Volume 17, Number 2, October 2018 Drogues et minorités sexuelles Guest-edited by Martin Blais, Dominic Beaulieu Prévost and Joseph Josy Lévy
Table of contents (6 articles)
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Mot de présentation : drogues et minorités sexuelles
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Consommation de substances psychoactives et orientation sexuelle : enquête Presse Gays Lesbiennes 2011 en France
Annie Velter, Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles and Brigitte Lhomond
pp. 1–27
AbstractFR:
Objectif
Étudier les différences dans la fréquence de consommation d’alcool et de drogues selon l’orientation sexuelle chez les hommes et les femmes.
Méthode
L’Enquête Presse Gays et Lesbiennes 2011 est une enquête transversale autoadministrée basée sur le volontariat, disponible sur des sites Internet gays et lesbiens. Les répondant(e)s âgés de 18 ans ou plus, résidant en France et ayant eu des rapports sexuels au cours de leur vie, ont été retenus pour cette analyse. La consommation d’alcool est décrite par la fréquence de consommation dans les douze derniers mois, le nombre de verres par jour et la fréquence de consommation de six verres ou plus au cours d’une même occasion. La consommation de cannabis, d’ecstasy ou de cocaïne est décrite par l’usage de ces substances une fois ou plus au cours des douze derniers mois. Les analyses ont comparé, pour chaque sexe, l’orientation sexuelle définie par l’auto-identification et le sexe des partenaires. L’auto-identification en tant que « bisexuel(le) » ou « gay/lesbienne » était disponible pour 2 675 femmes et 8 725 hommes ; l’information sur le sexe des partenaires au cours de la vie pour 2 747 femmes et 9 001 hommes et celle sur le sexe des partenaires des douze derniers mois pour 2 871 femmes et 8 974 hommes.
Résultats
Alors que des variations sociodémographiques et de biographie sexuelle importantes sont observées selon l’auto-identification, la consommation de substances varie moins selon l’auto-identification que selon le sexe des partenaires, pour les femmes comme pour les hommes. Les répondant(e)s qui ont eu des partenaires des deux sexes déclaraient des consommations plus importantes d’alcool et de drogues.
Les éléments du mode de vie, de détresse psychologique ou de discrimination ne permettent pas d’expliquer ces différences de consommation selon le sexe des partenaires.
Conclusion
Comprendre ce qui sous-tend ces consommations reste un enjeu majeur de santé publique.
EN:
Objective
To analyze the differences in the use of alcohol and illicit drugs according to sexual orientation among men and women.
Methods
L’Enquête Presse Gays et Lesbiennes 2011 is a self-administered cross-sectional survey of volunteers responding to a questionnaire available on gay and lesbian websites. Respondents aged 18 years or over, living in France, who have had sexual intercourse in their lifetime were selected for this analysis. Alcohol consumption is measured by the frequency of use in the last twelve months, the number of drinks each day and the consumption of six or more drinks on the same occasion. Use of cannabis, ecstasy or cocaine is measured by consumption once or more in the last twelve months. Sexual orientation is measured by two indicators: self-identification and sex of partners. Self-identification as “bisexual” or “gay/lesbian” is reported by 2 675 women and 8 725 men, sex of partners during lifetime for 2 747 women and 9 001 men and sex of the partners in the last twelve months for 2 871 women and 8 974 men.
Results
While significant differences in socio-demographic and sexual history were observed for self-identification, substance use varied less by self-identification than by sex of partners, for both women and men. Respondents who had partners of both sexes reported higher levels of alcohol and drug use. Elements of lifestyle, psychological distress and discrimination did not explain observed differences in substance use by sex of partners.
Conclusion
Understanding what underlies these differences in consumption remains a major public health concern.
ES:
Objetivo
Estudiar las diferencias en la frecuencia del consumo de alcohol y drogas según la orientación sexual entre los hombres y las mujeres.
Método
La Enquête Presse Gays et Lesbiennes 2011 (investigación de prensa gays y lesbianas 2011) es una investigación transversal autoadministrada sobre la base del voluntariado, disponible en los sitios Internet de gays y lesbianas, Se eligieron para este análisis participantes de 18 años o más, residentes en Francia y que han tenido relaciones sexuales durante su vida. El consumo de alcohol está descrito por la frecuencia de consumo en los últimos doce meses, la cantidad de vasos por día y la frecuencia de consumo de seis vasos o más en un misma ocasión. El consumo de cannabis, éxtasis o cocaína está determinado por el uso de estas sustancias una vez o más durante los últimos doce meses. Los análisis compararon, para cada sexo, la orientación sexual definida por la autoidentificación y el sexo de las parejas. La autoidentificación como “bisexual” o gay o lesbiana dio como resultado 2675 mujeres y 8725 hombres, la información sobre el sexo de las parejas de los últimos doce meses resultó en 2747 mujeres y 9001 hombres y la del sexo de las parejas de los doce últimos meses en 2871 mujeres y 8974 hombres.
Resultados
Mientras que se observan variaciones sociodemográficas y de biografía sexual importantes según la autoidentificación, el consumo de sustancias varía menos según la autoidentificación que según el sexo de las parejas, tanto para las mujeres como para los hombres. Los participantes que han tenido parejas de los dos sexos declaraban un consumo más importante de alcohol y de drogas.
Los elementos del modo de vida, desamparo psicológico o discriminación no permiten explicar estas diferencias de consumo según el sexo de las parejas.
Conclusión
Comprender las causas subyacentes del consumo continúa siendo una cuestión importante de salud pública.
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Trajectoires addictives et vécu homosexuel
Jorge Flores-Aranda, Karine Bertrand and Élise Roy
pp. 28–52
AbstractFR:
Problématique et objectif
Les hommes gais et bisexuels consomment davantage de drogues que leurs pairs hétérosexuels. Cependant, peu d’études ont analysé les liens entre l’ensemble des dimensions du vécu homosexuel et la consommation problématique de drogues. L’objectif de cette étude est de décrire et de comprendre les interrelations entre certaines dimensions du vécu homosexuel et les trajectoires de consommation de substances psychoactives (SPA) chez les hommes gais et bisexuels.
Méthodologie
Une étude qualitative reposant sur une perspective interactionniste symbolique a été effectuée. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 35 hommes gais/bisexuels, ayant une consommation problématique de SPA, âgés de 18 ans et plus, nés au Canada et habitant le grand Montréal. Une analyse thématique a été effectuée.
Résultats
Les trajectoires addictives et le vécu homosexuel chez les hommes gais et bisexuels s’entrecroisent à différents moments. En effet, les difficultés relatives à l’acceptation de l’orientation sexuelle, le rejet et la stigmatisation, la rencontre des pairs, les relations affectives et sexuelles et la socialisation dans le milieu gai modulent, de façon bidirectionnelle, l’initiation à la consommation de substances ainsi que les variations de celle-ci.
Discussion
Les résultats montrent la nécessité de favoriser un environnement social favorable au développement de l’identité relative à l’orientation sexuelle. En termes de prévention de la consommation problématique de SPA et de la prise en charge des personnes vivant ces problèmes, il est nécessaire d’intégrer les différentes dimensions du vécu homosexuel.
EN:
Background and objective
Gay and bisexual men use more psychoactive substances than their heterosexual peers do. However, few studies have analyzed the links between all the dimensions of the gay life-course experience and problematic substance use (SU). The objective of this study is to describe and understand the interrelations between certain dimensions of the gay life-course experience and SU trajectories of gay and bisexual men.
Methods
A qualitative study based on a symbolic interactionist perspective was conducted. Semi-structured interviews were conducted with 35 gay/bisexual men whose use of psychoactive substances was problematic, and who were 18 years of age or more, born in Canada and living in the Greater Montreal area. A thematic analysis was performed.
Results
For gay and bisexual men, SU trajectories and the gay life-course experience intersect at various points in time: when they discover and accept their homoerotic desires; when they engage in sexual experimentation; when they meet a sexual/romantic partner or are in a couple relationships; and when they socialize in the gay community, notably in sexualized social settings. According to them, SU in these settings is trivialized, or even encouraged.
Discussion
The results show the need to foster a supportive social environment for the development of sexual orientation identity. In terms of preventing problematic substance use and offering sensitive services for people living with these problems, it is necessary to integrate the different dimensions of the gay life-course experience.
ES:
Problemática y objetivos
Los hombres gays y bisexuales consumen más drogas que sus pares heterosexuales. Sin embargo, pocos son los estudios que han analizado el vínculo entre el conjunto de dimensiones de la vivencia homosexual y el consumo problemático de drogas. Este estudio tiene como objetivo describir y comprender las interrelaciones entre ciertas dimensiones de la vivencia homosexual y las trayectorias de consumo de sustancias psicoactivas entre los hombres gays y bisexuales.
Metodología
Se llevó a cabo un estudio cualitativo que reposa en una perspectiva interaccionista simbólica. Se realizaron entrevistas semidirigidas con 35 hombres gays y bisexuales que tenían un consumo problemático de sustancias psicoactivas, de 18 años o más, nacidos en Canadá y que viven en la región metropolitana de Montreal. Se efectuó un análisis temático.
Resultados
Las trayectorias adictivas y la vivencia homosexual entre los hombres gays y bisexuales se entrecruzan en diferentes momentos. En efecto, las dificultades relativas a la aceptación de la orientación sexual, el rechazo y la estigmatización, el encuentro entre pares, las relaciones afectivas y sexuales y la socialización en el medio gay modulan, de manera bidireccional, la iniciación al consumo de sustancias, así como las variaciones de estas.
Discusión
Los resultados muestran la necesidad de favorecer un medio ambiente social favorable al desarrollo de la identidad relativa a la orientación sexual. En cuanto a la prevención del consumo problemático de sustancias psicoactivas y a la atención de las personas que viven este problema, es necesario integrar las diferentes dimensiones de la vivencia homosexual en estos servicios.
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« Chemsex » chez des hommes français ayant des relations sexuelles avec des hommes
Alain Léobon, Éliane Dussault and Joanne Otis
pp. 53–75
AbstractFR:
Le « chemsex » est un phénomène préoccupant relativement à la santé sexuelle des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HRSH). Cet article décrit le profil des consommateurs de substances habituellement liées au « chemsex » dans un échantillon formé des 11 841 répondants de la 4e édition du Net Gay Baromètre français (2013) ayant consommé au moins une substance au cours des 12 derniers mois.
Trois groupes de répondants ont été constitués : groupe 1, ceux qui ont consommé au moins une substance dans les douze derniers mois, excluant les substances liées au « chemsex » (81,3 %) ; groupe 2, les consommateurs occasionnels (1 à 9 fois) de ces substances (14,2 %) ; groupe 3, les consommateurs réguliers (10 fois ou plus) (4,5 %). Les groupes 2 et 3 ont été contrastés au groupe 1 par l’analyse de régression logistique polynomiale.
Les répondants des groupes 2 et 3 se distinguent de ceux du groupe 1 par une prise de risques sexuels plus grande avec les partenaires occasionnels et par des indices de santé plus problématiques. Le groupe 3 affiche, sur toutes ces caractéristiques, un profil de vulnérabilité plus alarmant. Les résultats soulignent l’hétérogénéité des patrons de consommation et des risques pour la santé parmi les consommateurs de substances psychoactives habituellement associées au « chemsex » et l’importance de déployer des interventions qui tiennent compte de ces besoins et vulnérabilités distinctes.
EN:
“Chemsex” is a preoccupying phenomenon regarding men who have sex with men’s (MSM) sexual health. This article’s purpose is to present variables associated with the consumption of a category of substances often associated with “chemsex” among these men.
The sample consists of 11 841 respondents of the 4th edition of the French Net Gay Baromètre (2013) who used at least one substance in the past 12 months.
Three groups of respondents were formed: group 1 is constituted of respondents who used of at least one substance in the past 12 months, excluding category C substances (81,3%); group 2 is constituted of occasional (1-9 times) consumers of category C substances (14.2%); group 3 is constituted of regular consumers (10 + times) of category C substances associated (4.5%).
Groups 2 and 3 were contrasted to group 1 with a polynomial logistic regression. Respondents of groups 2 and 3 differ from respondents of group 1 by a greater risk taking with occasional partners as well as problematic health indices. Group 3 reveals a more vulnerable profile regarding all these characteristics. Results indicate the heterogeneity of consumption patterns and of health-related risk taking among “chemsex” associated substances consumers, and the importance of providing interventions that take these distinct needs and vulnerabilities into account.
ES:
El “Chemsex” es un fenómeno que podría afectar principalmente la salud sexual de los hombres que tienen relaciones sexuales con otros hombres (HRSH). Este artículo describe el perfil de los consumidores de sustancias habitualmente relacionadas con el “chemsex” en una muestra formada por 11 841 personas que respondieron a la 4ª edición del Net Gay Baromètre français (2013) (Barómetro francés de la red gay) que habían consumido por lo menos una sustancia en los doce últimos meses.
Se formaron tres grupos de participantes: grupo 1, los que consumieron por lo menos una sustancia en los últimos doce meses, excluyendo las sustancias relacionadas al “chemsex” (81,3%), grupo 2, los consumidores ocasionales (1 a 9 veces) de estas sustancias (14,2%), grupo 3, los consumidores regulares (10 veces o más) (4,5%). Los grupos 2 y 3 se contrastaron con el grupo 1 por el análisis de la regresión logística polinomial.
Las personas de los grupos 2 y 3 se distinguen de las del grupo 1 porque toman riesgos sexuales mayores con las parejas ocasionales y por índices de salud más problemáticos. El grupo 3 presenta, sobre todas estas características, un perfil de vulnerabilidad más alarmante. Los resultados subrayan la heterogeneidad de los patrones de consumo y los riesgos para la salud entre los consumidores de sustancias psicoactivas habitualmente asociadas con el “chemsex” y la importancia de hacer intervenciones que tengan en cuenta estas necesidades y vulnerabilidades específicas.
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Consommation de substances en contexte sexuel chez des hommes gbHSH de Montréal : 2009-2016
Martin Blais, Joanne Otis, Gilles Lambert, Joseph Cox, Thomas Haig and Groupe de recherche Spot
pp. 76–94
AbstractFR:
La consommation de substances chez les hommes gais, bisexuels ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (gbHSH) constitue un des déterminants des relations sexuelles à risque d’infections transmissibles sexuellement, incluant le VIH. Cet article vise (1) à documenter la prévalence et les tendances temporelles de la consommation d’alcool et de drogues lors des rapports sexuels entre 2009 et 2016 chez des gbHSH montréalais séronégatifs pour le VIH ou de statut inconnu, et (2) à estimer l’association entre la consommation de ces substances et les relations anales à risque d’infection par le VIH (RAR-VIH). L’échantillon est composé de 2 149 gbHSH âgés de 18 à 74 ans qui ont demandé un dépistage du VIH entre 2009 et 2016. La prévalence de consommation lors d’au moins un rapport sexuel sur une période de 3 mois entre 2009 et 2016 était de 55 % pour l’alcool, environ 20 % pour le cannabis et les poppers, 6 à 8 % pour l’ecstasy/MDMA, les médicaments contre la dysfonction érectile et la cocaïne, environ 5 % pour le GHB et le speed et inférieure à 2 % pour la kétamine, le crack, le LSD et l’héroïne. La consommation de la plupart de ces substances (alcool, cannabis, poppers, cocaïne, ecstasy/MDMA, GHB, speed) a décliné entre 2009 et 2014-2015 et a ensuite augmenté légèrement. La consommation de crystal meth a diminué entre 2009 et 2012-2013 et était revenue, en 2016, à son niveau de 2010, alors que celle de la kétamine et des médicaments contre la dysfonction érectile a diminué de 2009 à 2016. Les modèles logistiques montrent que les RAR-VIH étaient significativement associées à la consommation de substances lors des relations sexuelles, avec des ratios de cote variant de 2,13 (pour l’alcool) à 10,49 (pour le crystal meth). Des recommandations visant la prise en compte des enjeux mis en lumière par ces résultats sont proposées.
EN:
Gay, bisexual and other men having sex with men (gbMSM) are disproportionally affected by substance use, which is a determinant of sexually transmitted infection epidemics, including HIV. This paper aims at (1) estimating prevalence and temporal trends in alcohol and drugs use before and during sex from 2009 to 2016 among gbMSM of negative or unknown HIV status, and (2) to estimate the statistical relationship between substance use and condomless anal sex at risk for HIV transmission (CAS-HIV). Data from 2,149 gbMSM aged 18 to 74 seeking HIV testing were collected from 2009 and 2016 in Montreal. Rates of substance use during sex over 3 months were 55% for alcohol, about 20% for cannabis and poppers, 6 to 8% for GHB and speed, and less than 2% for ketamine, crack, LSD and heroin. Compared to the 2009 baseline, we observed a decline in alcohol, cannabis, poppers, cocaine, ecstasy/MDMA, GHB and speed use up to 2014–2015, followed by a slight but significant increase. Crystal meth use decreased from 2009 to 2013, but returned, in 2016, to its 2010 level. Ketamine and erectile dysfunction use declined from 2009 to 2016. Logistic regressions revealed that substance use was significantly associated with CAS-HIV, with odds ratio ranging from 2.13 (for alcohol) to 10.49 (for crystal meth). Recommendations to address the issues highlighted by these results are proposed.
ES:
El consumo de sustancias entre los hombres gays, bisexuales y otros hombres que tienen relaciones sexuales con hombres (gbHSH) constituye uno de los determinantes de las relaciones sexuales a riesgo de infecciones transmisibles sexualmente, incluyendo el VIH. Este artículo tiene como objetivo lo siguiente: 1) documentar la prevalencia y las tendencias temporales del consumo de alcohol y de drogas durante las relaciones sexuales entre 2009 y 2016 entre los hombres gbHSH montrealeses seronegativos para el VIH o de condición desconocida y 2) estimar la relación entre el consumo de estas sustancias y las relaciones anales con riesgo de infección por el VIH (RAR-VIH). La muestra está compuesta por 2149 gbHSH de 18 a 74 años que solicitaron un despistaje de VIH entre los años 2009 y 2016. La prevalencia de consumo durante por lo menos una relación sexual durante un período de 3 meses entre el 2009 y el 2016 era de 55% para el alcohol, alrededor del 20% para el cannabis y los poppers, 6 a 8% para el éxtasis/MDMA, los medicamentos para la disfunción eréctil y la cocaína, alrededor del 5% para el GHB y el speed e inferior al 2% para la ketamina, el crack, el LSD y la heroína. El consumo de la mayor parte de estas sustancias (alcohol, cannabis, poppers, cocaína, éxtasis/MDMA, GHB, speed) disminuyó entre 2009 y 2012-2013 y luego aumentó ligeramente. El consumo de cristal met disminuyó entre 2009 y 2012-2013 y volvió a su nivel de 2010 en 2016, mientras que entre 2009 y 2016 disminuyó el uso de la ketamina y los medicamentos contra la disfunción eréctil. Los modelos logísticos indican que los RAR-VIH estaban significativamente vinculados con el consumo de sustancias durante las relaciones sexuales, con porcentajes de cota que varían entre 2,13 (para el alcohol) y 10,49 (para el cristal met). Se proponen recomendaciones dirigidas a tener en cuenta las implicaciones puestas en evidencia por estos resultados.
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Communauté de pratique virtuelle sur la consommation de substances et la sexualité : étude de besoins
Jean Dumas, Mathieu Goyette, Jorge Flores-Aranda, Marianne Saint-Jacques and Karine Bertrand
pp. 95–124
AbstractFR:
Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) peuvent vivre des situations de vulnérabilité au regard de la consommation de substances psychoactives (SPA) et de la santé sexuelle. Ils font face également à des barrières concernant l’accessibilité à des services adaptés, dues à des lacunes en matière de formation des intervenants et au manque d’intégration des services. Les communautés de pratique virtuelles (CPV) représentent une avenue prometteuse pour pallier ces lacunes.
Cette étude repose sur un devis mixte et vise à identifier les besoins et les attentes des utilisateurs potentiels afin d’orienter le développement d’une CPV (InterseXion). Afin de répondre à cet objectif, 49 intervenants québécois en santé sexuelle ou en dépendance ont rempli un questionnaire en ligne portant sur leurs compétences perçues en santé sexuelle et en dépendance, leur intérêt au sujet de la CPV ainsi que les contenus jugés les plus utiles. De ce nombre, sept intervenants ont pris part à une entrevue individuelle visant à approfondir la compréhension de leurs besoins.
Les résultats mettent en évidence que l’intervention intégrée, sur les plans de la sexualité et de la dépendance, constitue un besoin de formation prioritaire pour l’ensemble des intervenants. La CPV est considérée comme une stratégie pertinente afin de répondre à des besoins de développement des compétences et de collaboration. Les entrevues mettent en relief le potentiel de la plateforme pour favoriser la collaboration intersectorielle et l’interdisciplinarité, développer des attitudes adéquates pour mieux intervenir, connaître et développer les meilleures pratiques. Des outils pour mieux intervenir ainsi que des exemples de meilleures pratiques sont proposés afin de favoriser l’atteinte de ces objectifs. Les résultats sont mis en perspective quant à leur contribution au développement de la CPV. Cette démarche souligne la pertinence de mener des études de besoins similaires pour le développement d’autres CPV en dépendance.
EN:
Men who have sex with men (MSM) may encounter situations which make them vulnerable regarding substances use (SU) and sexual health. Inadequate training of health professionals and lack of integrated health services result in access barriers for MSM. Virtual communities of practice (VCoP) may be a promising avenue to counteract these specific service barriers.
This mixed methods study aims to identify the needs and expectations of potential users of a VCoP (InterseXion). Fourty-nine health professionals from the province of Quebec working in addiction and sexual health services completed an online survey about their perceived skills regarding SU and sexual health interventions, their interest about the VCoP and the content they would consider most useful. To get a better understanding the needs of the health professionals, seven health professionals from the sample participated in individual interviews.
The results show that integrated interventions in addiction and sexual health are a prominent training need for health professionals. The VCoP is considered a relevant strategy to attend to knowledge and skill development and collaboration needs. Participants interviewed highlighted the VCoP’s potential in facilitating intersectoral and interdisciplinary collaboration, developing adequate attitudes to improve interventions, and learning about best practices. Participants suggest intervention tools and examples of best practices to reach these objectives. The results are presented in light of their contribution to the subsequent development of the VCoP InterseXion. Conducting similar needs assessment for the development of other VCoP in the field of addiction is recommended.
ES:
Los hombres que tienen relaciones sexuales con otros hombres pueden vivir situaciones de vulnerabilidad con respecto al consumo de sustancias psicoactivas y a la salud sexual. Enfrentan también barreras en cuanto al acceso a servicios adaptados, debido a las lagunas que existen en materia de capacitación profesionales clínicos y de la falta de integración de los servicios. Las comunidades de práctica virtuales son una solución prometedora para paliar esas lagunas.
Este estudio reposa reposa sobre una metodología mixta y tiene como objetivo identificar las necesidades y las expectativas de los usuarios potenciales para orientar el desarrollo de una comunidad de práctica virtual (InterseXion). Para responder a este objetivo, 49 profesionales quebequenses en salud sexual o en dependencia respondieron a un cuestionario en línea sobre la percepción que tenían de sus competencias en salud sexual y dependencia, su interés por la comunidad de práctica virtual y los contenidos que juzgaban más útiles. De los 49 participantes del cuestionario en línea, siete participaron en una entrevista individual destinada a profundizar la comprensión sus necesidades.
Los resultados ponen en evidencia que la intervención integrada en los planos de la sexualidad y la dependencia constituye una necesidad de capacitación prioritaria para el conjunto de los profesionales de la salud sexual y la dependencia. La comunidad de práctica virtual es considerada como una estrategia pertinente para responder a las necesidades de desarrollo de competencias y de colaboración. Las entrevistas ponen de relieve el potencial de la plataforma para favorecer la colaboración intersectorial y la interdisciplinaridad, desarrollar aptitudes adecuadas para intervenir mejor, conocer y desarrollar mejores prácticas. Se proponen herramientas para intervenir mejor y ejemplos de mejores prácticas para favorecer la consecución de estos objetivos. Los resultados se ponen en perspectiva en cuanto a su contribución al desarrollo de la comunidad de práctica virtual. Este enfoque subraya la pertinencia de llevar a cabo estudios de necesidades similares para el desarrollo de otras comunidades de práctica virtual en dependencia.