FR:
Si Moeurs des sauvages amériquains, comparées aux moeurs des premiers temps (1724) a fait l’objet de nombreuses études, le dernier chapitre, intitulé « De la langue », a été laissé de côté par la plupart des commentateurs de Lafitau, car jugé décevant. Si, à première vue, l’auteur s’interroge sur le rapport entre langue et histoire, il s’agit, selon nous, d’un prétexte lui permettant de développer le lien entre religion et origines, la langue jouant le rôle d’instrument de comparaison. Si cette approche semble déboucher sur un certain relativisme en diachronie, elle conduit en réalité au renforcement des dichotomies auquel le jésuite tente d’échapper.
EN:
If Customs of the American Indians Compared with the Customs of Primitive Times (1724) has been extensively studied, the same cannot be said about the last chapter entitled “About Language”, which has been neglected by most of Lafitau’s commentators who deem it disappointing. If, on the face of it, the author is reflecting on the relationship between language and history, according to me his real purpose is to use language as a means to express his thoughts about religion and its origins. If the Jesuit’s comparative methodology leads to a form of relativism in diachrony, it paradoxically reinforces the dichotomies he is trying to reconcile.