Abstracts
Résumé
Nous voulons démontrer comment la théorie de la diplomatie coercitive peut faire avancer le débat conceptuel sur la continuité ou la discontinuité qui existe entre le maintien de la paix et l'imposition de la paix. Les leçons apprises à la suite des opérations somalienne et bosniaque ont clairement établi la césure conceptuelle entre le maintien de la paix dite « traditionnelle » et l'imposition de la paix. Cependant, beaucoup de questions demeurent concernant la possibilité d'utiliser des stratégies plus coercitives dans des circonstances où il n'existe ni cessez-le-feu préalable ni consentement des parties, comme l'exige normalement la doctrine ONU du maintien de la paix. En étudiant le cas de l'utilisation de frappes aériennes pour maintenir une zone de sécurité désignée par I'ONU en Bosnie, nous offrons une illustration des grandes difficultés - aux niveaux politique, stratégique et opérationnel - de combiner les « stratégies de puissance » et les « stratégies coopératives ». Nous concluons que c'est entre ces deux types de stratégies qu'il faut situer la césure conceptuelle. Il est difficile de combiner les « stratégies de pouvoir » et les « stratégies de coopération » dans la mesure où le contexte politique et les contraintes opérationnelles les amènent non pas à s'appuyer l'un sur l'autre, mais bien à s'affaiblir mutuellement.
Abstract
This article seeks to show how the theory of coercive diplomacy can help advance the conceptual debate over the continuity or discontinuity existing between peacekeeping and peace-enforcement. The lessons learned after the operations in Somalia and Bosnia have clearly drawn a conceptual fine line between "traditional peacekeeping" and peace-enforcement. Many questions still remain about the possibility of using more coercive strategies in circumstances where there is neither a cease-fire in place nor consent from the parties to the conflict, as normally required by traditional UN peacekeeping doctrine. By studying the case of the use of air strikes to maintain a UN "safe area" in Bosnia, the article illustrates the great difficulties - at the political, strategic and operational levels - in combining "power strategies" and "co-operative strategies." The article concludes that the conceptual fine line must be drawn between these two types of strategies. it becomes difficult to combine "power strategies" and "co-operative strategies" to the extent that the political context and operational constraints cause the two of them to weaken - instead of strengthen - each other.