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Plus que jamais, à l’aube du XXIe siècle, les bibliothèques collégiales s’imposent comme des lieux dynamiques, favorisant l’accès à l’information, le soutien à la recherche, l’étude individuelle et le travail collaboratif : quatre éléments clés qui assurent la réussite scolaire des cégépiens.

Depuis cinq ans, plusieurs bibliothèques collégiales ont fait l’objet de travaux majeurs de rénovation et d’agrandissement. Nous avons retenu les expériences de quatre d’entre elles : Limoilou, Édouard-Montpetit, Granby et le Collège Champlain, campus de Saint-Lambert. La dématérialisation des supports, les nouvelles habitudes documentaires des étudiants, la nécessité de soutenir l’accès aux nouvelles technologies et le travail collaboratif posent de grands défis à ces bibliothèques. Ces projets ont nécessité une collaboration étroite entre les professionnels concernés : architectes, bibliothécaires et personnel-cadre.

Cégep Limoilou

À Québec, la bibliothèque du campus de Charlesbourg du Cégep Limoilou est intégrée au Carrefour de l’information (1 853 m2), qui est composée du Centre d’aide à la réussite et du Service de l’audiovisuel. L’ensemble du réaménagement de la bibliothèque totalise à lui seul 1 485 m2. Deux éléments se distinguent nettement dans l’aménagement de la bibliothèque.

Le parc informatique central, un espace feutré et chaleureux, est le premier élément que l’on remarque d’emblée, en entrant dans la bibliothèque. Pour faciliter l’accès à Internet et aux logiciels bureautiques, les étudiants peuvent s’installer devant 31 ordinateurs fixes, y emprunter 20 ordinateurs portables et cinq tablettes. Ils peuvent ainsi utiliser un ordinateur, aussi bien pour travailler à une table, dans un fauteuil de lecture ou dans l’une des sept salles de travail d’équipe. Dans celles-ci, la collaboration est facilitée par un moniteur auquel un portable peut être branché pour que les étudiants puissent projeter une présentation, une vidéoconférence ou brancher leur console de jeux vidéo. Le second élément consiste en une salle de formation documentaire inspirée du concept de la « classe d’apprentissage actif »[1].

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Un espace tout en rouge, proposant des postes informatiques et des fauteuils avec prises électriques, donne le ton en entrant dans la nouvelle bibliothèque du campus de Charlesbourg du Cégep Limoilou.

Photo : Marc Julien

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Cégep Édouard-Montpetit

En Montérégie, la bibliothèque du campus de Longueuil du Cégep Édouard-Montpetit a récemment subi une métamorphose complète. L’architecte de la firme Vincent Leclerc + Associés a été à l’écoute des besoins exprimés, tout en faisant valoir certaines considérations d’ordre architectural. Le travail de mise en commun des expertises réciproques, celle de l’architecte soucieux des structures et des aires de circulation, et celle de la bibliothécaire concernée par les fonctions bibliothéconomiques, s’est fait dans l’harmonie, mais a nécessité plusieurs rencontres et de nombreuses esquisses pour en arriver à un consensus définitif. De cette collaboration entre les professionnels concernés résulte une bibliothèque bien adaptée aux besoins de la clientèle.

Plusieurs nouveaux espaces ont été aménagés afin de répondre à différents besoins. Le travail en équipe est facilité avec 21 petits locaux, une grande salle de discussion et un coin café. Pour un peu plus de quiétude, les étudiants peuvent s’installer dans des aires ouvertes ou dans une salle d’étude. Pourvue d’équipements multimédias et de mobiliers pliants, cette salle d’étude est polyvalente et sert également d’espace d’animation. Un laboratoire informatique de 50 postes, muni d’un mur amovible afin de maximiser l’utilisation de l’équipement, est utilisé pour les formations documentaires. Trente-cinq autres postes sont toujours à la disposition des étudiants pour qu’ils puissent y effectuer leurs recherches. À l’entrée, une attention particulière a été portée à l’étalage des nouvelles acquisitions, qui sont disposées sur de nombreux présentoirs.

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La mise en place des nouveautés s’inspire de techniques épurées de marchandisage à l’entrée de la nouvelle bibliothèque du Cégep Édouard-Montpetit.

Photo : Cégep Édouard-Montpetit

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Les sections réservées au travail individuel ont toujours leur place, comme en témoignent celles aménagées dans la nouvelle bibliothèque du Cégep Édouard-Montpetit.

Photo : Cégep Édouard-Montpetit

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Cégep de Granby

Il en va de même aux confins de la Montérégie, à Granby, où le Service de la bibliothèque et des technologies éducatives a ajouté aux espaces existants 700 m2 sur trois étages réunis par un imposant escalier en colimaçon[2]. L’étage supérieur est le seul espace de silence complet et il est réservé au salon de lecture des journaux et des périodiques, au Fonds Jacques Douai de la chanson, à la collection de disques compacts et à un grand espace pour le travail individuel, la lecture et l’étude.

Le deuxième étage est le centre névralgique de la bibliothèque avec, dans l’ancienne section, l’entrée principale, le comptoir de prêt, l’entrepôt audiovisuel, la collection générale, la collection de DVD et le Centre d’aide en français. Toujours au deuxième étage, mais cette fois dans la nouvelle section, on retrouve une grande salle de 36 places favorisant le travail en équipe, le comptoir de soutien à la recherche et la collection de référence. Des postes informatiques complètent l’aménagement. Ici et là, fauteuils confortables, tables bistros, tabourets et tables régulières facilitent le travail collaboratif. Le rez-de-chaussée propose une salle de visionnement vidéo sur deux grands écrans, une zone de créativité (un espace polyvalent de 48 places pour le travail collaboratif avec mobilier géométrique), un grand atrium servant de cloison entre les trois étages de chaque bâtiment et une aire d’exposition et de détente. Un réseau de cinq écrans d’affichage numérique permet de diffuser de l’information sur les services offerts et les acquisitions récentes. Deux ans avant ces travaux, sept salles pour le travail en équipe avaient été aménagées ainsi qu’un nouveau comptoir de prêt, réunissant bibliothèque et prêt d’équipements audiovisuels et informatiques.

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Le troisième étage de la nouvelle bibliothèque du Cégep de Granby est le seul endroit où le silence s’impose et où l’on propose du mobilier créant une atmosphère lounge avec tables bistros, fauteuils confortables et tables basses.

Photo : Cégep de Granby

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Le comptoir de référence pour soutenir les étudiants dans leurs recherches garde toujours sa pertinence à l’ère numérique au Cégep de Granby.

Photo : Cégep de Granby

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Collège régional de Champlain

Finalement, toujours en Montérégie, en face du fleuve Saint-Laurent, la bibliothèque du campus Saint-Lambert du Collège régional de Champlain occupe maintenant 2 500 m2 de superficie sur deux étages. C’est un lieu unique avec une vue imprenable sur l’île Notre-Dame et le parc de la Voie maritime. Basé sur le concept de l’Information Commons[3], le réaménagement a été complété graduellement sur trois ans. La bibliothèque décloisonnée est maintenant mieux adaptée aux besoins, en offrant de grands espaces pour le travail collaboratif, un parc informatique de 30 ordinateurs, une salle de formation de 40 places avec 20 ordinateurs et des espaces de travail individuel à l’étage.

Le succès n’aurait pas été possible sans un regard critique sur la configuration existante en 2006, une vision à long terme de l’espace à créer, et la communication de cette vision à l’architecte de la firme Vincent Leclerc + Associés.

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Esquisse du projet majeur d’agrandissement en cours actuellement au Collège régional de Champlain. Fier de ce succès réalisé dans une phase 1, un projet d’agrandissement, la phase 2, qui cette fois-ci ajoutera 400 m2, est en cours et sera complété à l’été 2014.

Dessin  : Collège Champlain et Vincent Leclerc & Associés Architectes

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Conclusion

De ces réaménagements majeurs et agrandissements, les expériences retenues permettent de dégager cinq éléments communs aux bibliothèques collégiales recensées :

  • de nouveaux espaces pour le travail individuel et le travail collaboratif en considérant la bibliothèque comme un troisième lieu, favorisant les interactions humaines et la socialisation, un endroit où les étudiants se sentent comme chez eux[4];

  • le maintien et le renforcement des collections d’ouvrages et des services de référence sous le concept d’Information Commons;

  • le décloisonnement et la flexibilité des nouveaux espaces;

  • l’accès à l’information numérique par des postes informatiques, le sans-fil et le prêt de portables et de tablettes;

  • la formation aux compétences informationnelles par des laboratoires ou des salles de formation documentaire.

Avec ces nouveaux espaces aménagés et la flexibilité de certaines composantes, les bibliothèques collégiales sont en mesure de relever les défis posés et de contribuer à la réussite des nouveaux apprenants, natifs du monde numérique.