Abstracts
Résumé
L’article porte sur la manière dont des enseignants et enseignantes d’histoire et de sciences participent à la construction d’un sujet autonome, caractéristique de la modernité dite contemporaine. Les changements survenus dans les sociétés occidentales depuis la seconde moitié du XXe siècle ont influencé les modes de socialisation des différentes institutions, dont celui de l’école qui, en tant qu’institution participante à la construction du lien social, se voit interpellée différemment dans la manière d’assumer sa mission d’éducation. Après avoir rappelé quelques fondements à caractère philosophique et sociologique de la modernité, l’auteur discute, sur la base de témoignages d’enseignants recueillis dans le cadre d’une recherche en cours, de la manière dont ceux-ci tiennent compte de la pensée des élèves dans l’accès aux savoirs scolaires qui sont des objets de la culture, contribuant ainsi à la construction de leur identité personnelle et à leur insertion dans la société. Ce parti pris en faveur de l’autonomie et de la liberté intellectuelle, morale et personnelle des élèves, vu comme l’indice d’une transformation dans la manière de contribuer au lien social, doit toutefois pouvoir bénéficier de l’assentiment des enseignants.
Abstract
This article is about the changes to socialization modes that have occurred in our western societies since the second half of the 20th century, and how these changes affect the school in its mission of socialization and building the social bond in a modern world that is more and more uncertain about its foundations. Through teaching their own disciplines, transmitting knowledge and striving to reach objectives, how are the teachers contributing to building modernity, to the construction of the autonomous subject? After a theoretic presentation of modernity in relation to the search for the subject’s autonomy from both philosophical and sociological perspectives, and after showing how subject autonomy is inseparable from a deep reflection about the nature of the social bond in our western societies, the author shows how teaching history and science can contribute to the autonomous construction of the subject.
Resumen
Este artículo aborda los cambios sobrevenidos en nuestras sociedades occidentales después de la segunda mitad del siglo XX en los modos de socialización y en la forma en que dichos cambios interpelan a la escuela en su misión de socialización y de construcción del vínculo social en una modernidad cada vez más insegura de sus cimientos. A través de la enseñanza, de la transmisión de los conocimientos y de las finalidades perseguidas: ¿De qué manera el magisterio contribuye a la edificación de la modernidad, a la construcción del sujeto autónomo? Después de la presentación teórica de la modernidad en tanto que búsqueda de la autonomía del sujeto según las perspectivas filosófica y sociológica y después de haber mostrado cómo la autonomía del sujeto es inseparable de una reflexión profunda sobre la naturaleza del vínculo social en nuestras sociedades occidentales, el autor muestra la eventual contribución de la enseñanza de la historia y de las ciencias en la construcción autónoma del sujeto.
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