Book ReviewsComptes rendus critiques

Made in Québec. A Culinary Journey, Julian Armstrong, HarperCollins Publishers Ltd, 2014, 414 p.[Record]

  • Jean-Philippe Laperrière

Julian Armstrong est une passionnée de la cuisine, notamment de celle du Québec. Et pourtant, les francophones de la province ne peuvent pas se targuer de bien la connaître. Une recherche rapide sur le Web francophone nous expose très peu d’occurrences de son nom. Sans être scientifique, cet exercice est révélateur. Torontoise et diplômée en histoire moderne de l’Université, elle suit les traces de sa mère et écrit, dès la fin des années 50, des chroniques culinaires pour la Gazette. Plus tard, elle collabore au Toronto Star, puis réintègre sa première équipe avec qui elle collabore toujours. Au cours de sa longue carrière, elle fréquente les ténors de la cuisine québécoise : Soeur Berthe Sansregret (CND), Monique Chevrier (CND), Pol Martin, etc. pour ne nommer ce que ceux-là. Pour clore l’année 2014, Julian Armstrong nous livre une deuxième visite culinaire de la « belle province », soit plus de 20 ans après A taste of Québec (1990). « Les Québécois aiment manger », c’est ainsi que s’amorce cette expédition culinaire. Et pour cause, après un bref historique des us et coutumes de la province, l’auteure nous présente son ouvrage. La cuisine québécoise est nourrie d’une longue tradition enrichie de plusieurs vagues migratoires. Elle est aujourd’hui renouvelée par le travail des différents métiers de bouche qui mettent en valeur son terroir. Le printemps arrive enfin, ce qui permet aux premiers produits frais de garnir la table. On pense aux asperges, aux crosses de fougères, aux premières laitues et même aux fraises qui précèdent tout juste l’été. Il y a aussi le sirop d’érable, un produit phare du Québec. Il sait sucrer avec saveur plusieurs recettes de ce livre. De l’entrée aux desserts, l’auteure nous fait voyager de la Gaspésie jusqu’à Montréal par la mise en valeur des produits de la saison. Sont aussi à l’honneur des chefs comme Anne Desjardins, des producteurs comme Gerry van Winden (laitues) et des artisans comme James Henry Atkins (saumon fumé). Julian Armstrong conclut son livre sur des remerciements. Selon elle, le patrimoine gastronomique du Québec est difficile à appréhender, notamment pour une anglophone. Elle nous explique (391), que la tradition alimentaire de la plus ancienne région culinaire du Canada est une histoire complexe qui nécessite beaucoup d’explications, de sources d’informations et de recettes originales. Mais n’est-ce pas la première difficulté de celui ou de celle qui s’intéresse à une culture, à l’autre ? Autrement dit, il n’est pas aisé de saisir les sensibilités alimentaires d’autrui et de surcroit dans une autre langue. Celle-ci est et exprime une conception particulièrement du monde. Pour cette raison, elle profite de ce mot de la fin pour remercier tous ceux et celles qu’elle a rencontrés durant sa longue carrière et qui on su l’alimenter en ce sens. Elle nous partage aussi sa bibliographie bilingue et de cette manière, elle nous offre peut-être son testament culinaire. Elle a 82 ans à la sortie de ce livre. Un index très complet conclut l’ouvrage, on y retrouve tout : les recettes, les produits, les différents collaborateurs, etc. Les deux langues cohabitent et il est facile de s’y retrouver. En français, on repère aisément les noms des produits, les commerces et les recettes. En anglais, on trouve les recettes par ses principaux ingrédients et des liens vers d’autres produits associés nous sont proposés. Par exemple : Chou braisé à la bière (Beer-braised Cabbage) se retrouve sous son nom en français et par ses ingrédients : bacon, beer, cabbage, en anglais. Ce très beau livre de Julian Amstrong est un recueil de recettes qu’onlit. Il se démarque donc des …

Appendices

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