
Documentation et bibliothèques
Volume 47, Number 3, July–September 2001
Table of contents (7 articles)
Éditorial
Textes primés par la Grande Bibliothèque du Québec / Award-Winning Article by the Grande Bibliothèque du Québec / Texto premiado por la Gran Biblioteca de Quebec
-
Bibliothèques publiques : nouveaux édifices, nouveaux rôles
Caroline Fodor
pp. 95–99
AbstractFR:
On a assisté au cours de la dernière décennie à une vague de constructions de bibliothèques parmi lesquelles la Bibliothèque nationale de France, la British Library et la San Francisco Public Library ont particulièrement retenu l’attention en raison de leur taille et de leurs ambitions. La bibliothèque d’Alexandrie renaît sous une forme moderne et, tout près, Vancouver a récemment inauguré un nouvel édifice. Winnipeg et Montréal feront de même bientôt.
La construction et le fonctionnement de projets d’une telle ampleur nécessitent des efforts et des investissements tels qu’on peut se poser de sérieuses questions quant à la viabilité de la réalisation de ces mégaprojets. Le texte qui suit va tenter d’apporter des éléments de réponse à la question qui semble revenir le plus fréquemment : « En a-t-on réellement besoin ? ». Le problème de l’importance ou de l’utilité de grands ouvrages pour loger les bibliothèques publiques comporte trois volets.
D’entrée de jeu, on peut se demander s’il est justifié, à l’ère du numérique et au moment où l’on a accès de chez soi à un volume toujours croissant d’information, de construire de nouveaux édifices. Les bibliothèques ont-elles fait leur temps et ne devraient-elles pas être considérées comme des musées pour les lecteurs intéressés aux vieilles et poussiéreuses curiosités littéraires ?
Deuxièmement, quels avantages y a-t-il à construire du neuf ? Ne serait-il pas plus pratique d’utiliser les établissements déjà existants ?
Enfin, en quoi l’architecture de la bibliothèque est-elle si importante ? A-t-on besoin d’autre chose que d’un bâtiment pour abriter les collections et les services idoines ? Dans le cas des projets identifiés plus haut, on a fait de grands efforts de publicité sur le concept et l’allure des nouveaux édifices grâce à des concours d’architecture et à la présentation électronique des maquettes et de l’aménagement. Ne serait-ce pas faire preuve de trop de munificence, à une époque de restrictions budgétaires, que d’allouer tant de ressources à des visées aussi secondaires que celles d’attirer les regards ?
EN:
Over the past decade, several new libraries have been built including the Bibliothèque nationale de France, the British Library and the San Francisco Public Library; they have drawn particular attention given their size and ambitions. The library of Alexandria has risen up to take a new form and Vancouver has recently inaugurated a new building. Winnipeg and Montréal will soon do likewise.
The construction and operation of projects of this size require enormous sums of time and money such that one can question the viability of the construction of these megaprojects. The following article attempts to answer a frequently asked question: Do we really need such a project? The size and usefulness of such large buildings to house public libraries can be looked at from three points of view.
To begin, one can, in this electronic age and when one can access a wide variety of new information sources from one's home, question the construction of new buildings. Have libraries outlived their purpose and can they now be considered as museums for readers in search of old dusty books?
Secondly what advantages are gained from a new building? Would it not be more practical to recycle existing facilities?
Lastly, how important is architecture to a library? Could a facility other than a building be used to house collections and services? Considering the projects described earlier, much has been made to publicise the new buildings by way of architectural contests and electronic displays of the models and landscaping. In a time of financial restraint, could these monies be used for purposes other than the hype?
ES:
En la última década hemos sido testigos de una ola de construcción de bibliotecas, entre las cuales de encuentran la Biblioteca Nacional de Francia, la Biblioteca Británica y la Biblioteca Pública de San Francisco, que atrajeron particularmente la atención por su tamaño y sus grandes objetivos. Más cerca aún de nosotros, Vancouver acaba de inaugurar un nuevo edificio, y Winnipeg y Montreal pronto harán lo mismo. De esta manera, la biblioteca de Alejandría renace en una forma moderna.
La construcción y el funcionamiento de proyectos de tal envergadura exigen tanto trabajo e inversiones que uno puede preguntarse seriamente sobre la viabilidad de estos megaproyectos. El texto siguiente tratará de brindar elementos de respuesta a la pregunta que parece repetirse cada vez con más frecuencia: «¿Son realmente necesarias estas bibliotecas?». El problema de la importancia o de la utilidad de grandes obras para bibliotecas públicas presenta tres aspectos a considerar.
Primeramente, es posible preguntarse si se justifica la construcción de nuevos edificios, en una era digital y en un momento en que el acceso a un volumen de información cada vez mayor se da desde la casa. Las bibliotecas ¿pasaron de moda y no deberían considerarse como museos para los lectores interesados en curiosidades literarias, viejas y llenas de polvo?
En segundo lugar, ¿qué ventajas tiene construir edificios nuevos? ¿No sería más práctico utilizar los edificios ya existentes?
Finalmente, ¿en qué aspectos la arquitectura de la biblioteca es importante? ¿Tiene necesidad de ser otra cosa que un edificio donde se guarden colecciones y los servicios idóneos? En el caso de los proyectos mencionados anteriormente, se ha hecho una gran publicidad sobre el concepto y la apariencia de los nuevos edificios, gracias a los concursos de arquitectura y a la presentación electrónica de las maquetas y de los planos. ¿El asignar tantos recursos a objetivos tan secundarios como atraer las miradas no será una prueba de munificencia, en una época de restricciones presupuestarias?
-
Les bibliothèques publiques ou la priorité des fins sur les moyens
Geneviève Gamache Vaillancourt
pp. 103–105
AbstractFR:
Alors que les supports électroniques connaissent une popularité grandissante et que les micro-ordinateurs tendent à devenir un moyen d’accéder à des sources d’information de plus en plus utilisé, certaines personnes s’interrogent sur la nécessité d’ériger, au XXIe siècle, de nouvelles constructions pour loger les bibliothèques publiques. À l’ère du numérique, tout le savoir de l’humanité ne pourrait-il pas être circonscrit sur un support électronique unique ou stocké dans l’espace virtuel ? Comme les spécialistes de l’information et les informaticiens le savent, nous sommes encore bien loin de la réalisation de ce projet utopique. Le caractère éphémère des nouveaux médias, la fragilité des collections numériques, jamais à l’abri des « accidents électroniques » (Manguel 2000, 43) et les coûts élevés associés au développement et à l’acquisition de l’équipement informatique capable d’emmagasiner une immense quantité d’information rendent impossible la création d’une bibliothèque virtuelle capable de remplacer les établissements actuellement en place. D’un point de vue technique, nous avons donc besoin de construire de nouveaux édifices destinés à la diffusion du savoir humain. Cependant, l’utilité des bibliothèques publiques dépasse largement l’aspect purement pratique, car ces institutions ancrées dans le réel, lesquelles jouent un rôle primordial auprès des individus qu’elles servent, comportent, entre autres, une dimension symbolique, une dimension sociale et une dimension institutionnelle.
EN:
Given the increasing popularity of electronic resources and that microcomputers are becoming the means of choice to access these new resources, certain individuals are questioning the need, in the 21st century, of new buildings for public libraries. In this digital age, could knowledge be stored in an electronic format stored in virtual reality? As the information and computer specialists well know, this utopian project is far from reality. The ephemeral nature of new media, the fragility of digital collections, potentially at risk for «electronic accidents» (Manguel 2000, 43) the high cost of development and purchase of computer equipment capable of storing huge quantities of information make it impossible to create a virtual library that will replace the existing ones. From a technical point of view, we need to build new buildings in order to make mankind's knowledge available. However, the usefulness of a public library goes beyond a merely practical dimension because these institutions have become vitallity important to their constituents and have acquired a symbolic value, a social significance and an organisational dimension.
ES:
Ahora que los medios electrónicos conocen una popularidad cada vez mayor y que las microcomputadoras tienden a convertirse en un medio de acceder a fuentes de información cada vez más utilizadas, algunas personas se interrogan sobre la necesidad de construir, en el siglo XXI, nuevos edificios para bibliotecas públicas. En la era digital, todo el conocimiento de la humanidad ¿no podría circunscribirse a un sistema electrónico único y guardarse en el espacio virtual? Como los especialistas de la información y los expertos en computación saben, estamos todavía muy lejos de la realización de este proyecto utópico. El carácter efímero de los nuevos medios, la fragilidad de las colecciones digitales, nunca libres de riesgos de «accidentes electrónicos» (Manguel 2000, 43) y los costos elevados asociados con el desarrollo y la adquisición del equipo informático capaz de guardar una inmensa cantidad de información hacen imposible la creación de una biblioteca virtual que pueda reemplazar los establecimientos actuales. Desde un punto de vista técnico, tenemos necesidad de construir nuevos edificios destinados a difundir el saber humano. Sin embargo, la utilidad de las bibliotecas públicas sobrepasa considerablemente el aspecto puramente práctico, porque estas instituciones ancladas en lo real, que juegan una función primordial entre los individuos a los que sirven, tienen, entre otras cosas, una dimensión simbólica, social e institucional.
-
Les centres de lecture et d’animation culturelle ont 15 ans
Philippe Sauvageau
pp. 109–116
AbstractFR:
Depuis 1985, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie a créé 180 centres de lecture et d’animation culturelle dans 16 pays d’Afrique et de l’océan Indien. Dans des régions où les moyens d’information et de communication sont rares et souvent vacillants, les usagers fréquentent les centres pour s’instruire, s’informer ou se divertir. Une réussite à laquelle le Québec n’est pas étranger...
EN:
Since 1985, the Agence intergouvernementale de la Francophonie has created 180 reading and cultural activities centres in 16 countries of Africa and the Indian Ocean. In regions where information and communication infrastructures are fragile, people use the centres for educational purposes, to find information or for entertainment; a success story not unfamiliar to Québec.
ES:
Desde 1985, la Agencia Intergubernamental de la Francofonía creó 180 centros de lectura y animación cultural en 16 países de África y del Océano Índico. En las regiones donde los medios de información y de comunicación son raros y con frecuencia poco estables, los usuarios visitan los centros para instruirse, informarse o divertirse. Un éxito del que Quebec forma parte...
-
Cartographie et révolution numérique : la bibliothèque à l’ère électronique
Jean-François Palomino
pp. 119–122
AbstractFR:
À la faveur de la révolution numérique et de l’utilisation de plus en plus généralisée d’Internet, la cartographie se transforme dans ses modes de consultation, de diffusion et de conservation. Les projets et les réalisations de numérisation cartographique se multiplient au profit des spécialistes, des étudiants et du public en général. Des développements technologiques rapides permettent désormais de consulter des cartes de haute qualité. La Bibliothèque nationale du Québec offre près de 1500 cartes anciennes dans son site Web. Même si les standards restent à définir, la numérisation en vue de la conservation se répand. Le déclin de la production des cartes sur papier s’accélère et l’on favorise activement l’utilisation des données géographiques numérisées. Il importe cependant de mettre en place des mécanismes assurant la conservation de ces documents, comme plusieurs bibliothèques s’y emploient.
EN:
The digital revolution and the increasing use of the Internet have had an impact on the use of maps and their conservation. Specialists, students and the public in general are able to make use of digital maps and will benefit from projects that are under way. High-speed technology enables one to consult maps of a better quality. The Bibliothèque nationale du Québec has approximately 1,500 maps on its Web site. While standards have yet to be established, digitalisation as a means of conservation has increased. Fewer maps are being printed on paper and the use of digital geographic data is on the rise. However, means will have to be undertaken to conserve maps and several libraries are working on such means.
ES:
Con la revolución numérica y la utilización cada vez más generalizada de la Internet, la cartografía se transforma en cuanto a los modos de consulta, difusión y conservación. Los proyectos y las realizaciones de la digitalización cartográfica se multiplican para beneficio de los especialistas, estudiantes y público en general. Los desarrollos tecnológicos rápidos permiten desde ahora consultar mapas de alta calidad. La Biblioteca Nacional de Quebec ofrece casi 1500 mapas antiguos en su sitio Web. Aun si quedan por definirse los estándares, la conservación digitalizada se expande. El ocaso de la producción de mapas de papel se acelera y se prefiere mucho más el uso de datos geográficos digitalizados. No obstante, es importante implantar mecanismos que aseguren la conservación de estos documentos, tal como lo hacen muchas bibliotecas.