ignore the post-cold war balance of power. While sitting on the fence, the Indian diplomacy was taking the risk of losing credibility and of being edged out. This was all the more possible since the country was confronted with a serious political crisis. However this situation allowed for the elaboration of new strategies and ultimately the Gulf crisis was a transition period during which time-tested policies were questioned.
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