Abstracts
Abstract
We are experiencing a contemporary “renaissance” of craft food production in America. Although recent scholarship has highlighted the marketing and consumption of artisanal foods as socially, culturally, and economically interesting, fewer scholars focus on artisanal production. Amidst the relative paucity of academic interest, anthropologist Heather Paxson has persuasively argued that American artisan cheese gains status as an object good to make in the same way that it achieves its distinction as an object good to eat. My investigations elaborate on this claim to show that the complex variables motivating artisanal cheese production extend, alongside if not neatly parallel, to other American artisan food domains as well. I argue that it is the moral component of making in which artisans simultaneously craft “good” products and themselves as “good” producers that gives meaning and value to the quotidian aspects of their daily lives. Employing an ethnographic approach that juxtaposes three diverse artisan food producers—a butcher, vintner, and cidermaker— I show that artisans are imbued with a vital sense of agency and are motivated by the belief that their labour and their lives are employed in the production of not only material objects but a better world. In better understanding the motivations of craft food production, we learn that the meaning and constitution of the “good life” can be realized in myriad ways and, more narrowly, to appreciate that sentimental factors buttress socio-economic behaviour as much as the predominant logic of neoliberalism.
Résumé
La production artisanale américaine connaît à l’heure actuelle une renaissance. La recherche effectuée jusqu’à présent à bien recensé l’importance du marketing des produits artisanaux, la consommation de produits artisanaux et les liens sociaux, culturels et économiques qui s’en déclinent. Or, peu d’études se sont penchées sur la production artisanale plus précisément. L’anthropologue Heather Paxson, l’une des rares voix à se prononcer sur la question de la production artisanale, affirme que le fromage artisanal, par exemple, est un objet convoité parce qu’il constitue un aliment qui a une valeur à la fois marchande et culinaire (« bon à faire et bon à manger »).Ce projet examine les variables qui motivent la production de fromages artisanaux et suggère que ces variables sont semblables à celles motivant la production d’autres aliments artisanaux. Une valeur affective et morale constitue l’une des caractéristiques de ces produits : ces produits sont ‘bons’ parce qu’ils sont ‘bien faits’, par de ‘bons’ producteurs. De plus, les producteurs eux-mêmes se sentent valorisés dans leur quotidien, car ils produisent des aliments ‘bons’ et ‘bien faits’. L’analyse ethnographique fait le bilan des récits de trois producteurs : un boucher, un marchand de vin, et un producteur de cidre. Leurs récits montrent qu’il ne s’agit pas simplement de produire des aliments, mais aussi de créer un monde meilleur. Ainsi, si l’on comprend mieux les raisons qui motivent ces producteurs, on peut alors mieux comprendre que ce qui constitue ‘une bonne vie’ peut être défini de plusieurs façons. Enfin, cette analyse montre aussi le rôle joué par l’affectif dans les comportements des consommateurs—un rôle tout aussi important que celui du néolibéralisme dans le contexte socio-économique actuel.