Abstracts
Résumé
En se basant sur les changements apparus dans les perspectives théoriques de l’anthropologie et dans les relations entre Blancs et Autochtones, l’auteur fait un inventaire critique des études menées depuis vingt ans, au Québec, sur les Autochtones. Il fait état, par exemple : de communautés scientifiques francophone et anglophone aux pratiques professionnelles très distinctes ; de l’apparition d’idéologies autochtones ayant une forte influence sur les organismes blancs et leurs agents, y compris les anthropologues, dans leurs relations avec les minorités ; de la création de nouveaux organismes de subvention appliquant de nouvelles politiques ; enfin, des multiples contradictions qui agitent l’anthropologie comme science et comme pratique. A partir de près de 250 items différents, la recension s’appuie sur deux fondements : d’une part les instruments de recherche, d’autre part les modes théoriques, les niveaux culturels et les résultats concrets, y compris la confrontation d’idées entre les acteurs — institutions, anthropologues et, avant tout, communautés autochtones. Huit thèmes principaux permettront de regrouper de façon significative les divers apports de l’anthropologie ; 1) Les études sur la Baie James ; 2) La technologie et la culture matérielle ; 3) L’organisation socio-économique ; 4) L’identité et la reproduction sociale ; 5) Les points du vue des Blancs et des Autochtones ; 6) Les relations inter-ethniques et l’acculturation ; 7) Les droits territoriaux ; 8) Les études d’ethnoscience et d’ethno-histoire. En conclusion, les travaux sur les Autochtones ne semblent pas, depuis vingt ans, avoir produit de percées théoriques majeures dans le champ de l’ethnologie, mais, en tant qu’activité académique et que pratique professionnelle, l’anthropologie a évolué très rapidement. En réfléchissant à l’avenir de tels travaux, on est surpris de relever l’absence totale de préoccupations méthodologiques, pourtant si essentielles pour apprécier la qualité et l’utilité de toute entreprise anthropologique. Les objectifs de ces études — passées ou présentes — sont mis en perspective critique par les communautés autochtones qui y voient un élément de leur patrimoine culturel et un atout dans leur recherche d’autonomie. Finalement, on trouvera certaines suggestions quant à ce que pourrait représenter une anthropologie critique.
Abstract
Using as background materials changes which occurred in theoretical perpectives in anthropology and those which restructured Native-White relationships, the author undertakes a critical inventory of Native studies carried out in Quebec during the last two decades. That assessment does reflect, for instance, the existence of a Francophone and of an Anglophone anthropological community with divergent professional styles, emerging Native ideologies which have a strong impact on White agencies and White agents, including anthropologists, in their relations with indigenous people, the establishing of new granting agencies with revised policy orientations and the various contradictions in ethnological views concerning anthropology as science and as practice. The review, which incorporates close to two hundred and fifty different items, is built upon two infrastructures. One deals with research tools and the other reflects theoretical modes, cultural levels and practical results, including confrontation of ideas among those concerned, that is, agencies, anthropologists and, above all, Native communities. Eight major themes are being used to group the various anthropological contributions in a meaningful way: (1) Studies on James Bay, (2) Technology and material culture, (3) Economic and social organization, (4) Identity and social reproduction, (5) White and Native views, (6) Interethnic relations and acculturation, (7) Territorial rights and, (8) Ethnoscience and ethnohistorical studies. In conclusion, the author states that Native studies of the last twenty years have not produced significant theoretical advances in ethnology, but anthropology as a learned activity and as professional practice has evolved at an accelerated pace. Thinking about the future of Native studies one is but surprised to note a complete absence of methodological considerations which is so essential in the appraisal of the quality and usefulness of anthropological undertakings. Traditional as well as contemporary goals of Native studies are being critically examined by the indigenous communities which consider them as part of their cultural heritage and as a positive asset in their search towards gaining their autonomy. In ending a few observations are being offered to suggest some of the functions of a critical anthropology.
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