![Cover forthe thematic issueLa transformation des organisations éducatives francophones : pourquoi, quoi et comment ?](/en/journals/ef/2024-v52-n2-ef09779/coverpage.jpg 135w)
Volume 48, Number 1, Spring 2020 La francophonie : un objet à redéfinir Guest-edited by Nathalie Bélanger and Éliane Dulude
Table of contents (10 articles)
Liminaire
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Ethnographie dans une école primaire au pays de Galles. Une posture épistémologique d’insider/outsider
Karine Turner and Nathalie Bélanger
pp. 17–32
AbstractFR:
Cet article explore des caractéristiques d’une recherche ethnographique menée en contexte linguistique minoritaire et portant sur le rôle du personnel enseignant dans la production et la reproduction de la langue et de la culture galloises. Le rapprochement au terrain, considérant les similitudes entre l’Ontario français et le pays de Galles, autant que la distance avec celui-ci sont abordés à travers une posture originale dite d’insider/outsider. Les résultats traitent du contexte sociétal diglossique de la langue au pays de Galles, qui s’apparente à celui de l’Ontario français, et de la possibilité de mieux le comprendre à partir d’une ethnographie qui tient compte de cette posture originale épistémologique. L’apprentissage de la langue, la prise de contact avec les acteurs clés, la sensibilisation à l’histoire et aux enjeux de la minorité ainsi que le rôle enseignant sont traités. Il en ressort une contribution inédite qui renseigne ce que signifie mener une ethnographie dans un milieu linguistique minoritaire autre que celui auquel on appartient, mais avec lequel des liens sont tissés.
EN:
This article explores characteristics of an ethnographic study done in a linguistic minority context, focusing on the role of teaching staff in the production and reproduction of the Welsh language and culture. Proximity on the field, taking into consideration the similarities between French Ontario and Wales, as well as the distance between them are addressed through an original stance called insider/outsider. The results deal with the diglossic societal context of the language in Wales, which is similar to that of French Ontario, and the possibility of better understanding it through ethnography, which takes this original epistemological stance into account. Learning the language, making contact with key players, awareness of the history and issues of the minority, as well as the role of the teacher are covered. A unique contribution stands out, which provides information about what it means to conduct an ethnographic study in a linguistic minority environment other than the one a person belongs to, but with which there are connections.
ES:
Esta artículo explora las características de una investigación etnográfica realizada en contexto lingüístico minoritario, sobre el rol del personal docente en la producción y la reproducción de la lengua y la cultura galesa. El acercamiento al trabajo de campo, considerando las similitudes entre el Ontario francés y Gales, tanto como la distancia entre ambos, se abordan a través de una postura original denominada de insider/outsider. Los resultados concierne al contexto social diglósico de la lengua en Gales, que se parece al del Ontario francés, y la posibilidad de comprender más cabalmente a partir de una etnografía que toma en cuenta dicha postura epistemológica. Se aborda el aprendizaje de la lengua, el contacto con los actores clave, la sensibilización a la historia y los retos de la minoría, así como el rol del maestro. Emerge una contribución inédita que informa lo que significa realizar una etnografía en un medio lingüístico minoritario diferente al que pertenecemos pero con el cual se han entretejido relaciones.
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Le slam : du projet didactique à l’expérience humaine
Dominique Bomans
pp. 33–52
AbstractFR:
L’expérience pédagogique et didactique rapportée dans cet article découle de circonstances où l’auteure est devenue l’initiatrice d’un projet sur le slam dans son école. Celui-ci tenait compte des caractéristiques particulières du milieu francophone québécois dans lequel elle enseigne depuis quatorze ans.
À travers le récit réflexif et introspectif d’une expérience professionnelle marquante, l’auteure nous relate sa prise de conscience langagière et identitaire, et la façon dont celle-ci lui aura permis, au moyen du slam, de renouer avec l’Autre dans son identité et dans sa langue.
Porteur d’apprentissages transformateurs, le slam permettrait, par les échanges qu’il produit, la coconstruction d’une nouvelle identité collective francophone plus inclusive et plus à même de répondre aux besoins de la société métissée de demain.
EN:
The pedagogical and didactic experiment described in this article emerged from a slam project the author initiated at her school. It took into account the specific characteristics of the Quebec Francophone environment where she has been teaching for fourteen years.
Through the reflective and introspective description of a remarkable professional experience, the author tells us about the expansion of her language and identity awareness, and how this enabled her to reconnect with the identity and language of the Other through slam.
Because of the discussions it produces, slam is a vehicle for transformative learning and could contribute to the co-construction of a new collective Francophone identity which is more inclusive and better able to meet the needs of the multi-cultural society of tomorrow.
ES:
La experiencia pedagógica y didáctica descrita en este articulo proviene de circunstancias en donde la autora se convirtió en la iniciadora de un proyecto sobre el slam en una escuela. Dicho proyecto tomó en consideración las características particulares del medio francófono quebequense en el cual la autora enseña desde hace catorce años.
A través de la narración reflexiva y introspectiva de una experiencia profesional significativa, la autora relata su toma de consciencia lingüística e identitaria, y la manera en que esta le permitiría, a través del slam, re-conectarse con el Otro de su identidad y de su lengua.
Portador de aprendizajes transformadores, el slam permitiría, gracias a los intercambios que produce, la co-construcción de una nueva identidad colectiva francófona más inclusiva y dar una respuesta a las necesidades de la sociedad mestizada del mañana.
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Perspectives et définitions scolaires de l’identité linguistique en milieu minoritaire : comment les établissements scolaires de langue française répondent-ils aux besoins des élèves du 21e siècle face aux nombreuses transformations sociales, culturelles et démographiques en cours?
Gail Cormier
pp. 53–72
AbstractFR:
Une personne bilingue ou plurilingue peut définir son identité linguistique de différentes façons. Il est particulièrement important de faire de la recherche sur les choix identitaires des adolescentes et des adolescents bilingues, car l’adolescence est une période importante de la négociation identitaire (Bourgeois, Busseri et Rose-Krasnor, 2009). Cet article explorera ainsi la manière dont les adolescentes et les adolescents manitobains, provenant de deux contextes scolaires dans lesquels le français est la langue d’enseignement, perçoivent, interprètent et définissent leur identité linguistique. Les données sont tirées d’entrevues semi-dirigées avec des élèves de trois écoles secondaires manitobaines en milieu scolaire francophone et d’immersion effectuées en 2016. Ces données révèlent que, bien que l’identité bilingue soit préférée dans tous les contextes scolaires, les élèves provenant des écoles francophones et d’immersion se diffèrent dans la façon dont ils perçoivent leurs identités linguistiques. Or, afin de répondre aux besoins des élèves, les établissements et les intervenants scolaires devraient en premier lieu mieux comprendre les choix identitaire linguistiques des élèves pour ensuite atteindre l’objectif commun de ces écoles, soit l’enseignement du français en milieu minoritaire.
EN:
A bilingual or multilingual person can define their linguistic identity in different ways. It is especially important to do research on the identity choices of bilingual adolescents, since adolescence is an important period of identity negotiation (Bourgeois, Busseri et Rose-Krasnor, 2009). This article will thus explore the way in which Manitoba adolescents from two school contexts with French as the language of instruction, perceive, interpret and define their linguistic identity. The data are taken from semi-structured interviews conducted in 2016 with students from three Manitoba secondary schools in both French and immersion school environments. These data show that, although bilingual identity is preferred in all school contexts, students from French-speaking and immersion schools differ in the way they perceive their linguistic identities. However, to meet student needs, schools and educational stakeholders should first better understand the linguistic identity choices of students and then meet the common objective of these schools, which is teaching French in a minority setting.
ES:
Una persona bilingüe o plurilingüe puede definir su identidad lingüística de diversas maneras. Es muy importante realizar una investigación sobre las elecciones identitarias de los adolescentes bilingües, pues la adolescencia es un periodo importante en la negociación identitaria (Bourgeois, Busseri, Rose-Krasnor, 209). Este artículo explora la manera en que los adolescentes de Manitoba, provenientes de dos contextos escolares en los cuales el francés es la lengua de aprendizaje, perciben, interpretan y definen sus identidades lingüísticas. Los datos provienen de entrevistas semi-dirigidas con alumnos de tres escuelas secundarias manitobenses en medio escolar francófono y de inmersión realizadas en 2016. Dichos datos muestran que, aunque la identidad bilingüe sea preferida en todos los contextos escolares, los alumnos provenientes de escuelas francófonas y de inmersión se diferencian en la manera en que perciben sus identidades lingüísticas. Sin embargo, con el fin de responder a las necesidades de los alumnos, los establecimientos y los interventores escolares deberían por principio comprender la elección de la identidad lingüística de los alumnos y así alcanzar el objetivo común de dichas escuelas, es decir, la enseñanza del francés en medio minoritario.
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Construction identitaire des jeunes des écoles francophones en Colombie-Britannique
Trâm Lai-Tran
pp. 73–92
AbstractFR:
L’identité n’est pas définie comme une attribution, mais comme un « travail » de l’acteur qui oriente son action et cherche à construire une unité à partir des différents éléments de sa vie sociale. Cette contribution s’intéresse au processus de positionnement identitaire des jeunes des écoles francophones, et à leurs perceptions de ce que signifie être francophone en Colombie-Britannique. L’étude tente de comprendre la manière dont les élèves se voient et se définissent, et dans quelle mesure, par leurs idées, identités et actes, ils participent à la construction de leur propre identité, mais également à l’identité collective de la communauté francophone de cette province. Puisque les processus à l’oeuvre dans la construction sociale de la réalité peuvent être appréhendés à partir de l’expérience sociale des individus, la question centrale invite à une réflexion sur l’intégration des identités culturelles multiples et du bilinguisme ou du plurilinguisme des élèves dans les écoles francophones. Notre exploration se situe dans la perspective de prise en compte de la pluralité de l’identité francophone des élèves en tant qu’atout pour les apprentissages scolaires, renforcement de la vitalité et construction de l’identité collective de la communauté francophone minoritaire.
EN:
Identity is not defined as a designation, but as the “work” of actors who direct their actions and attempt to build unity out of various elements of their social life. This article focuses on the identity positioning process of young people in Francophone schools, and their perceptions of what it means to be Francophone in British Columbia. The study tries to understand how students see and define themselves, and to what extent, through their ideas, identities and actions, they participate in the construction of their own identity, and also in the collective identity of the Francophone community in this province. Since the processes at work in the social construction of reality can be understood based on individuals’ social experience, the central question invites reflection on the integration of multiple cultural identities and the bilingualism or multilingualism of students in French schools. Our exploration considers the plurality of students’ Francophone identity as an asset for scholastic learning and for strengthening the vitality and building the collective identity of the Francophone minority community.
ES:
La identidad no se define como una atributo, sino como un «trabajo» del actor que orienta su acción y busca construir una unidad a partir de diferentes elementos de su vida social. La presente contribución se interesa al proceso de posicionamiento identitario de los jóvenes de las escuelas francófonas y a sus percepciones de lo que significa ser francófono en Colombia-Británica. El estudio busca comprender la manera en que los alumnos se perciben y se definen, y en qué medida, a través de sus ideas, identidades y actos, participan en la construcción de su propia identidad, pero asimismo a la identidad colectiva de la comunidad francófona de esta provincia. Dado que los procesos en juego en la construcción social de la realidad puede aprehenderse a partir de la experiencia social de los individuos, la pregunta central incita a la reflexión sobre la integración de las identidades culturales múltiples y del bilingüismo o del plurilingüismo de los alumnos en las escuelas francófonas. Nuestra exploración se sitúa en la perspectiva de integración de la pluralidad de la identidad francófona de los alumnos en tanto que ventaja en los aprendizajes escolares, refuerzo de la vitalidad y construcción de la identidad colectiva de la comunidad francófona minoritaria.
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Être plurilingues et francophones : représentations et positionnements identitaires d’élèves de francisation à Vancouver
Catherine Levasseur
pp. 93–121
AbstractFR:
En milieu linguistique minoritaire au Canada, où les écoles francophones accueillent une population diversifiée sur les plans culturel et linguistique, de nombreux élèves ayants droit commencent leur scolarisation avec des compétences limitées en français. Cet article vise à mettre en lumière les représentations et les positionnements identitaires de jeunes élèves plurilingues d’une école francophone de la région de Vancouver ayant reçu du soutien linguistique dans le cadre d’un programme de francisation. À partir d’une étude ethnographique de sociolinguistique menée dans une école de la région de Vancouver en 2010-2011, cet article discutera, d’une part, des représentations de l’identité francophone, telles qu’elles ont été exprimées par les élèves de francisation, et, d’autre part, de leurs efforts d’investissement ainsi que de leurs positionnements identitaires par rapport à ces représentations. Les résultats de la recherche souligneront les sentiments d’inadéquation et d’aliénation exprimés par les élèves de francisation qui se reconnaissent peu dans les représentations stéréotypées de l’identité francophone. Les expériences des élèves de francisation, considérés ici en tant que néo-locuteurs du français, illustreront les dynamiques de légitimation ayant cours en milieu scolaire et inspireront des pistes de réflexion en vue de rendre le système scolaire francophone canadien plus inclusif.
EN:
In a linguistic minority environment in Canada, where French-language schools welcome a culturally and linguistically diverse population, many eligible students begin their education with limited French skills. This article aims to shed light on the identity representations and positioning of young multilingual students from a Francophone school in the Vancouver area, who received linguistic support in a francization program. Based on an ethnographic study of sociolinguistics conducted at a Vancouver area school in 2010-2011, this article will discuss representations of the Francophone identity as expressed by francization students, as well as their investment efforts and identity positioning in relation to these representations. The results of the study will highlight feelings of inadequacy and alienation expressed by francization students who do not recognize themselves in stereotypical representations of the Francophone identity. The experiences of francization students, considered here as neo-French speakers, will illustrate the dynamics of legitimization taking place in schools and will inspire avenues for reflection on how to make the Canadian Francophone school system more inclusive.
ES:
En medio lingüístico minoritario en Canadá, en donde las escuelas francófonas reciben una población diversificada tanto en el plan cultural como lingüístico, muchos alumnos con derechos inician su escolarización con competencias limitadas en francés. Este artículo busca sacar a la luz las representaciones y las posiciones identitarias de jóvenes alumnos plurilingües en el marco de un programa de francización. A partir de un estudio etnográfico de sociolingüística realizado en una escuela de la región de Vancouver en 2010-2011, este artículo discute, por una parte, las representaciones de la identidad francófona tal y como han sido expresadas por los alumnos de francización y, por otra parte, los esfuerzos invertidos y las posiciones identitarias con relación a dichas representaciones. Los resultados de la investigación subrayan los sentimientos de inadecuación y de alienación expresados por los alumnos de francización que poco se reconocen en las representaciones estereotipadas de la identidad francófona. Las experiencias de los alumnos de francización, aquí considerados en tanto que neo-locutores del francés, ilustran las dinámicas de legitimación que circulan en el medio escolar e inspiran las pistas de reflexión encaminadas a convertir el sistema escolar francófono canadiense mas incluyente.
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Choisir un cégep anglophone au Québec : l’expérience de jeunes francophones
Karine Vieux-Fort, Annie Pilote and Marie-Odile Magnan
pp. 122–143
AbstractFR:
Dans un contexte où le français et l’anglais n’ont pas le même poids mondialement et localement, et que des politiques linguistiques régulent les parcours scolaires au Québec (loi 101), notre article vise à identifier les raisons de poursuivre des études collégiales en anglais pour des Québécois francophones. En adoptant une approche qualitative, nous avons mené 37 entrevues pour comprendre le sens que donnent les francophones à leur choix du cégep anglophone. Nos résultats montrent, au travers d’une typologie inspirée des logiques d’action de Dubet (1994, 2017), que trois types de choix émergent de nos données. Le choix stratégique met de l’avant un calcul des coûts et des bénéfices de réaliser des études collégiales en anglais. Le choix de développement personnel, qui domine au sein de notre corpus, montre que le choix du cégep anglophone s’ancre dans des considérations d’accomplissement personnel liées au souhait d’apprendre des langues, de relever un défi et de s’ouvrir à d’autres cultures. Le choix par défaut montre que le choix du cégep anglophone se fait, en premier lieu, pour des raisons extérieures à la langue anglaise. Nos résultats révèlent que le choix du cégep anglophone ne peut pas se réduire uniquement à un choix stratégique calculé en fonction de la valeur marchande des langues.
EN:
In a context where French and English do not have the same weight globally and locally, and language policies regulate educational avenues in Quebec (law 101), our article aims to identify reasons why some French speaking Quebecers pursue college studies in English. Using a qualitative approach, we conducted 37 interviews to understand why Francophones choose Anglophone CEGEP. Through a typology inspired by Dubet’s action logics (1994, 2017), our results reveal that three types of choices emerge from our data. The strategic choice is based on a calculation of the costs and benefits of doing college studies in English. The personal development choice, which dominates our study, shows that choosing an English-speaking CEGEP is rooted in considerations of personal achievement related to the desire to learn languages, take up a challenge and be open to other cultures. The default choice shows that the selection of an English-speaking CEGEP is primarily made for reasons unrelated to the English language. Our results reveal that the choice of an English-speaking CEGEP cannot simply be reduced to a strategic choice based on the market value of languages.
ES:
En un contexto en donde el francés y el inglés no poseen el mismo peso a nivel mundial y local, y que las políticas lingüísticas que regulan los trayectos escolares en Quebec (Ley 101), nuestro artículo busca identificar las razones de realizar estudios de colegio superior en inglés por quebequenses francófonos. A través de un enfoque cualitativo, hemos realizado 37 entrevistas para comprender el sentido que dan los francófonos a su elección de un colegio superior anglófono. Nuestros resultados muestran, gracias a una tipología inspirada en las lógicas de acción de Dubet (1994, 2017), que tres tipos de opción emergen de nuestros datos. La opción estratégica pone de relieve un cálculo de costos y beneficios al optar por estudios colegiales en inglés. La opción de desarrollo personal, dominante en nuestro corpus, muestra que la elección del colegio anglófono se funda en consideraciones de realización personal ligadas al deseo de aprender otras lenguas, de hacer frente a los retos y de abrirse a otras culturas. La opción supletoria muestra que la elección de un colegio anglófono se hace, en primer lugar, por razones exteriores a la lengua inglesa. Nuestros resultado muestran que la elección de un colegio superior anglófono no puede reducirse unicamente a una elección estratégica calculada en función del valor mercantil de las lenguas.
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La participation en ligne en Ontario français : pistes de réflexion et d’action pour redéfinir la francophonie avec et pour les jeunes
Megan Cotnam-Kappel and Heather Woods
pp. 144–163
AbstractFR:
Cet article dresse le portrait des expériences de participation en ligne d’élèves d’écoles secondaires de langue française dans le but de redéfinir la francophonie avec les jeunes. À partir de données recueillies au moyen de questionnaires (n=215) et de groupes de discussion (n=71), nous constatons que les jeunes développent et mettent à profit une variété de compétences en littératies numériques lorsqu’ils participent en ligne. Qui plus est, nous mettons en évidence les nombreux facteurs que soupèsent les jeunes avant de publier en ligne, notamment le contenu, l’approbation, le public et les conséquences possibles. On remarque l’absence de la langue parmi ces considérations. En effet, les jeunes disent participer en français lors de communications privées ou de tâches liées à l’école, mais privilégient surtout l’anglais pour participer en ligne. Les élèves remarquent le manque d’occasions de développer leurs compétences de participation en ligne à l’école, alors que nous soulignons le potentiel de cette participation pour amener les jeunes à 1) trouver des occasions de s’exprimer et de créer en français, ainsi que de trouver des communautés francophones, et 2) s’engager dans une francophonie qu’ils redéfinissent. Nous insistons également sur l’urgence du développement de politiques et de curriculums qui touchent les littératies numériques, et la participation en ligne en particulier, pour les écoles de langue française.
EN:
This article presents the online participation experiences of French-language secondary school students with the objective of redefining Francophonie for students. Using data collected through questionnaires (n=215) and focus groups (n=71), we find that young people develop and use a variety of digital literacy skills when they participate online. Moreover, we highlight the many factors that students weigh up before publishing online, including content, approval, audience and possible consequences. One notices the absence of language among these considerations. In fact, young people say they participate in French during private communications or school-related tasks, but much prefer English for online participation. Students note the lack of opportunities to develop their online participation skills in school, while we highlight the potential of this participation to help students 1) find opportunities to express themselves and create in French, as well as to find Francophone communities, and 2) engage in a Francophonie that they are redefining. We also emphasize the urgency of developing policies and curricula that include digital literacy for French-language schools, and online participation in particular.
ES:
Este artículo ofrece una descripción de las experiencias de participación en línea de alumnos de escuelas secundarias de lengua francesa con el fin de redefinir la francofonía con los jóvenes. A partir de datos recogidos mediante cuestionarios (n=215) y de grupos de discusión (n=71), constatamos que los jóvenes desarrollan y aprovechan una variedad de competencias en alfabetismo digital cuando participan en línea. Más aun, evidenciamos los numerosos factores que ponderan los jóvenes antes de publicar en línea, principalmente el contenido, la aprobación, el público y las consecuencias posibles. Notamos la ausencia de la lengua entre dichas consideraciones. En efecto, los jóvenes dicen participar en francés cuando se trata de comunicaciones privadas ligadas a la escuela, pero privilegian sobre todo el inglés para participar en línea. Los alumnos notan la falta de oportunidades para desarrollar sus competencias de participación en línea en la escuela, mientras que nosotros subrayamos el potencial de dicha participación para promover entre los jóvenes 1) buscar ocasiones para expresarse y crear en francés, así como localizar comunidades francófonas, y 2) comprometerse con una francofonía que ellos redefinirán. Hemos insistido asimismo en lo urgente que es desarrollar políticas y currículum que toquen los analfabetismos digitales, y la participación en línea en particular, para las escuelas de lengua francesa.
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Les politiques scolaires et l’inclusion des élèves issus de l’immigration dans les écoles de langue française en Ontario
Diane Gérin-Lajoie
pp. 164–183
AbstractFR:
L’école de langue française en Ontario a toujours représenté pour les francophones de cette province un élément essentiel pour la survie de la communauté. Avec une population scolaire de nos jours des plus diverses, cette institution a d’abord fait face à une anglicisation graduelle au sein des élèves pour ensuite ouvrir ses portes aux jeunes de parents immigrants venus s’établir en Ontario, surtout dans les régions de Toronto et d’Ottawa à l’origine. Les jeunes issus de l’immigration font face à des défis importants dans leur intégration sociale et scolaire. L’article examine le discours politique officiel sur l’inclusion des jeunes issus de l’immigration dans les écoles de langue française de l’Ontario. C’est à travers l’examen de politiques scolaires et de documents clés sur la question que se situe ma réflexion. J’arrive à la conclusion que depuis le début du nouveau millénaire, il ne fait pas de doute que des efforts ont été entrepris pour faciliter l’inclusion des élèves immigrants dans les écoles. Néanmoins, le discours officiel se fonde toujours sur des principes qui limitent une véritable inclusion en insistant sur l’importance d’une identité francophone unique au lieu de miser sur une meilleure compréhension des enjeux par les élèves.
EN:
For Ontario’s Francophones, the French-language school has always been an essential element of the community’s survival. With today’s highly diverse school population, this institution first faced gradual Anglicization among students and then opened its doors to young immigrant parents who settled in Ontario, particularly in the regions of Toronto and Ottawa. Young people with an immigrant background face significant challenges in their social and educational integration. This article examines the official political discourse on the inclusion of students from an immigrant background in French-language schools in Ontario. My thinking is based on the review of school policies and key documents on the issue. I conclude that since the beginning of the new millennium, efforts have certainly been made to facilitate the inclusion of immigrant students in schools. However, the official discourse is still based on principles that limit real inclusion by emphasizing the importance of a unique Francophone identity, rather than helping students to gain better understanding of the issues.
ES:
La escuela francesa en Ontario siempre ha sido para los francófonos de esta provincia un elemento esencial para la supervivencia de la comunidad. Con una población escolar actual de las mas diversificadas, esta institución ha primeramente confrontado una anglización gradual entre los alumnos para ulteriormente abrir sus puertas a los jóvenes de familias inmigrantes que se han establecido en Ontario, sobre todo en la región de Toronto y de Ottawa originalmente. Los jóvenes provenientes de la inmigración confrontan desafíos importantes en su integración social y escolar. Este artículo examina el discurso político oficial sobre la inclusión de los jóvenes provenientes de la inmigración en las escuelas de lengua francesa de Ontario. Esta reflexión se sitúa a través del examen de políticas escolares y documentos clave sobre el tema. Se llega a la conclusión que desde el principio del nuevo milenio, es claro que los esfuerzos emprendidos han buscando fomentarla inclusión de dichos alumnos en las escuelas. Sin embargo, el discurso oficial siempre se ha fundado en principios que han limitado la verdadera inclusión, al insistir en la importancia de una identidad francófona única en lugar de focalizar una mejor comprensión de los desafíos de los alumnos.
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Renouveler sa posture réflexive sur l’équité et l’éducation inclusive : retour sur une initiative de formation auprès du personnel enseignant d’une école élémentaire de langue française en Ontario
Christine D. Connelly and Diane Farmer
pp. 184–209
AbstractFR:
Dans le cadre de ce numéro thématique examinant la francophonie comme objet à redéfinir, nous présentons une réflexion théorique issue d’une initiative de formation menée dans une école élémentaire de langue française de la région de Toronto sur la Stratégie ontarienne d’équité et d’éducation inclusive du ministère de l’Éducation de l’Ontario (MÉO, 2009). Nous inspirant des travaux de chercheurs en éducation sur la réflexivité, nous nous intéressons aux diverses postures ontologiques et épistémologiques que peut prendre le personnel enseignant dans une démarche d’équité et d’éducation inclusive. Nous présentons d’abord différentes orientations discursives qui s’opposent à l’oppression : les orientations marxistes, libérales, féministes, postmodernes, postcoloniales et poststructurelles, ainsi que les approches indigènes au savoir. Ceci nous conduit ensuite à mettre à contribution le travail réalisé par une enseignante de 1re année, tiré d’un projet de recherche-action sur les stéréotypes liés au genre, afin d’illustrer un cas de figure des postures ontologiques et épistémologiques possibles. Dans l’optique du prolongement de notre accompagnement, nous présentons enfin un tableau invitant le personnel enseignant à réfléchir aux postures ontologiques et épistémologiques adoptées dans leur praxis. Nous soulevons dans ce tableau quelques questions visant à appuyer le potentiel toujours en effervescence d’une posture réflexive renouvelée.
EN:
In this thematic issue examining the redefinition of Francophonie, we present a theoretical reflection on a teacher training initiative that was conducted at a Toronto-area French-language elementary school, based on Ontario’s Equity and Inclusive Education Strategy (MOE, 2009). Inspired by education researchers’ work on reflectivity, we investigate the variety of ontological and epistemological stances that teachers can take in the context of equity and inclusive education. We first present several discursive orientations that oppose oppression: Marxist, liberal, feminist, postmodern, postcolonial and poststructural orientations, as well as Indigenous approaches to knowledge. We then draw on the work of a 1st grade teacher taken from an action research project on gender stereotypes, to illustrate possible ontological and epistemological stances. With a view to extending our educational support, we conclude with a table inviting the teaching staff to reflect on the ontological and epistemological stances adopted in their praxis. In this table, we raise questions aimed at supporting the ever-growing potential of a renewed reflective stance.
ES:
En el marco de este número temático sobre la francofonía como objeto por redefinir, presentamos una reflexión teórica proveniente de una iniciativa de formación realizada en una escuela primaria de lengua francesa de la región de Toronto sobre la Estrategia ontariana de equidad y educación inclusiva, del Ministerio de Educación de Ontario (MEO, 2009). Nos inspiramos en los trabajos de investigadores de la educación sobre la reflexividad, interesándonos en las diversas posturas ontológicas y epistemológicas que puede adoptar el personal docente en un proceso de equidad y de educación inclusiva. Primero presentamos las diferentes orientaciones discursivas que se oponen a la opresión: las orientaciones marxistas, liberales, feministas, postmodernas, postcoloniales y postestructurales, así como los enfoque nativos del saber. Eso nos conduce a incluir el trabajo realizado por una maestra de 1 grado, proveniente de un proyecto de investigación-acción sobre los estereotipos ligados al genero, con el fin de ilustrar un ejemplo de posturas ontológicas y epistemológicas posibles. En tanto que prolongamiento de nuestro acompañamiento, finalmente presentamos un cuadro para incitar al personal docente a reflexionar sobre las posturas ontológicas y epistemológicas adoptadas en su praxis. Subrayamos en dicho cuadro algunas de las cuestiones que apoyan el potencial siempre efervescencente de una postura reflexiva renovada.