Abstracts
Abstract
Despite being published over twenty years apart, Marie Darrieussecq’s novels, Truismes (1996) and Notre vie dans les forêts (2017), share many features including their dystopian setting, urgent narrative tone, and themes of hybridity, corporeality and radical revelation. Deconstructing the boundaries between animal and human, nature and culture, human and machine, they invite the reader to move beyond anthropocentrism. In response to this invitation, I propose four posthuman conjectures, tracing the ethos of animal and ecological sciences in the two novels. First, I examine the ways in which the presence of non-human animal worlds requires imagining new subjectivities and writing embodied languages. Second, I move from the animal world to the machine cyborg who remains caught in the effects and affects of the techno-scientific complex in Darrieussecq’s dystopian fiction. Third, I consider the space made in both novels for death and dying as a non-metaphysical phenomenon situating humans in an eco-evolutionary web. Last, I define writing as a form of (post)human technology that the novels use to reject the notion of human superiority and to illustrate language’s capacity to imagine new, less-hierarchical paradigms.
Résumé
Malgré l’écart de plus de vingt ans qui les sépare, les romans Truismes (1996) et Notre vie dans les forêts (2017) de Marie Darrieussecq ont plusieurs traits en commun tels que la mise en scène d’une société dystopique, le ton d’urgence de la voix narrative, et les thèmes de l’hybridité, de la corporéité, et de la révélation. Déconstruisant les oppositions animal/humain, nature/culture et humain/machine, les deux romans invitent le lecteur à mettre en question l’anthropocentrisme. Dans cet article, je formule quatre conjectures de la théorie post-humaine qui permettent de suivre les traces des études éthologiques et des sciences écologiques dans les deux romans. Tout d’abord, j’examine les manières dont la présence de mondes animaux non-humains exige de nouvelles subjectivités et une écriture incarnée. Deuxièmement, je passe du monde animal à l’organisme cybernétique qui reste pris dans les effets et affects du complexe technoscientifique dans les deux romans. Troisièmement, j’analyse la mort et l’affaiblissement comme phénomène non-métaphysique situant l’être humain dans un ensemble de relations éco-évolutionnaires. Enfin, je définis l’écriture comme une forme de technologie (post)humaine dont les romans se servent pour rejeter l’idée de la supériorité humaine tout en illustrant la capacité du langage à imaginer de nouveaux paradigmes moins hiérarchiques.