Abstracts
Résumé
L’étude de la construction du réseau français de Lionel Groulx permet de jeter un éclairage probant sur les moyens par lesquels on a tenté, au sein de l’élite canadienne-française, de bâtir des ponts avec l’Hexagone au début du XXe siècle. C’était vers les milieux associés à la « renaissance littéraire catholique » des années 1910 et 1920 que gravitait tout naturellement l’abbé Groulx, que séduisait le combat des catholiques militants contre la « décadence » engendrée par la modernité philosophique et pour la restauration morale et spirituelle du « génie » français, un combat qui pouvait englober celui des maurrassiens, du moins avant la condamnation pontificale de 1926, mais qui le débordait largement. Sensible aux divergences qui caractérisaient les milieux catholiques de France, Groulx entretenait très peu de liens avec le « noyau dur » du mouvement maurrassien et préférait s’associer à des militants et à des intellectuels dont le rapport au religieux ne souffrait d’aucune ambiguïté, d’une part, et qui, d’autre part, s’intéressaient de plus près aux affaires canadiennes-françaises.
Abstract
The study of the construction of Lionel Groulx’ social network in France enables us to better understand the way through which some, among French Canada’s elite, attempted to build new bridges with l’Hexagone at the beginning of the 20th century. Abbé Groulx was naturally drawn toward those who could be easily identified with the «Catholic literary renaissance» of the 1910s and 1920s, and was greatly influenced by their fight against philosophical modernity and for the spiritual and moral restoration of France. Their cause could encompass that of Charles Maurras’ movement, at least prior to the pontifical condemnation of L’Action française in 1926, but extended far beyond. Aware of the substantial divergences which characterized the Catholic circles of France, Groulx had very little contact with the core members of the Action française movement and preferred to associate with intellectuals and activists whose views on religion, on the one hand, suffered no ambiguity, and took a serious interest, on the other hand, in French Canadian affairs.
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