Enfances, Familles, Générations
Number 39, 2022 Le chez-soi et les limites de l’individualisation Guest-edited by Emmanuelle Maunaye and Elsa Ramos
Table of contents (13 articles)
Articles thématiques
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Le chez-soi et les limites de l’individualisation : territoires personnels, statutaires et d’appartenances en déséquilibre
Emmanuelle Maunaye and Elsa Ramos
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Dans une perspective qui met au centre l’individu - bien qu’inscrit dans des groupes notamment familiaux - cet article propose d’analyser le chez-soi comme un espace qui intervient dans la construction d’un « individu individualisé » et envisage en même temps les limites qui peuvent être observées à cette fonction du chez-soi.
Objectifs : Cette introduction vise à définir la notion de chez-soi pour en dégager toutes les dimensions. Si les dimensions spatiales, temporelles et relationnelles du chez-soi peuvent être distinguées pour les besoins de l’analyse, l’article s’attache à montrer comment elles sont intimement articulées d’une part, dans l’expérience des individus pour soutenir la construction de leur identité personnelle, de leur autonomie, de leur pouvoir sur eux-mêmes et leur rapport au territoire (Simard and Savoie, 2009) ; d’autre part, dans la construction des groupes et des relations familiales.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur une revue de littérature et sur les différentes contributions du numéro pour présenter la notion du chez-soi et la perspective théorique empruntée.
Résultats : Dans la cohabitation familiale, conjugale et intergénérationnelle, la construction du chez-soi se joue dans des rapports d’interaction avec les autres membres de la famille qui ont également leur propre construction et conception du chez-soi. Ces constructions et conceptions produisent par là même des rapports différenciés et parfois dissymétriques ainsi que trois expériences différentes de chez-soi. Le premier chez-soi renvoie aux territoires personnels, le « chez-moi » ; le deuxième aux règles et aux lois qui régissent une cohabitation et l’espace dans lequel est inséré le chez-soi. Dans ce cas, il est défini par un aspect statutaire et hiérarchique, l’individu a une place assignée par son statut. C’est un chez-nous-assignation. Enfin, le troisième s’incarne par une appartenance et une place dans un groupe ou une communauté où l’individu est considéré comme égal. C’est un chez-nous appartenances. Si le premier « chez » est principal dans le processus d’individualisation, tout autant le sont les deux autres qui amènent, d’une part, à la mise au jour des limites du « chez-moi », d’autre part, à la question de l’inscription de l’individu dans le groupe, notamment familial.
Conclusions : La question du chez-soi amène à considérer deux aspects : le rapport de l’habitant seul au chez-soi et le rapport de l’habitant avec au chez-soi. Dans ce deuxième aspect, il se construit dans une tension entre une logique d’autonomie et une logique d’appartenance comme membre du groupe. Dans cette deuxième logique, être membre du groupe que nous traduisons par chez-nous relève de deux dimensions : le chez-nous-assignation et le chez-nous-appartenances. En ce sens, le chez-nous contraint le chez-soi et la famille apparaît comme une instance paradoxale de validation de l’individu. Elle a donc une double fonction, celle de permettre d’être soi (favoriser les espaces personnels et valider les dimensions individuelles de l’identité) et aussi de reconnaitre à chacun de ses membres un être à sa place dans le groupe et un y avoir sa place. Les limites à l’individualisation du chez-soi s’observent quand un déséquilibre existe entre ces trois « chez », territoires personnels, chez-nous-assignation et chez-nous-appartenances.
Contribution : Le chez-soi est un observatoire précieux de cette construction qui se décline au passé, présent et futur en interaction : avoir été, être et devenir. Le mouvement itératif entre le chez-soi et l’identité est substantiel à la construction de l’individu et du groupe familial.
EN:
Research context: This article takes on the point of view that places the focus on the individual, despite belonging within a family group, and explores the concept of home as a space that contributes to the formation of an “individualized individual,” but that also takes into account the possible limits of this function of home.
Objectives : This overview aims to define the concept of home to uncover all of its dimensions. Whether the spatial, temporal and relational dimensions of the home can be distinguished for the purposes of analysis, on the one hand, the article centres on how these dimensions interrelate intimately among the experiences of individuals to help form their personal identity, autonomy, self-empowerment and relationship to location or place (Simard and Savoie, 2009). On the other hand, these dimensions help to build groups and family relationships.
Methodology : This article is based on a literature review and on the contributions to this issue to present the concept of home and the theoretical perspective gleaned.
Results : In familial, marital and intergenerational cohabitation, the construct of home is played out in interactions with other family members, who have their own constructs and concepts of home. These constructs and concepts produce differentiated and sometimes asymmetrical relationships, as well as three different experiences of home. The first refers to personal spaces, my “home”; the second, to the rules and laws that govern a cohabitation and the space in which home is located. In this case, it is defined by a statutory and hierarchical aspect, and the individual has a place assigned by their status. This is designated as “our home.” The third is epitomized by belonging and by a place within a group or community where the individual is considered equal. This is belonging to our home. If the first “home” is the main factor in the process of individualization, so are the other two: one explains the boundaries of “home,” and the other, the individual's belonging within the group, notably the family.
Conclusions : The question of home entails two aspects: the relationship with home of the sole inhabitant and the relationship with home of the inhabitant together with others . In this second aspect, a tension develops between the sense of autonomy and that of belonging to a group. Being a member of the group, interpreted as being in our home, has two dimensions: being assigned within our home and belonging to our home. In this sense, our home acts as a constraint on the concept of home, and the family seems to be a paradoxical validation of the individual. Thus, the family has a double function: to make it possible to be oneself (preferring personal spaces and validating individual dimensions of identity) and to acknowledge that each member belongs to the group and has a place in it . The limits to individualizing home become apparent when there is an imbalance among these three aspects of “home”: having personal space, being assigned within our home, and belonging to our home.
Contribution : Home constitutes a valuable perspective in this construct, which links the past, present and future: having been, being and becoming. The iterative movement between home and identity is central to the formation of the individual and the family group.
ES:
Marco de la investigación : Desde una perspectiva que sitúa al individuo en el centro -aunque inscrito en grupos, particularmente familiares- este artículo propone analizar el hogar como un espacio que interviene en la construcción de un « individuo individualizado » y al mismo tiempo considerar los límites que pueden observarse de esta función del hogar.
Objetivos : Esta introducción pretende definir la noción de hogar para descubrir todas sus dimensiones. Si bien se pueden distinguir las dimensiones espacial, temporal y relacional del hogar a efectos de análisis, el artículo pretende mostrar cómo ellas se articulan íntimamente en la experiencia de los individuos para apoyar la construcción de su identidad personal, su autonomía, su poder sobre sí mismos y su relación con el territorio (Simard y Savoie, 2009); además, en la construcción de grupos y de relaciones familiares.
Metodología : Este artículo se basa en una revisión bibliográfica y en las distintas contribuciones de este número temático para presentar la noción de hogar y la perspectiva teórica utilizada.
Resultados : En la convivencia familiar, conyugal e intergeneracional, la construcción del hogar se da en interacción con otros miembros de la familia que también tienen su propia construcción y concepción del hogar. Estas construcciones y concepciones producen relaciones diferenciadas y a veces asimétricas, así como tres experiencias diferentes del hogar. El primer hogar se refiere a los territorios personales, el « hogar para mí » ; el segundo se refiere a las normas y leyes que rigen la convivencia y el espacio en el que se inserta el hogar. En este caso, se define por un aspecto estatutario y jerárquico, el individuo tiene un lugar asignado según su estatus. Esta es la asignación del hogar. Por último, el tercero se concreta en la pertenencia y el lugar en un grupo o comunidad donde el individuo es considerado como igual. Este es el hogar de la pertenencia. Si el primer « hogar » es central en el proceso de individualización, también lo son los otros dos, que conducen, por un lado, al descubrimiento de los límites del « hogar » y, por otro, a la cuestión del lugar del individuo en el grupo, especialmente en la familia.
Conclusiónes : La cuestión del hogar nos lleva a considerar dos aspectos : la relación del habitante único con el hogar y la relación del habitante con el hogar. En este segundo aspecto, el hogar se construye en una tensión entre una lógica de autonomía y una lógica de pertenencia como miembro del grupo. En esta segunda lógica de pertenecia al grupo, que traducimos como « chez-nous » ( nuestro hogar), tiene dos dimensiones : chez-nous-asignación y chez-nous-pertenencia. En este sentido, el hogar (chez-soi) limita a « nuestro hogar » (chez-nous), y la familia aparece como una instancia paradójica de validación del individuo. Por tanto, la familia tiene una doble función, la de permitir ser uno mismo (promoviendo los espacios personales y validando las dimensiones individuales de la identidad), y también la de reconocer que cada uno de sus miembros pertenece al grupo y tiene un lugar en él. Los límites de la individualización del hogar se observan cuando hay un desequilibrio entre estos tres « hogares », los territorios personales, las asignaciones en el hogar y las pertenencias al hogar.
Contribución : El hogar es un valioso observatorio de esta construcción, que tiene lugar en el pasado, el presente y el futuro en interacción : haber sido, ser y llegar a ser. El movimiento iterativo entre el hogar y la identidad es fundamental para la construcción del individuo y su lugar en el grupo familiar.
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Home and the Limits of Individualization: Imbalance Between Personal, Statutory, and Belonging spaces
Emmanuelle Maunaye and Elsa Ramos
AbstractEN:
Research context : This article takes on the point of view that places the focus on the individual, despite belonging within a family group, and explores the concept of home as a space that contributes to the formation of an “individualized individual,” but that also takes into account the possible limits of this function of home.
Objectives : This overview aims to define the concept of home in order to identify all of its dimensions. While the spatial, temporal and relational dimensions of home can be distinguished for the purposes of analysis, on the one hand, the article aims to show how they are intimately articulated in the experiences of individuals to support the construction of their personal identity, their autonomy, their self-empowerment and their relationship to location or place (Simard and Savoie, 2009); and how they are closely linked in the construction of groups and family relationships.
Methodology : This article is based on a literature review and on the contributions to this issue to present the concept of home and the theoretical perspective taken.
Results : In family, marital and intergenerational cohabitation, the construction of home is played out in interaction with other family members, who also have their own constructions and conceptions of home. These constructions and understandings produce differentiated and sometimes asymmetrical relationships, as well as three different experiences of home. The first refers to personal spaces, “at my home”; the second, to the rules and laws that govern cohabitation and the space in which home is located. In this case, it is defined by a statutory and hierarchical aspect, and the individual has a place assigned by his status. This is designated as “at my parent’s home.” The third is represented by belonging and by a place in a group or community where the individual is considered equal. This is belonging to “our home”. If the first “home” is the main factor in the process of individualization, so are the other two: one explains the boundaries of the “home,” and the other, the individual's belonging to the group, especially the family.
Conclusions : The question of home leads to two aspects: the relationship with home of the sole inhabitant and the relationship with home of the inhabitant together with others . In this second aspect, there is a tension between a logic of autonomy and a logic of belonging as a member of the group. Being a member of the group, interpreted as being at our home, has two dimensions: being assigned to our home and belonging to our home. In this sense, our home acts as a constraint on the concept of home, and the family appears to be a paradoxical validation of the individual. Thus, the family has a dual function: to make it possible to be oneself (by privileging personal spaces and validating individual dimensions of identity) and to acknowledge that each member belongs to the group and has a place in it . The limits of the individualization of the home become apparent when there is an imbalance among these three aspects of “home”: having a personal space, being assigned within our home, and belonging to our home.
Contribution: Home is a valuable perspective in this construction, which links the past, present and future: having been, being and becoming. The iterative movement between home and identity is central to the formation of the individual and the family group.
FR:
Cadre de la recherche : Dans une perspective qui met au centre l’individu - bien qu’inscrit dans des groupes notamment familiaux - cet article propose d’analyser le chez-soi comme un espace qui intervient dans la construction d’un « individu individualisé » et envisage en même temps les limites qui peuvent être observées à cette fonction du chez-soi.
Objectifs : Cette introduction vise à définir la notion de chez-soi pour en dégager toutes les dimensions. Si les dimensions spatiales, temporelles et relationnelles du chez-soi peuvent être distinguées pour les besoins de l’analyse, l’article s’attache à montrer comment elles sont intimement articulées d’une part, dans l’expérience des individus pour soutenir la construction de leur identité personnelle, de leur autonomie, de leur pouvoir sur eux-mêmes et leur rapport au territoire (Simard and Savoie, 2009) ; d’autre part, dans la construction des groupes et des relations familiales.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur une revue de littérature et sur les différentes contributions du numéro pour présenter la notion du chez-soi et la perspective théorique empruntée.
Résultats : Dans la cohabitation familiale, conjugale et intergénérationnelle, la construction du chez-soi se joue dans des rapports d’interaction avec les autres membres de la famille qui ont également leur propre construction et conception du chez-soi. Ces constructions et conceptions produisent par là même des rapports différenciés et parfois dissymétriques ainsi que trois expériences différentes de chez-soi. Le premier chez-soi renvoie aux territoires personnels, le « chez-moi » ; le deuxième aux règles et aux lois qui régissent une cohabitation et l’espace dans lequel est inséré le chez-soi. Dans ce cas, il est défini par un aspect statutaire et hiérarchique, l’individu a une place assignée par son statut. C’est un chez-nous assignation. Enfin, le troisième s’incarne par une appartenance et une place dans un groupe ou une communauté où l’individu est considéré comme égal. C’est un chez-nous appartenances. Si le premier « chez » est principal dans le processus d’individualisation, tout autant le sont les deux autres qui amènent, d’une part, à la mise au jour des limites du « chez-moi », d’autre part, à la question de l’inscription de l’individu dans le groupe, notamment familial.
Conclusions : La question du chez-soi amène à considérer deux aspects : le rapport de l’habitant seul au chez-soi et le rapport de l’habitant avec au chez-soi. Dans ce deuxième aspect, il se construit dans une tension entre une logique d’autonomie et une logique d’appartenance comme membre du groupe. Dans cette deuxième logique, être membre du groupe que nous traduisons par chez-nous relève de deux dimensions : le chez-nous-assignation et le chez-nous-appartenances. En ce sens, le chez-nous contraint le chez-soi et la famille apparaît comme une instance paradoxale de validation de l’individu. Elle a donc une double fonction, celle de permettre d’être soi (favoriser les espaces personnels et valider les dimensions individuelles de l’identité) et aussi de reconnaitre à chacun de ses membres un être à sa place dans le groupe et un y avoir sa place. Les limites à l’individualisation du chez-soi s’observent quand un déséquilibre existe entre ces trois « chez », territoires personnels, chez-nous-assignation et chez-nous-appartenances.
Contribution : Le chez-soi est un observatoire précieux de cette construction qui se décline au passé, présent et futur en interaction : avoir été, être et devenir. Le mouvement itératif entre le chez-soi et l’identité est substantiel à la construction de l’individu et du groupe familial.
ES:
Marco de la investigación : Desde una perspectiva que sitúa al individuo en el centro -aunque inscrito en grupos, particularmente familiares- este artículo propone analizar el hogar como un espacio que interviene en la construcción de un « individuo individualizado » y al mismo tiempo considerar los límites que pueden observarse de esta función del hogar.
Objetivos : Esta introducción pretende definir la noción de hogar para descubrir todas sus dimensiones. Si bien se pueden distinguir las dimensiones espacial, temporal y relacional del hogar a efectos de análisis, el artículo pretende mostrar cómo ellas se articulan íntimamente en la experiencia de los individuos para apoyar la construcción de su identidad personal, su autonomía, su poder sobre sí mismos y su relación con el territorio (Simard y Savoie, 2009); además, en la construcción de grupos y de relaciones familiares.
Metodología : Este artículo se basa en una revisión bibliográfica y en las distintas contribuciones de este número temático para presentar la noción de hogar y la perspectiva teórica utilizada.
Resultados : En la convivencia familiar, conyugal e intergeneracional, la construcción del hogar se da en interacción con otros miembros de la familia que también tienen su propia construcción y concepción del hogar. Estas construcciones y concepciones producen relaciones diferenciadas y a veces asimétricas, así como tres experiencias diferentes del hogar. El primer hogar se refiere a los territorios personales, el « hogar para mí » ; el segundo se refiere a las normas y leyes que rigen la convivencia y el espacio en el que se inserta el hogar. En este caso, se define por un aspecto estatutario y jerárquico, el individuo tiene un lugar asignado según su estatus. Esta es la asignación del hogar. Por último, el tercero se concreta en la pertenencia y el lugar en un grupo o comunidad donde el individuo es considerado como igual. Este es el hogar de la pertenencia. Si el primer « hogar » es central en el proceso de individualización, también lo son los otros dos, que conducen, por un lado, al descubrimiento de los límites del « hogar » y, por otro, a la cuestión del lugar del individuo en el grupo, especialmente en la familia.
Conclusiónes : La cuestión del hogar nos lleva a considerar dos aspectos : la relación del habitante único con el hogar y la relación del habitante con el hogar. En este segundo aspecto, el hogar se construye en una tensión entre una lógica de autonomía y una lógica de pertenencia como miembro del grupo. En esta segunda lógica de pertenecia al grupo, que traducimos como « chez-nous » (nuestro hogar), tiene dos dimensiones : chez-nous-asignación y chez-nous-pertenencia. En este sentido, el hogar (chez-soi) limita a « nuestro hogar » (chez-nous), y la familia aparece como una instancia paradójica de validación del individuo. Por tanto, la familia tiene una doble función, la de permitir ser uno mismo (promoviendo los espacios personales y validando las dimensiones individuales de la identidad), y también la de reconocer que cada uno de sus miembros pertenece al grupo y tiene un lugar en él. Los límites de la individualización del hogar se observan cuando hay un desequilibrio entre estos tres « hogares », los territorios personales, las asignaciones en el hogar y las pertenencias al hogar.
Contribución : El hogar es un valioso observatorio de esta construcción, que tiene lugar en el pasado, el presente y el futuro en interacción : haber sido, ser y llegar a ser. El movimiento iterativo entre el hogar y la identidad es fundamental para la construcción del individuo y su lugar en el grupo familiar.
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L’individu à l’épreuve du chez-soi
Valérie Sacriste
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Le chez-soi a été l’objet de nombreuses analyses montrant son importance dans le processus d’individualisation, mais il a peu été étudié dans ses difficultés et ses tensions. Cet article se centre sur ces aspects.
Objectifs : Il vise à montrer comment le chez-soi peut être une source d’épreuves pour les individus et donc conduire à de nombreuses contraintes ou vicissitudes dans l’expérimentation de soi et l’appropriation de sa vie.
Méthodologie : L’analyse repose sur une enquête qualitative de type compréhensive, basée sur 40 entretiens semi-directifs menés en coprésence ou à distance auprès d’individus issus de la classe moyenne, plutôt jeunes, actifs, habitant pour l’essentiel à Paris et en Île-de-France, dans des appartements dont ils sont en général les locataires.
Résultats : À partir des données de cette enquête, l’article dégage quatre types d’épreuves, relevant des processus d’installation, d’appropriation, de sa gestion ou de sa perte. Il montre ainsi comment les difficultés dans son accès, ses changements, sa personnalisation, son invasion, la pénibilité de ses tâches et son rapport aux objets, aussi bien que sa perdition (réelle ou symbolique) sont des épreuves qui peuvent conduire au sentiment de déstabilisation, de désappropriation, de fatigue et de la ruine de soi.
Conclusions : Les épreuves du chez-soi conduisent donc à questionner la notion du refuge de soi que le chez-soi incarne dans l’imaginaire moderne, notamment dans ses dimensions de repaire et de repères.
Contribution : Cet article veut attirer l’attention sur le fait que le chez-soi est devenu une source d’épreuves quotidiennes. Quelque peu sous-estimés en raison de la crise du logement, ses problèmes constituent une réalité dont les enjeux sont cruciaux au regard du processus de l’individualisation dans la construction et la propriété de soi.
EN:
Research Framework : Home has been the subject of numerous analyzes showing its importance in the process of individualization, but its difficulties and tensions have been little studied. This article focuses on these aspects.
Objectives : Aiming to show how being at home can also be a source of trials for individuals, it leads to many constraints or vicissitudes in the experimentation of oneself and the appropriation of one’s life.
Methodology : The analysis is based on a comprehensive qualitative survey, based on 40 semi-structured interviews conducted jointly or remotely with individuals from the middle class, rather young, active, living for the most part in Paris and Île-de-France, in apartments of which they are generally the tenants.
Results: From this survey, the article identifies four types of tests depending on whether this concerns the process of installation, appropriation, its management or its loss. It thus shows how the difficulties in its access, its mobility, its personalization, its invasion, the tediousness of its tasks and its relation to objects, as well as its loss (real or symbolic) are ordeals that can lead to the feeling of destabilization, misappropriation, fatigue and ruin, of oneself.
Conclusion: The trials of home lead to questioning the notion of the refuge of oneself that the home embodies in the modern imagination and in particular in its dimensions of lair and landmarks.
Contribution: This article wants to draw attention to the fact that home has become a source of daily trials. Somewhat underestimated because of the housing crisis, its problem constitutes a reality whose stakes are crucial regarding the process of individualization in the construction and ownership of the self.
ES:
Marco de la investigación: El espacio del hogar ha sido objeto de numerosos análisis que han mostrado su importancia en el proceso de individualización, pero ha sido poco estudiado desde sus dificultades y tensiones. Este artículo se centra en estos aspectos.
Objetivos: El artículo muestra como el hogar puede ser una fuente de adversidad para los individuos y por ende conducir a numerosas restricciones o vicisitudes en la experimentación de sí y a nivel de la apropiación de la vida.
Metodología: El análisis se apoya en una investigación cualitativa de tipo exhaustiva, basada en 40 entrevistas semiestructuradas realizadas en co-presencia o a distancia con individuos de clase media, sobre todo jóvenes, activos, habitando esencialmente en París e Île-de-France, en departamentos de los que, por lo general, son inquilinos.
Resultados: A partir de los resultados de esta investigación, el artículo analiza cuatro tipos de adversidadesque conciernen a los procesos de instalación, de apropiación, de gestión y de pérdida del hogar. El artículo muestra cómo las dificultades en acceder y apropiarse de una casa, sus cambios, su personalización, su invasión, sus arduas tareas y la relación con los objetos, pero también su pérdida (real o simbólica) son desafíos que pueden conducir a sentimientos de desestabilización, desapropiación, fatiga y ruina de sí.
Conclusiones: Las dificultades del hogar conducen así a cuestionar la noción de refugio de sí que muchas veces la casa encarna en el imaginario moderno y sobre todo en sus dimensiones de guarida y referencia.
Contribución: El artículo llama la atención sobre el hecho que el hogar se ha convertido en una fuente de adversidades cotidianas. Por lo general subestimadas debido a la crisis de la vivienda, sus problemas constituyen una realidad cuyos desafíos son cruciales para el proceso de individualización, la construcción y la propiedad de sí.
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Gestion de l’intimité conjugale en situation de cohabitation intergénérationnelle au Cameroun : cas des couples vivant chez eux avec la mère de l’un des conjoints
Félix Duclaux Habit Tankeu and Honoré Mimche
AbstractFR:
Cadre de recherche : Cet article jette un regard sur le chez-soi, entendu ici comme le domicile du couple qui accueille sous son toit un parent de l’un des conjoints, constituant une limite au processus d’individualisation du couple dans sa vie intime.
Objectif : L’objectif est d’analyser comment les couples vivant chez eux avec la mère de l’un des conjoints gèrent leur intimité, dans la mesure où cette cohabitation est susceptible d’interférer dans la relation conjugale.
Méthodologie : Nous avons privilégié une analyse qualitative des entrevues semi-directives menées auprès de 17 enquêtés âgés entre 28 et 49 ans, vivant en couple et cohabitant chez eux avec la mère de l’un des conjoints.
Résultats : La cohabitation intergénérationnelle se pose comme une entrave à l’individualisation et conduit à la modification des comportements intimes des couples qui accueillent chez eux la mère de l’un des conjoints. De même, sa présence et son interférence dans les affaires conjugales amènent les couples à ajuster leurs comportements en vue de préserver leur intimité toujours limitée.
Conclusion : La cohabitation intergénérationnelle constitue, d’une part, une entrave à l’individualisation et à l’intimité des couples. D’autre part, les ajustements tant sur le plan comportemental que dans la gestion de l’espace qu’adoptent les couples témoignent de l’importance qu’ils accordent à leur individualité conjugale.
Contribution : Cet article, qui s’inscrit dans la problématique de la cohabitation intergénérationnelle, permet à partir des différentes dimensions du chez-soi, de documenter et d’élaborer les savoirs autour de cette notion, à travers le cas spécifique des couples camerounais.
EN:
Research framework: This article takes a look at the home, understood here as the home of the couple who welcomes under their roof a parent from one of the spouses. This constitutes a limit to the process of individualization of the couple in their intimate life.
Objectives: The objective is to analyze how couples living in their own home with the mother of one of their spouses manage their intimacy, in so far as this cohabitation is likely to interfere with the marital relationship.
Methodology: We chose a qualitative analysis with semi-structured interviews conducted with 17 respondents aged between 28 and 49 years, living in a couple and cohabiting with the mother of one of the partners.
Results: Intergenerational cohabitation is an obstacle to individualization and leads to changes in the intimate behaviours of couples who welcome the mother of one of the spouses into their home. In the same way, her presence and her interference in the marital affairs lead the couples to adjust their behaviours in order to preserve their limited intimacy.
Conclusion: Intergenerational cohabitation constitutes, on the one hand, an obstacle to the individualization and intimacy of couples. On the other hand, the adjustments that the couples adopt, both in terms of behaviour and in the management of space, testify to the importance that they give to their marital individuality.
Contribution: This article, which is part of the intergenerational cohabitation problematic, allows us to document and elaborate our knowledge around this notion, through the specific case of Cameroonian couples.
ES:
Marco de investigación : Este artículo aborda el hogar, entendido aquí como la vivienda de la pareja, que acoge la madre de uno de los cónyuges, constituyendo un límite al proceso de individualización de la pareja en su vida íntima.
Objetivo : El objetivo es analizar cómo gestionan su intimidad las parejas que viven en casa con la madre de uno de los cónyuges, en la medida en que esta convivencia pueda interferir en la relación conyugal.
Metodología : Nos centramos en un análisis cualitativo de entrevistas semiestructuradas realizadas a 17 encuestados de entre 28 y 49 años, que vivían en pareja y convivían con la madre de uno de los cónyuges.
Resultados : La convivencia intergeneracional es un obstáculo para la individualización y provoca cambios en los comportamientos íntimos de las parejas que acogen a la madre de uno de los cónyuges en su hogar. Asimismo, su presencia e injerencia en los asuntos conyugales lleva a las parejas a ajustar su comportamiento para preservar su intimidad limitada.
Conclusión : La convivencia intergeneracional constituye, por un lado, un obstáculo para la individualización y la intimidad de las parejas. Por otro lado, los ajustes en el comportamiento y en la gestión del espacio que adoptan las parejas muestran la importancia que conceden a su individualidad conyugal.
Contribución : Este artículo, que se inscribe en la problemática de la convivencia intergeneracional, permite documentar y elaborar los conocimientos en torno a esta noción a partir de las diferentes dimensiones del hogar, y a través del caso especifico de las parejas camerunesas.
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Laver son linge sale en famille : le chez-soi par l’analyse des pratiques d’entretien du linge
Noé Klein, Chiara Piazzesi and Hélène Belleau
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Cet article est issu d’une recherche sur les usages sociaux et circulations du linge dans les ménages québécois. En étudiant les processus de gestion quotidienne du linge, nous analysons le travail des frontières qui s’opère entre la responsabilité individuelle et la charge commune que représente cet ensemble de tâches domestiques.
Objectifs : L’article vise à explorer la manière dont l’entretien du linge participe à la structuration spatiale, temporelle et relationnelle du chez-soi. Nous cherchons également à étudier la répartition des responsabilités en fonction des différentes logiques traversant la gestion du linge.
Méthodologie : Nous avons procédé à une enquête qualitative auprès de 20 personnes vivant en couple à Montréal, qui impliquait un entretien individuel ainsi qu’une documentation photographique des différents états du linge chez les participant·e·s.
Résultats : L’entretien du linge est un élément incontournable de la vie domestique qui démarque l’espace du chez-soi et qui appelle à une prise en charge cadencée. Malgré certaines tentatives de répartir plus égalitairement ces tâches, les femmes se voient attribuer une plus grande responsabilité de la gestion du linge commun, et l’arrivée des enfants précipite une logique de collectivisation des tâches autour du linge. Cela a pour effet d’enfermer les femmes et particulièrement les mères dans un rôle rattaché au bon entretien du chez-soi, notamment par la prise en charge du linge commun.
Conclusion : La gestion du linge est constituée par un ensemble de pratiques et de logiques qui participent à la structuration spatiale et temporelle du chez-soi. La prise en charge de la part commune du linge par les femmes témoigne d’un lien persistant entre le féminin et l’entretien du linge, et par extension du domicile familial.
Contribution : Cet article s’inscrit dans un ensemble de recherches grandissant qui analyse les processus familiaux et domestiques dans leur élaboration à travers des pratiques répétées et matérielles de travaux domestiques, principalement organisés selon les différences de genre. L’entretien du linge est rarement au centre des écrits, c’est pourquoi notre article est un apport particulier à ce débat.
EN:
Research Framework: Our paper is the result of research on social practices and circulation of laundry in Quebec households. By studying the processes of daily laundry management, we analyze boundary work that takes place between individual responsibility and the common burden that this set of domestic tasks represents.
Objectives: Our paper aims to explore the way in which laundry care participates in the spatial, temporal and relational structuring of the “home”. We also seek to study the distribution of responsibilities according to the logics that run through laundry management.
Methodology: We conducted a qualitative survey of 20 people living in couples in Montreal, which involved an individual interview as well as photographic documentation of the different states of laundry among the participants.
Results: Laundry care is an essential element of domestic life that defines the “home” as a space and calls for a rhythmic approach. Despite some attempts to divide these tasks more equally, women are generally given greater responsibility for managing the common laundry, and the arrival of children precipitates a logic of collectivization of tasks around laundry. This has the effect of “imprisoning” women, especially mothers, into a role that is linked to the upkeep of the “home”, in particular by taking care of the common laundry.
Conclusion: Laundry management is made up of a set of practices and logics that participate in the spatial, temporal and relational structuration of the “home”. The fact that women take care of the common part of the laundry shows a persistent link between the feminine and the upkeep of laundry, and by extension of the family home.
Contribution: This article is part of a growing literature that analyzes family and domestic processes in their making through repeated material practices of domestic work, mainly organized along gender differences. Laundry care is rarely the focus of such literature, which is the reason why our article brings a specific contribution to this debate.
ES:
Marco de investigación: Este artículo es el resultado de una investigación sobre los usos sociales y la circulación de la ropa en los hogares de Quebec. Mediante el estudio de los procesos de gestión diaria de la ropa, analizamos el trabajo de fronteras que tiene lugar entre la responsabilidad individual y la carga común que representa este conjunto de tareas domésticas.
Objetivos: El artículo busca explorar el modo en que el cuidado de la ropa participa en la estructuración espacial, temporal y relacional del hogar. También nos interesa estudiar la división de responsabilidades en función de las diferentes lógicas que atraviesan la gestión de la ropa.
Metodología: Hemos realizado una encuesta cualitativa con 20 personas que viven en pareja en Montreal, lo cual implicó una entrevista individual, así como la documentación fotográfica de los diferentes estados de la ropa en los hogares de los y las participantes.
Resultados: El cuidado de la ropa es un elemento esencial de la vida doméstica que delimita el espacio del hogar y exige un cuidado regular. A pesar de algunos intentos de repartir estas tareas de forma más equitativa, se sigue otorgando a las mujeres una mayor responsabilidad en la gestión de la ropa común. Además, la llegada de los niños precipita una lógica de colectivización de las tareas alrededor de la ropa. Esto tiene el efecto de fijara las mujeres, y en particular a las madres, en un rolligado al buen mantenimiento del hogar, en particular ocupándose de la ropa común.
Conclusiones: La gestión de la ropa se compone de un conjunto de prácticas y lógicas que hacen parte de la estructuración espacial y temporal del hogar. El hecho de que las mujeres se ocupen de la ropa común demuestra la persistencia de un vínculo entre las mujeres y el cuidado de la ropa y, por extensión, del domicilio familiar.
Contribución: Este artículo forma parte de una creciente literatura que analiza cómo son elaborados los procesos familiares y domésticos, a través de prácticas repetidas y materiales de trabajo doméstico, principalmente organizadas según las diferencias de género. El cuidado de la ropa se encuentra raramente en el centro de esta literatura, por lo que nuestro artículo es una contribución especifica a este debate.
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Réinvestir son foyer lors d’un cancer, une menace pour l’individualisation des adolescent∙e∙s ? Retours d’expériences maternelles
Anaïs Mary
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Cet article est issu d’un travail de thèse qui a pour objectif de saisir comment le cancer entraîne une redéfinition des pratiques parentales et des relations entre les enfants et leurs mères lorsqu’elles sont touchées par un cancer.
Objectifs : Notre objectif est de montrer que pour certaines mères qui ont réinvesti leur foyer pendant leurs traitements, le cancer peut être perçu comme un obstacle à l’individualisation de leurs enfants lorsqu’iels sont adolescent∙e∙s.
Méthodologie : Nous nous appuierons sur quatorze entretiens semi-directifs. Ces entretiens ont été effectués auprès de mères qui avaient des adolescent·e·s âgé·e·s de onze à dix-huit et qui ne travaillaient pas lors de leurs traitements contre le cancer.
Résultats : Dans leur cas, le cancer peut être vécu comme un obstacle à l’individualisation des adolescent·e·s lorsqu’il est une menace pour les sociabilités juvéniles, pour « l’expérimentation » (Ramos, 2001 ; 2002) en solitaire du domicile familial et/ou pour l’expression d’une identité de « jeune ». Quand elle est envisagée sous cet angle, la maladie est rendue responsable de la détérioration des relations entretenues par les mères avec leurs « grand∙e∙s » enfants.
Conclusions : Cette dégradation relationnelle fait ressortir un déséquilibre dû à la présence continue des mères en leur foyer qui tend à reléguer le/la « jeune » derrière les figures du/de la « fils/fille de » et/ou de « l’élève ».
Contributions : Cet article remet en question le caractère « normal » de l’individualisation des adolescent∙e∙s qui peut être vécue avec difficulté pour certaines mères touchées par un cancer.
EN:
Research framework : This article is the result of a Phd thesis that aims to understand how parental practices and relationships between children and their mothers are redefined when they are affected by a cancer.
Objectives : Our aim is to show that for some suffering mothers who have reinvested their homes during their treatments, cancer may be perceived as a barrier to the children’s individualization as adolescents.
Methodology : We will rely on fourteen semi-structured interviews. They were conducted with mothers who had teenagers between the ages of eleven to eighteen and who are not working during their cancer treatment.
Results : In their case, cancer can be experienced as an obstacle to the individualization of teenagers when it is a threat for their juvenile sociability, to their “experimentations” (Ramos, 2001; 2002) in solitude of the family home and/or to their expression of a “young” identity. When viewed from this perspective, illness is blamed for the deterioration of mother’s relationships with their teenagers.
Conclusions : This relational degradation highlights an imbalance due to the continuous presence of mothers in their homes, which tends to relegate the “young person” behind the figures of the “son/daughter of” and/or the “student”.
Contribution : This article questions the “normal” nature of adolescents individualization that may be experienced with difficulty for some mothers affected by cancer.
ES:
Marco de la investigación : Este artículo parte de una tesis doctoral que pretende comprender cómo el cáncer lleva a una redefinición de las prácticas de parentalidad y de las relaciones entre los/las hijos/as y sus madres cuando estas se ven afectadas por el cáncer.
Objetivos : Nuestro objetivo es mostrar que para algunas madres, que han reinvertido en sus casas durante los tratamientos, el cáncer puede ser percibido como una barrera para la individualización de sus hijos/as cuando son adolecent∙e∙s.
Metodología : Nos basaremos en catorce entrevistas semiestructuradas, realizadas con madres que tenían hijos/as adolescentes entre once y dieciocho años y que no trabajaban en el momento de sus tratamientos contra el cáncer.
Resultados : Para estas madres, el cáncer puede ser vivido como un obstáculo a la individualización de los adolescentes cuando amenaza la sociabilidad juvenil y la «experimentación » (Ramos, 2001; 2002) en solitario de la casa y/o la expresión de una identidad «juvenil ». Desde esta perspectiva, la enfermedad es responsable por el deterioro de las relaciones que mantienen las madres con sus hijos/as adolescentes.
Conclusiones : Este deterioro relacional destaca un desequilibrio debido a la continua presencia de las madres en sus casas, que tiende a relegar al/la «joven » tras las figuras del/la «hijo/a de » y/o del/de la « estudiante ».
Contribución : Este artículo cuestiona el carácter «normal» de la individualización de los/las adolescentes que puede ser experimentada con dificultad por algunas madres afectadas por el cáncer.
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Le coin et le cocon : Le sentiment de « chez-soi » chez des jeunes vulnérables de classes populaires rurales
Clément Reversé
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Alors que les espaces ruraux populaires ont longtemps été définis par le rapport autochtone des liens d’interconnaissances qui pouvait se jouer à l’échelle de la commune, ou « du coin », la jeunesse populaire et rurale d’aujourd’hui doit faire face à une fragmentation des liens de sociabilité ainsi qu’au rétrécissement du sentiment d’appartenance autour du domicile parental.
Objectif : Cet article s’emploie à comprendre comment se cristallise le sentiment d’appartenance à un espace – un chez-soi – pour une population de jeunes ruraux populaires devant faire face à une fragmentation et une précarisation de l’emploi rural peu qualifié, ainsi qu’à des tensions générationnelles les détournant de l’espace public.
Méthodologie : Pour ce faire nous nous reposerons sur une enquête menée Nouvelle-Aquitaine portant sur la transition vers l’âge adulte des jeunes ruraux populaires. En reposant sur la sociologie de l’expérience, cette dernière regroupe 100 entretiens semi-directifs réalisés auprès de ces jeunes ainsi que 24 autres auprès des personnes responsables de l’insertion professionnelle et des parcours éducatifs de ces derniers.
Résultats : Cet article met en lumière en quoi la fragmentation et la précarisation de l’emploi peu qualifié ont décentré les sociabilités des jeunes ruraux populaires de la commune d’origine, et fragilisé le rapport entre proximité sociale et proximité spatiale de ces espaces. En outre, cet article s’intéresse à l’éloignement de ces jeunes d’une culture rurale et populaire héritée vers une culture juvénile, urbaine et moyennisée dont ils partagent les codes et les valeurs.
Conclusion : Cet écart générationnel est source de tension, voire de stigmatisation, qui détourne ces jeunes de l’espace public (le coin) et polarise le sentiment de chez-soi autour du domicile parental (le cocon).
Contribution : Notre travail permet de mettre en lumière l’impact des mutations récentes des espaces ruraux populaires sur le sentiment de « chez-soi » lors de la période d’individualisation que représente la jeunesse.
EN:
Research framework: While popular rural spaces have long been defined by the indigenous relationship of the ties of inter-acquaintance that could be played out on the scale of the commune, or "the corner", today’s popular and rural youth are faced with a fragmentation of the ties of sociability as well as the narrowing of the sense of belonging around the parental home.
Objective: This article seeks to understand how the sense of belonging to a space - a home - crystallizes for a population of working-class rural youths who are faced with fragmentation and casualization of low-skilled rural employment, as well as generational tensions that turn them away from the public space.
Methodology: To do this, we will rely on a survey conducted in New Aquitaine on the transition to adulthood of working-class rural youth. Based on the sociology of experience, this survey includes 100 semi-structured interviews with these young people as well as 24 interviews with people responsible for their professional integration and educational pathways.
Results: This article highlights how the fragmentation and precariousness of low-skilled employment have decentered the sociabilities of working-class rural youth from their commune of origin, and weakened the relationship between social proximity and spatial proximity in these spaces. In addition, this article focuses on the move of these young people from an inherited rural and popular culture to a youthful, urban and middle-class culture whose codes and values they share.
Conclusion: This generational gap is a source of tension, even stigmatization, which turns these young people away from the public space (the corner) and polarizes the feeling of home around the parental home (the cocoon).
Contribution: Our work allows us to highlight the impact of the recent mutations of the popular rural spaces on the feeling of "home" during the period of individualization that youth represents.
ES:
Marco de la investigación: Mientras que los espacios rurales populares se han definido durante mucho tiempo por la relación autóctona de los lazos de interconexión que podían desenvolverse a la escala de la comuna, o de "la esquina", la juventud popular y rural debe enfrentarse hoy a una fragmentación de los lazos de sociabilidad, así como al estrechamiento del sentimiento de pertenencia en torno al hogar de los padres.
Objetivo: Este artículo trata de entender cómo cristaliza el sentido de pertenencia a un espacio -un hogar- para una población de jóvenes rurales de clase trabajadora que se enfrentan a la fragmentación y precarización del empleo rural poco calificado, así como a las tensiones generacionales que les alejan del espacio público.
Metodología: Para ello, nos basaremos en una investigación realizada en la región de Nouvelle-Aquitaine sobre la transición a la edad adulta de los jóvenes rurales de clase trabajadora. Con base en la sociología de la experiencia, fueron realizadas 100 entrevistas semiestructuradas a estos jóvenes, así como 24 entrevistas con responsables de su inserción profesional y de su trayectoria educativa.
Resultados: Este artículo pone de manifiesto cómo la fragmentación y la precariedad del empleo poco calificado han descentrado las sociabilidades de los jóvenes rurales populares de la comuna de origen, y han debilitado la relación entre proximidad social y proximidad espacial en estos espacios. Además, este artículo analiza cómo estos jóvenes se han alejado de una cultura rural y popular heredada, hacia una cultura juvenil, urbana y de clase media cuyos códigos y valores comparten.
Conclusión: Esta brecha generacional es una fuente de tensión, incluso de estigmatización, que aleja a estos jóvenes del espacio público (la esquina) y polariza el sentimiento de hogar en torno a la casa de los padres (el capullo).
Contribución: Nuestro trabajo pone de manifiesto el impacto de los cambios recientes en las zonas rurales de clase trabajadora sobre el sentido del hogar durante el período de individualización que representa la juventud.
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Le retour contraint des jeunes : un passage chez les parents
Sandra Gaviria
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Il s’agit dans cet article d’explorer les sentiments des jeunes qui n’ayant pas vraiment d’autre choix retournent vivre chez leurs parents.
Nous nous interrogeons sur leurs rapports à la famille et à l’espace privé dans cette nouvelle cohabitation, rapports qui seront considérés en tant qu’analyseurs de leur processus d’individualisation. L’individualisation se définit comme la capacité de l’individu à être autonome et indépendant : l’autonomie étant la capacité à se donner sa propre loi, et l’indépendance celle de pourvoir à ses propres ressources (de Singly, 2000).
Objectifs : L’objet de cet article est d’analyser l’évolution du sentiment du « chez-soi » lorsque les jeunes, après avoir connu une vie autonome et/ou indépendante, sont contraints par les conditions matérielles ou psychologiques de leur existence à revenir vivre chez leurs parents.
Méthodologie : L’enquête menée est composée d’entretiens semi-directifs auprès de 57 jeunes revenus vivre en famille.
Résultats : Nous verrons le profil des jeunes retournés de manière contrainte, les résistances face à ce retour, souvent vécu comme un échec, et nous analyserons les négociations dans la vie commune pour conserver une identité personnelle et leur individualisation tout en ayant une considération statutaire de la part des parents.
Conclusions : La conclusion nous permettra de mettre en avant les liens existants entre l’individualisation et le sentiment envers le logement des parents.
Contribution : Ce travail de recherche permet de mettre en lumière que le sentiment de chez soi envers le domicile des parents est un analyseur de l’autonomie plus ou moins forte acquise par le jeune tout au long de son parcours. Avant la première décohabitation, les jeunes recherchent l’autonomie dans la vie commune et s’approprient leur espace personnel. Au contraire, lorsque le retour est contraint, les jeunes n’ont pas et ne souhaitent pas avoir un sentiment de chez soi. Ils tentent de conserver leur individualisation au travers un investissement très limité dans l’appropriation de l’espace du domicile familial.
EN:
Research framework: The article explores the feelings of young people who have no other choice but to return to their parents’ home. We question their relationship to the family and to private space in this new re-cohabitation. These relationships will be considered as analyzers of their individualization process, which can be defined through two dimensions: autonomy – the ability to give oneself one’s own law – and independence – the capacity to obtain one’s own resources (de Singly, 2000).
Objectives: The purpose of this article is to analyze the evolution of the feeling of “home” when young people, after having experienced an autonomous and/or independent life, are forced by the material or psychological conditions of their existence to return to live with their parents.
Methodology: The survey consisted of 57 semi-structured interviews with young people who had returned to live with their families.
Results: We will examine the profile of young people who have been forced to return, the resistance in front of this return, often lived as a failure. We will also analyze the negotiations in the family life to preserve a personal identity and their individualization while having statutory consideration from their parents.
Conclusions: The conclusion will allow us to highlight the existing links between individualization and the feeling towards the parents’ housing.
Contribution: This research highlights the fact that the feeling of home towards the parents' home is an analyzer of the greater or lesser autonomy acquired by the young person throughout his or her life. Before the first move away from parents’ home, young people seek autonomy in living together and appropriate their personal space. On the contrary, when the return is forced, young people do not have and do not wish to have a sense of home. They try to maintain their individualization through a very limited investment in the appropriation of the family home space.
ES:
Marco de la investigación: Este artículo explora los sentimientos de los jóvenes que, al no tener otra opción, vuelven a vivir con sus padres. Nos cuestionamos su relación con la familia y con el espacio privado en esta nueva convivencia. Estas relaciones serán consideradas como analizadores de su proceso de individualización. La individualización se define como la capacidad del individuo de ser autónomo e independiente, la autonomía, cómo la de establecer sus propias reglas, y la independencia, la capacidad de obtener sus propios recursos (Singly, 2000).
Objetivos: El objetivo de este artículo es analizar la evolución del sentimiento de "sentirse en su casa" cuando los jóvenes, tras haber experimentado una vida autónoma y/o independiente, se ven obligados por las condiciones materiales o psicológicas de su existencia a volver a vivir con sus padres.
Metodología: La encuesta consistió en entrevistas semiestructuradas a 57 jóvenes que volvieron a vivir con sus familias.
Resultados: Analizaremos el perfil de los jóvenes que vuelven a vivir con sus padres, cómo resisten a volver, que a menudo se vive como un fracaso y analizaremos las negociaciones con los padres para darles una sensación de convivencia pero conservando su identidad personal y su individualización.
Conclusiones: En la conclusión pondremos en relieve los vínculos entre la individualización y los sentimientos hacia el hogar de los padres.
Contribución: Esta investigación pone de manifiesto que el sentimiento “de sentirse en su casa” en casa de los padres es un indicador del grado de autonomía adquirido por el joven a lo largo de su vida. Antes de la primera salida del hogar, los jóvenes buscan la autonomía en la vida familiar y se apropian su espacio personal. Por el contrario, cuando el retorno es forzoso, los jóvenes no tienen ni desean sentirse en su propia casa. Intentan mantener su individualización mediante una apropiación muy limitada del hogar familiar.
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Être « chez-soi », pas tout à fait « dedans » ni complètement « dehors » . Les jeunes Algériens à l’épreuve de l’« entre-deux »
Rim Otmani
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Les jeunes Algériens de moins de trente ans sont considérés comme population « invisible » du fait qu ’ ils soient les premiers concern é s par la crise du ch ô mage. Cette crise conduit à des exclusions multiples et à de nombreuses pr é carit é s et contribue à rendre invisible une population visible.
Objectifs : Cet article a pour objectif de d ocumenter et de mieux comprendre les représentations subjectives du « chez-soi » chez les jeunes Alg é riens de moins de trente ans consid é r é s comme population « invisible » , ainsi que d ’ analyser le concept du « chez-soi » d ’ un point de vue microsociologique et de dépasser les représentations générales pour acquérir une véritable compréhension des différentes dimensions qui y sont associées.
Méthodologie : Fondé sur trois recherches qualitatives, le présent article s’appuie sur des entretiens semi-directifs avec de jeunes Algériens (18-30 ans), à Annaba et Oran, à des temporalités différentes (2009-2010, 2017 et 2020). L’approche socioanthropologique à visée compréhensive permet d’appréhender le concept du « chez-soi » à diff é rents niveaux d ’ analyse notamment pour saisir les représentations individuelles et collectives ainsi que les enjeux liés aux dimensions spatiales, sociales et identitaires.
Résultats : Les représentations subjectives du « chez-soi » mettent en lumi è re la dimension identitaire dans une perspective individuelle et collective. Ainsi, le « chez-soi » repr é sente une construction active, r é alis é e à partir d ’ objectifs, d ’ imaginaires et d ’ id é aux personnels et collectifs.
Conclusions : Le concept du « chez-soi » est un processus lié à une réalité subjective plutôt qu’un fait social objectif. Le caractère subjectif de l’expérience des personnes est central dans ce travail, car il permet de rapprocher différentes dimensions du « chez-soi » .
Contribution : Le présent article est une analyse théorique et pratique du concept du « chez-soi » qui se situe dans un entre-deux (dedans-dehors) où s’affrontent les besoins d’individualisation et de socialisation.
EN:
Research framework : Young Algerians under the age of thirty are considered as an “ invisible ” population because they are the first to be affected by the unemployment crisis. This crisis leads to multiple exclusions and numerous precariousnesses and contributes to making a visible population invisible.
Objectives : This paper aims to document and better understand the subjective representations of “ home ” among young Algerian under the age of 30 who are considered as an “ invisible ” population, as well as to analyze the concept of “ home ” from a micro-sociological perspective and to go beyond general representations in order to gain a true understanding of the different dimensions associated with it.
Methodology : Based on three qualitative research studies, this article is based on semi-structured interviews with young Algerian adults (aged 18 to 30 years old), in Annaba and Oran, at different times (2009-2010, 2017 and 2020). The comprehensive socio-anthropological approach allows us to understand the concept of “ home ” at different levels of analysis, in particular to grasp individual and collective representations as well as issues related to spatial, social and identity dimensions.
Results : Subjective representations of “ home ” highlight the dimension of identity in an individual and collective perspective. Thus, “ home ” represents an active construction, based on personal and collective goals, imaginations and ideals.
Conclusions : The concept of “ home ” is a process related to a subjective reality rather than an objective social fact. The subjective nature of people’s experience is central to this work, as it allows for different dimensions of “ home ” to be brought together .
Contribution
This article is a theoretical and practical analysis of the concept of “ home ” which is situated in an in-between (inside/outside) where the needs of individualization and socialization clash.
ES:
Marco de investigación : Los jóvenes argelinos de menos de treinta años se consideran unapoblación “invisible”, debido a que son los primeros afectados por la crisis del desempleo. Esta crisis lleva a múltiples exclusiones y a numerosas precariedades que contribuye a hacer invisible una población visible.
Objetivos: Documentar y comprender mejor las representaciones subjetivas del “hogar” para los jóvenes argelinos de menos de treinta años considerados como población “invisible”. Analizar el concepto del “hogar” desde el punto de vista microsociológico e ir más allá de las representaciones generales, para adquirir una verdadera comprensión de las diferentes dimensiones relacionadas.
Metodología: Con base en tres investigaciones cualitativas, el presente artículo se basa en entrevistas semi dirigidas con jóvenes argelinos (18-30 años), en Annaba y Oran, en diferentes temporalidades (2009-2010, 2017 y 2020). El enfoque socio-antropológico en una perspectiva amplia permite entender el concepto de “hogar” a diferentes niveles de análisis. Esto contribuye especialmente a entender las representaciones individuales y colectivas, así como los desafíos relacionados con las dimensiones espaciales, sociales e identitarias.
Resultados: Las representaciones subjetivas del “hogar” ponen de manifiesto la dimensión identitaria en una perspectiva individual y colectiva. Así, el “hogar” representa una construcción activa, realizada a partir de objetivos, de imaginarios y de ideales personales y colectivos.
Conclusions: El concepto del “hogar” es un proceso relacionado más bien con una realidad subjetiva que con un hecho social objetivo. El carácter subjetivo de la experiencia de las personas es central en este trabajo, porque permite acercar diferentes dimensiones del “hogar”.
Contribución: El presente artículo es un análisis teórico y práctico del concepto del “hogar” que se sitúa en un intermedio entre (dentro/fuera) donde se enfrentan las necesidades de individualización y de socialización.
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Vieillir chez soi en situation de dépendance : attachement au domicile et (dis)continuité identitaire au grand âge
Christophe Humbert
AbstractFR:
Cadre de la recherche : La recherche porte sur les interventions liées aux aides et aux soins, par des proches et des professionnelles, nécessaires au soutien de l’autonomie à domicile de personnes âgées en situation de dépendance en France (Alsace).
Objectifs : Cet article interroge l’ambiguïté de l’attachement au domicile, entendu dans le double sens de « ce à quoi l’on tient » et « ce qui nous tient », dans certaines situations « limites » de maintien à domicile. L’analyse porte sur la corrélation entre ladite ambiguïté et la survenue d’un sentiment de discontinuité identitaire.
Méthodologie : Cette recherche mobilise des entretiens compréhensifs menés auprès de personnes âgées en situation de dépendance et souffrant de troubles neurocognitifs, de professionnels de l’aide et des soins et de proches aidants (N=41), ainsi que des notes de terrain issues d’observations participantes lors de visites de soignantes à domicile.
Résultats : Les personnes âgées se trouvant attachées de manière « identitaire-incertaine » et « insécure » à leur domicile y sont confinées la majeure partie du temps en raison de vulnérabilités combinées : psychique, physique, économique et (surtout) relationnelle, notamment par l’absence de proches mobilisé·e·s dans l’aide et les soins au quotidien.
Conclusion : Certaines personnes en situation de dépendance manquent d’attachements interpersonnels signifiants, leur fournissant des opportunités d’engagement et soutenant leur réflexivité dans le rapport entretenu à leur domicile. Son statut devient alors ambigu, au point parfois de mettre à mal sa fonction de « chez-soi » protecteur et permettant la projection de l’identité de l’habitant.
Contribution : Mobilisant principalement la sociologie des attachements, l’ambition de cet article est d’apporter un éclairage novateur à ce champ, tout en contribuant de façon originale aux analyses relatives au chez-soi face à des situations de dépendance.
EN:
Research Framework: The research focuses on interventions related to assistance and care, by relatives and professionals, necessary to support the autonomy at home of dependent elderly people in France (Alsace).
Objectives: This article examines the ambiguity of attachment to the home, which should be understood in the double sense of “what we value” and “what holds us”, in some “borderline” home care situations. The analysis focuses on the correlation between this ambiguity and the emergence of a discontinued feeling of identity.
Methodology: This research involved comprehensive interviews with dependent older adults with neurocognitive disorders, care professionals and family caregivers (N=41), as well as field notes from participating observations during home visits by professional caregivers.
Results: Older adults who are attached with an “uncertain identity” and “insecure” way to their home are confined to it most of the time because of combined vulnerabilities: psychological, physical, economic and (especially) relational, notably because of the absence of close relatives mobilized in the daily assistance and care.
Conclusions: Some people in situations of dependence lack meaningful interpersonal attachments, that would provide them with opportunities for engaging and supporting their reflexiveness in the maintaining of their relationship with home. Its status then becomes ambiguous, sometimes to the point of undermining its function as a protective “home” and allowing the projection of the inhabitant’s identity.
Contribution: Mobilizing mainly the sociology of attachments, this article aims to bring an innovative approach to this field, while contributing in an original way to the analyses relating to home in situations of dependence.
ES:
Marco de investigación : La investigación se centra en las intervenciones relacionadas con la asistencia y los cuidados, por parte de familiares y profesionales, necesarios para apoyar la autonomía en el hogar de los adultos mayores dependientes en Francia (Alsacia).
Objetivos : Este artículo examina la ambigüedad del apego al hogar, entendido en el doble sentido de "lo que valoramos" y "lo que se valora", en determinadas situaciones "límite" de atención domiciliaria. El análisis se centra en la correlación entre esta ambigüedad y la aparición de un sentimiento de discontinuidad identitaria.
Metodología : Esta investigación moviliza entrevistas exhaustivas con personas mayores en situación de dependencia y que padecen trastornos neurocognitivos, profesionales de la asistencia y cuidadores familiares (N=41), así como notas de campo a partir de observaciones participantes durante las visitas domiciliarias de los cuidadores.
Resultados : Las personas mayores con un apego "identitario" e "inseguro" a su hogar están confinadas en él la mayor parte del tiempo debido a una combinación de vulnerabilidades: psicológicas, físicas, económicas y (especialmente) relacionales, sobre todo por la ausencia de familiares que participen en la asistencia y los cuidados cotidianos.
Conclusión : Algunas personas en situación de dependencia carecen de vínculos interpersonales significativos que les proporcionen oportunidades de compromiso y apoyen su reflexividad en la relación mantenida con su hogar. Su estatus se vuelve entonces ambiguo, hasta el punto de socavar a veces su función de "hogar" protector y permitir la proyección de la identidad del habitante.
Contribución : Utilizando principalmente la sociología de las relaciones de apego, la ambición de este artículo es arrojar nueva luz sobre este campo, y al mismo tiempo contribuir de manera original a los análisis del hogar ante situaciones de dependencia.
Hors-thème
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De l’intérêt de développer la notion de symbiose dans l’étude du hygge et de la famille danoise
Solène Mignon
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Lors d’un terrain d’enquête dans une famille au Danemark visant à étudier les pratiques quotidiennes de hygge familial (bien-être danois), mon statut émique est passé de « jeune fille au pair » à celui de « grande sœur ». Pour comprendre cette transformation, j’ai décidé de représenter le lien hygge-famille comme symbiotique.
Objectifs : L’objectif de cet article est de développer la notion de symbiose pour décrire la relation hygge-famille. Il s’agit notamment d’étudier et d’interroger le hygge, souvent défini comme un concept flou, tantôt associé à des valeurs tantôt à un art de vivre domestique et familial danois. Cet objectif nous permettra de comprendre les conséquences de cette symbiose sur mon rôle et mon statut au sein de la famille.
Méthodologie : L’article se fonde sur une observation participante et une introspection au sens de retour réflexif sur un terrain d’enquête de neuf mois dans une famille danoise avec trois enfants (un père, une mère, une fille de sept ans et des jumeaux de trois ans) à Hillerød.
Résultats : Deux arguments empiriques viennent souligner la pertinence de la notion de symbiose : l’observation des pratiques parentales et l’analyse de la représentation de l’enfant danois. Le recours à la symbiose permet également de marquer mon engagement théorique et de mieux comprendre mon rôle et ma place au sein de la famille.
Contribution : Cet article met en avant une autre représentation de la famille danoise et du hygge grâce à la notion de symbiose. Il permet aussi une réflexivité des pratiques de l’anthropologue sur son terrain.
EN:
Research framework: During my fieldwork with a Danish family where I studied the daily practices of family hygge (Danish well-being), my emic status changed from “au pair” to “big sister”. To understand this transformation, I decided to show the hygge -family association as symbiotic.
Objectives: This paper aims to develop the notion of symbiosis so as to describe hygge -family relationships. In particular, I studied and questioned the often vague concept of hygge , which is sometimes associated with values and in other occasions with a Danish domestic and family way of life. This will allow us to understand the consequences of this symbiosis on my role and status within the family.
Methodology: The article is based on participant observation and introspection in the sense of reflexive return on a nine-month fieldwork in a Danish family with three children (a father, a mother, a seven-year-old girl and three-year-old twins) in Hillerød.
Results : Two empirical arguments underline the relevance of the notion of symbiosis: the observation of parenting practices and the analysis of the Danish child’s representations. The use of symbiosis also highlights a theoretical interest and helps to better grasp my role and place in the family.
Contribution: Through the notion of symbiosis, this article brings forth another viewpoint of the Danish family and hygge . It also allowed for a reflexivity of the anthropologist’s practices on the field.
ES:
Marco de la investigación: Durante un trabajo de campo en una familia de Dinamarca para estudiar las prácticas cotidianas de hygge (bienestar danés) de la familia, mi estatus emic cambió de "una igual" a "hermana mayor". Para entender esta transformación, decidí representar el vínculo hygge -familia como simbiótico.
Objetivos : El objetivo de este artículo es desarrollar la noción de simbiosis para describir la relación hygge -familia. En concreto, se trata de estudiar y cuestionar el hygge, a menudo definido como un concepto vago, a veces asociado a valores y otras a un estilo de vida doméstico y familiar danés. Este objetivo nos permitirá comprender las consecuencias de esta simbiosis en mi papel y estatus dentro de la familia.
Metodología : El artículo se basa en la observación participante y en la introspección en el sentido del retorno reflexivo sobre un trabajo de campo de nueve meses en una familia danesa con tres hijos (un padre, una madre, una niña de siete años y gemelos de tres años) en Hillerød.
Resultados : Dos argumentos empíricos subrayan la pertinencia de la noción de simbiosis: la observación de las prácticas de crianza y el análisis de la representación del niño danés. El uso de la simbiosis también marca mi compromiso teórico y me ayuda a comprender mejor mi papel y mi lugar en la familia.
Contribución : Este artículo destaca otra representación de la familia danesa y el hygge a través de la noción de simbiosis. También permite una reflexividad de las prácticas del antropólogo en el campo.
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Après quarante-six de vie commune, comment encore cohabiter ? Le cas d’un couple âgé remarié
Anne Laure Le Guern and Mélanie Tocqueville
AbstractFR:
Cadre de la recherche : Dans cet article, l’étude de cas s’inscrit dans une recherche sur la parité au domicile, recherche commandée par un institut de formation. Par parité, nous entendrons la capacité à répartir équitablement les charges du travail domestique (pas seulement les tâches ménagères) et à prendre sa part de décision. L’objectif de la recherche est d’identifier les compétences des couples enquêtés, leur savoir-faire et ce qui fait ressource pour eux. Elle vise à obtenir des récits des changements (naissance d’enfant, mise en couple, divorce, re-mariage, déménagement) en cherchant à savoir si cela fait événement et introduit des changements.
Objectifs : L’objectif de cet article est d’identifier le vieillissement genré d’un couple hétérosexuel, âgé, remarié, en habitat ordinaire, possédant une maison principale, des résidences secondaires et leur faire avec l’espace de leur domicile.
Méthodologie : Cette recherche établit des monographies de couples. Visant à faire des enquêtés des enquêteurs et des enquêtrices de leur propre vie, et pour pénétrer sans y être dans l’intimité des personnes, les enquêtés constituent chacun un corpus de photographies qu’ils et elles sélectionnent et commentent par un titrage et un bref commentaire dans un premier temps. Le corpus est dans un second temps support à un entretien individuel, possiblement prolongé par un entretien du couple enquêté.
Résultats : Les corpus ainsi constitués portent trace des mobilités au sein du domicile des enquêtés et rendent visible ce qui y est vraiment un « chez-soi ». Ils délimitent les espaces privés et intimes des espaces partagés de la cohabitation qui se décline sous un double régime. Le cas d’un couple âgé, remarié depuis quarante-six ans, permet d’explorer les manières de faire pour la préservation de l’individualité.
Conclusion : Le cas de ce couple âgé remarié montre des façons de faire et de dire genrées qui donne avantage au travail domestique féminin. Il met en scène un soi élargi, expose et affiche l’affirmation d’une autonomie financière et morale.
Contribution : L’exploration du domicile montre le besoin de « cabanes » (Macé, 2019) ou de s’encabaner (Bachelart, 2012) pour être ainsi « chez-soi », renforçant le lien entre propriété et individuation, et montrant l’épreuve de force toujours renouvelée pour/de l’affirmation de soi.
EN:
Research framework : In this article, the case study is part of a research on parity at home and commissioned by a training institute. By parity, we mean the ability to share the burdens of domestic work fairly (not only household tasks) and to take part in decision-making. The objective of this research is to identify the competences of the couples surveyed, i.e. what constitutes a resource for them. It aims to obtain accounts of changes (childbirth, marriage, divorce, re-marriage, moving) by seeking to know if this is an event that changes something.
Objectives : The objective of this article is to identify the gendered aging of a heterosexual, elderly, remarried couple, owners of a main house and second homes, and to understand how they make the space theirs.
Methodology : This research puts together a monography of couples. Aiming to make respondents’ investigators of their own lives, and to grasp their privacy without actually being there, the interviewees each constitute a corpus of photographs that they select and comment on by titling and adding a brief note. The corpus is thus a support for an individual interview, which can be carried on with the surveyed couple.
Results : This corpus bears witness to the mobilities within the homes of the respondents and reveals what is really a “home”. It delimits the private and intimate spaces from the shared spaces of co-habitation, which is expressed in a dual form. The case of an elderly couple, remarried for forty-six years, allows us to explore ways in which individuality is preserved.
Conclusion : The case of this remarried elderly couple shows gendered ways of doing things and saying that gives advantage to female domestic work. It features an expanded self, exposes and displays the assertion of financial and moral autonomy.
Contribution : The exploration of the home shows the need for “huts” (Macé, 2019) or to encabanate oneself (Bachelart, 2012) in order to be “at home”, strengthening the link between property and individuation, and showing the ever-renewed test of strength for/of self-assertion.
ES:
Marco de la investigación: En este artículo, el estudio de caso forma parte de una investigación sobre la paridad en el hogar, solicitada por un instituto de formación. Por paridad, entendemos la capacidad de repartir equitativamente las cargas del trabajo doméstico (no sólo las tareas del hogar) y de participar en la toma de decisiones. El objetivo de esta investigación es identificar las competencias de las parejas encuestadas, sus habilidades y lo que constituye un recurso para ellas. Se pretende obtener testimonios sobre los cambios (nacimiento de un hijo, matrimonio, divorcio, nuevo matrimonio, mudanza) buscando saber si se trata de un acontecimiento que cambia algo.
Objetivos: El objetivo de este artículo es identificar el envejecimiento en función del género de una pareja heterosexual, de edad avanzada, que se ha vuelto a casar, propietaria de una casa principal y de una segunda vivienda, y comprender cómo hacen suyo el espacio.
Metodología: Esta investigación realiza una monografía de parejas. Con el objetivo de convertir a los entrevistados en investigadores de su propia vida, y de captar su intimidad sin estar allí, los entrevistados constituyen cada uno un corpus de fotografías que seleccionan y comentan titulando y añadiendo una breve nota. El corpus es así un soporte para una entrevista individual, posiblemente ampliada por una entrevista con la pareja encuestada.
Resultados: Estos corpus dan testimonio de las movilidades dentro de los domicilios de los encuestados y revelan lo que es realmente un "hogar" allí. Ellos delimitan los espacios privados e íntimos de los espacios compartidos de la convivencia, que se expresabajo un doble régimen. El caso de una pareja de ancianos, casados en segundas nupcias desde hace cuarenta y seis años, nos permite explorar las formas en que se preserva la individualidad.
Conclusión : El caso de esta pareja de ancianos casados en segundas nupcias muestra formas de hacer y decir de género que ofrecen ventaja al trabajo doméstico femenino. Se presenta así un yo ampliado, que expone y muestra la afirmación de la autonomía financiera y moral.
Contribución : La exploración del hogar muestra la necesidad de "cabañas" (Macé, 2019) o de “meterse en la cabaña” (Bachelart, 2012) para estar "en casa", reforzando el vínculo entre propiedad e individuación, y mostrando la prueba de fuerza siempre renovada para/de la autoafirmación.
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D’un « problème de santé publique » à un « phénomène de société » ? Le traitement médiatique des maternités et des paternités tardives en France (2001–2019)
Marie-Caroline Compans
AbstractFR:
Cadre de recherche : Depuis les années 1980, les naissances tardives (après 35 ou 40 ans) augmentent dans les pays à faible fécondité comme la France. Le contexte normatif dans lequel ce phénomène survient est rarement étudié. Il peut notamment être plus favorable à ces parentalités sur le tard que par le passé.
Objectifs : Étudier les discours sur les maternités et paternités tardives dans les médias français contemporains, en interrogeant les principales thématiques à partir desquelles elles sont traitées et les acteurs et actrices portant ces discours.
Méthodologie : Les principaux registres lexicaux du traitement médiatique des parentalités tardives sont mis en évidence à partir d’une analyse textuelle d’un corpus de médias français en ligne, composé de 137 publications datant de 2001 à 2019 (principalement des années 2010).
Résultats : Une première thématique renvoie aux risques d’une grossesse tardive, portée par une expertise médicale. Un autre registre, qui est majoritaire, rapporte la tendance à l’augmentation des naissances sur le tard en relayant une expertise démographique. Lorsqu’il s’agit de grossesses postménopauses, les maternités tardives restent particulièrement condamnées, tandis que la paternité tardive est moins traitée. Quand elle l’est, c’est au regard des risques de malformations du fœtus augmentant avec l’âge de l’homme et de cas de célébrités devenus pères tardivement.
Conclusions : Les mises en garde contre les risques médicaux associés aux parentalités tardives, participant à leur représentation en tant que « problème de santé publique », sont largement contrebalancées par des discours aux tonalités positives, présentant les parentalités sur le tard comme un « phénomène de société ».
Contribution : Cette analyse participe à la meilleure compréhension du contexte dans lequel les parentalités tardives augmentent, et apporte des éléments relatifs au traitement du genre et des rôles familiaux dans les médias.
EN:
Research framework: Since the 1980s, late births (above age 35 or 40) have been on the rise in low-fertility countries such as France. The normative context in which this phenomenon occurs is rarely explored. Notably, it may now be more favourable to late parenthood than it was in the past.
Objectives: To study the discourse on late motherhood and fatherhood in the contemporary French media, by questioning the main themes and the actors and actresses carrying these discourses.
Methodology: The main vocabulary categories are highlighted from a textual analysis taken from a corpus of online French media, which consists of 137 publications dating from 2001 to 2019 (mainly from the 2010s).
Results: The first theme refers to the risks of late pregnancy that is supported by medical expertise. By means of demographic expertise, another main theme shows a trend towards an increase in late births. When it comes to postmenopausal pregnancies, late motherhood is still widely condemned while late fatherhood is less covered. When it is, it is with regard to the risks of fetal malformations increasing with the man’s age and cases of celebrities becoming fathers later in life.
Conclusions: Warnings about the medical risks associated with late parenthood, contributing to its representation as a “public health issue”, are largely counterbalanced by more positive discourses, that are introducing late parenthood as a “social phenomenon”.
Contribution: This analysis contributes to understanding the context in which late parenthood increases, and provides elements related to the media coverage of gender and family roles.
ES:
Marco de la investigación: Desde los años 80, los nacimientos tardíos (después de los 35 o 40 años) han aumentado en los países de baja fecundidad, como Francia. El contexto normativo en el que se produce este fenómeno apenas se estudia. En particular, este puede ser más favorable a la paternidad tardía que en el pasado.
Objetivos: Estudiar los discursos sobre la maternidad y la paternidad tardías en los medios de comunicación franceses contemporáneos, cuestionando los principales temas desde los que se tratan y los actores portadores de estos discursos.
Metodología: Se destacan los principales registros léxicos del tratamiento mediático de la parentalidad tardía a través de un análisis textual de un corpus de medios de comunicación online franceses, compuesto por 137 publicaciones que datan de 2001 a 2019 (principalmente de la década de 2010).
Resultados: Un primer tema se refiere a los riesgos de un embarazo tardío, apoyado por la experiencia médica. Otro registro, que es mayoritario, se refiere a la tendencia al aumento de los nacimientos tardíos, transmitiendo una experiencia demográfica. Cuando se trata de embarazos posmenopáusicos, la maternidad tardía es especialmente condenada, mientras que la paternidad tardía es menos tratada. Cuando es tratada, es en relación con los riesgos de malformaciones fetales que aumentan con la edad del hombre y los casos de famosos que se convierten en padres tarde.
Conclusiones: Las advertencias sobre los riesgos médicos asociados a la paternidad tardía, que contribuyen a su representación como un "problema de salud pública", se ven contrarrestadas en gran medida por discursos positivos, que presentan la paternidad tardía como un "fenómeno social".
Contribución: Este análisis contribuye a una mejor comprensión del contexto de aumento de la paternidad tardía, y proporciona información sobre el tratamiento de del género y de los roles familiares en los medios de comunicación.