Abstracts
Résumé
On a assisté au cours de la dernière décennie à une vague de constructions de bibliothèques parmi lesquelles la Bibliothèque nationale de France, la British Library et la San Francisco Public Library ont particulièrement retenu l’attention en raison de leur taille et de leurs ambitions. La bibliothèque d’Alexandrie renaît sous une forme moderne et, tout près, Vancouver a récemment inauguré un nouvel édifice. Winnipeg et Montréal feront de même bientôt.
La construction et le fonctionnement de projets d’une telle ampleur nécessitent des efforts et des investissements tels qu’on peut se poser de sérieuses questions quant à la viabilité de la réalisation de ces mégaprojets. Le texte qui suit va tenter d’apporter des éléments de réponse à la question qui semble revenir le plus fréquemment : « En a-t-on réellement besoin ? ». Le problème de l’importance ou de l’utilité de grands ouvrages pour loger les bibliothèques publiques comporte trois volets.
D’entrée de jeu, on peut se demander s’il est justifié, à l’ère du numérique et au moment où l’on a accès de chez soi à un volume toujours croissant d’information, de construire de nouveaux édifices. Les bibliothèques ont-elles fait leur temps et ne devraient-elles pas être considérées comme des musées pour les lecteurs intéressés aux vieilles et poussiéreuses curiosités littéraires ?
Deuxièmement, quels avantages y a-t-il à construire du neuf ? Ne serait-il pas plus pratique d’utiliser les établissements déjà existants ?
Enfin, en quoi l’architecture de la bibliothèque est-elle si importante ? A-t-on besoin d’autre chose que d’un bâtiment pour abriter les collections et les services idoines ? Dans le cas des projets identifiés plus haut, on a fait de grands efforts de publicité sur le concept et l’allure des nouveaux édifices grâce à des concours d’architecture et à la présentation électronique des maquettes et de l’aménagement. Ne serait-ce pas faire preuve de trop de munificence, à une époque de restrictions budgétaires, que d’allouer tant de ressources à des visées aussi secondaires que celles d’attirer les regards ?
Abstract
Over the past decade, several new libraries have been built including the Bibliothèque nationale de France, the British Library and the San Francisco Public Library; they have drawn particular attention given their size and ambitions. The library of Alexandria has risen up to take a new form and Vancouver has recently inaugurated a new building. Winnipeg and Montréal will soon do likewise.
The construction and operation of projects of this size require enormous sums of time and money such that one can question the viability of the construction of these megaprojects. The following article attempts to answer a frequently asked question: Do we really need such a project? The size and usefulness of such large buildings to house public libraries can be looked at from three points of view.
To begin, one can, in this electronic age and when one can access a wide variety of new information sources from one's home, question the construction of new buildings. Have libraries outlived their purpose and can they now be considered as museums for readers in search of old dusty books?
Secondly what advantages are gained from a new building? Would it not be more practical to recycle existing facilities?
Lastly, how important is architecture to a library? Could a facility other than a building be used to house collections and services? Considering the projects described earlier, much has been made to publicise the new buildings by way of architectural contests and electronic displays of the models and landscaping. In a time of financial restraint, could these monies be used for purposes other than the hype?
Resumen
En la última década hemos sido testigos de una ola de construcción de bibliotecas, entre las cuales de encuentran la Biblioteca Nacional de Francia, la Biblioteca Británica y la Biblioteca Pública de San Francisco, que atrajeron particularmente la atención por su tamaño y sus grandes objetivos. Más cerca aún de nosotros, Vancouver acaba de inaugurar un nuevo edificio, y Winnipeg y Montreal pronto harán lo mismo. De esta manera, la biblioteca de Alejandría renace en una forma moderna.
La construcción y el funcionamiento de proyectos de tal envergadura exigen tanto trabajo e inversiones que uno puede preguntarse seriamente sobre la viabilidad de estos megaproyectos. El texto siguiente tratará de brindar elementos de respuesta a la pregunta que parece repetirse cada vez con más frecuencia: «¿Son realmente necesarias estas bibliotecas?». El problema de la importancia o de la utilidad de grandes obras para bibliotecas públicas presenta tres aspectos a considerar.
Primeramente, es posible preguntarse si se justifica la construcción de nuevos edificios, en una era digital y en un momento en que el acceso a un volumen de información cada vez mayor se da desde la casa. Las bibliotecas ¿pasaron de moda y no deberían considerarse como museos para los lectores interesados en curiosidades literarias, viejas y llenas de polvo?
En segundo lugar, ¿qué ventajas tiene construir edificios nuevos? ¿No sería más práctico utilizar los edificios ya existentes?
Finalmente, ¿en qué aspectos la arquitectura de la biblioteca es importante? ¿Tiene necesidad de ser otra cosa que un edificio donde se guarden colecciones y los servicios idóneos? En el caso de los proyectos mencionados anteriormente, se ha hecho una gran publicidad sobre el concepto y la apariencia de los nuevos edificios, gracias a los concursos de arquitectura y a la presentación electrónica de las maquetas y de los planos. ¿El asignar tantos recursos a objetivos tan secundarios como atraer las miradas no será una prueba de munificencia, en una época de restricciones presupuestarias?