Abstracts
Résumé
Prolongement de la philosophie des Lumières, l’épistémologie du soupçon s’est élaborée progressivement : Niestzsche, Marx et Freud en furent les principaux définisseurs. L’idée que Dieu n’existe pas en est le postulat de base. Chez Niestzsche, philosophe hédoniste, l’ascétisme en vue du Royaume est pourfendu, cependant que Marx considère Dieu comme l’âme des sociétés sans âme, opium des opprimés. Freud et Wilhelm Reich (La révolution sexuelle) qualifieront de névrose la croyance en un être purement imaginaire. Retraçant la présence diffuse de cette épistémologie « régnante » dans l’historiographie religieuse, cet essai étoffe l’idée que, croyants ou incroyants, les anthropologues du religieux ont l’obligation de reconnaître les effets de la croyance sur les populations étudiées.
Abstract
An extension of Enlightenment philosophy, the epistemology of suspicion developed progressively, with Nietzsche, Marx and Freud as its main definers. The basic premise was that God does not exist. The hedonistic philosopher Nietzsche attacked the practice of asceticism as a way to Heaven, while Marx viewed God as the soul of soulless societies, the opium of the oppressed. For Freud and Wilhelm Reich (The Sexual Revolution), belief in a purely imaginary being was a neurosis. This essay traces the diffuse presence of this epistemology dominating religious historiography and expands on the idea that, regardless of their beliefs, anthropologists of the religious have an obligation to recognize the effects of belief on populations under study.