Abstracts
Abstract
A striking feature of social relations in a northwestern Turkish community occurs in the sphere of moral or religious life. While there are many accounts of religious life in the context of official Islamic doctrine, a wide range of less official beliefs and activities are practised along with formai Islam in the community of Sakli. Magic or büyü designates a range of activities with aims and purposes which do not emanate from the authority of orthodoxy. The value and meaning of büyü is located in attempts to subvert or alter situations that are the product offate, or the actions of more powerful actors. In this context this article illustrates how local villagers take their projects to a hoca (lit. religious teacher) who attempts to shape fate more to their liking, for a fee. In their practice of assisting resistance to what is ’written’ in codes or decided by the powerful, hoca often borrow Qur’anic prayers to support their clients’ projects. Written prayers are used as objects that can effect goals, such as protecting villagers from misfortunes, finding ’appropriate’ mates, casting love spells, and occasionally causing harm. I argue that büyü challenges the collusion between official Islamic authority and mainstream local morality.
Résumé
Un aspect remarquable des relations sociales d’une communauté du nord-ouest de la Turkie se manifeste dans la vie réligieuse ou morale. Alors qu’il existe plusieurs versions de la vie réligieuse au sein de la doctrine islamique officielle, une variété de croyances et de pratiques qui s’écartent de cette doctrine existent à ses côtés dans la communauté de Sakli. La magie ou le büyü fait référence à une gamme d’activités dont les buts et les raisons d’être n’émanent pas de l’autorité orthodoxe. La valeur et le sens du büyü se retrouvent dans les tentatives de subvertir ou d’altérer des situations qui résultent du destin ou les actions des détenteurs de pouvoir. Dans ce contexte, cet article montre comment les villageois confient leur projets au hoca (lit. instructeur en matières religieuses) qui tente de transformer le destin selon leur voeux, pour un prix. Dans le cadre d’une pratique d’intervention qui vise la résistance aux codes « écrits » ou aux décisions des détenteurs de pouvoir, les hoca empruntent souvent des prières Coraniques afin de faire se réaliser les projets de leurs clients. Des prières écrites sont employées comme objets-agents dans la réalisation des projets, tels protéger les villageois contre les malheurs, trouver un conjoint convenable, jeter un sort amoureux, et à l’occasion, causer des méfaits. Je soutiens que le büyü défie une harmonie entre l’autorité officielle islamique et la morale locale populaire.
Download the article in PDF to read it.
Download