Interviews

Le livre de cuisine au Québec. Sélection thématique à la Collection nationale du 31 octobre 2012 au 2 février 2013. Par Simon Mayer, bibliothécaire. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.[Record]

  • Alexia Moyer

With a Bachelor of Arts in public administration and a Master’s degree in information studies at École de bibliothéconomie et de sciences de l’information (EBSI) at Université de Montréal, Simon Mayer works as a librarian at the National collection of the Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Titulaire d’un baccalauréat en administration publique et d’une maîtrise en sciences de l’information à l’École de bibliothéconomie et de sciences de l’information (EBSI) de l’Université de Montréal, Simon Mayer travaille comme bibliothécaire à la Collection nationale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Ce qui suit est un entretien entre Alexia Moyer, rédactrice adjointe de CuiZine, et Simon Mayer, bibliothécaire à la Collection nationale de la Grande bibliothèque et curateur de « Le livre de cuisine au Québec. » Cette exposition nous fait voir le Québec − ses institutions, ses industries, ses préoccupations idéologiques, ses habitudes alimentaires − au travers de ses recettes. La sélection actuelle fait suite à deux sélections: une sur l’histoire des sciences au Québec et l'autre intitulée Lire Montréal : promenades en mots et en images. Le prochain groupement d'oeuvres aura pour thème la philosophie au Québec. Une sélection sur la mode au Québec sera aussi mise en ligne au cours des prochains mois. L’idée de traiter précisément du livre de cuisine s’est imposée par la très grande présence médiatique de la cuisine ces dernières années. Nous avons donc saisi l'opportunité de faire connaître notre patrimoine sur ce thème. Outre ma propension à faire bonne chère, mon intérêt pour la question s’est attisé récemment à la lecture de l’Histoire de la cuisine familiale du Québec, ouvrage monumental de Michel Lambert, qui a parcouru le Québec à la manière d’un ethnologue pour retracer l’histoire des cuisines régionales. La lecture d’un article publié dans la Revue d’histoire de l’Amérique française écrit par Caroline Coulombe a aussi alimenté ma volonté de dresser ce portrait sélectif du livre de cuisine au Québec. La particularité de BAnQ, et plus particulièrement de la CN, est sa vocation d'institution documentaire patrimoniale nationale. Elle est dépositaire, et ce depuis 1968, de tout document publié au Québec ou relatif au Québec. Plus spécifiquement, les publications assujetties au dépôt légal et recueillies par BAnQ sont les suivantes : affiches, cartes géographiques et plans, cartes postales, documents électroniques sur support et logiciel, enregistrements sonores, estampes, livres d’artiste, monographies, partitions musicales, programmes de spectacles, journaux et revues, reproductions d'oeuvre d'art. En 2006, la cinémathèque québécoise s’est vue investie du même mandat pour les productions cinématographiques et télévisuelles québécoises. Sauf exceptions, le dépôt légal s'effectue en deux exemplaires : un exemplaire au Centre de conservation, qui sera conservé pour les siècles à venir, et un autre à la CN pour diffusion. Certains livres anciens manquent aussi à l'appel. La bibliothèque n’a pas, par exemple, la première édition de la Nouvelle cuisinière canadienne publiée en 1840. Cependant, des éditions plus récentes offrent un alléchant portrait de la cuisine bourgeoise d’inspiration française du XIXe siècle et peuvent être consultées à la CN. En règle générale, il est difficile de trouver des exemplaires de livres de cuisine anciens en bon état, car la plupart des exemplaires ont souffert de l’usage intensif qui en a été fait. Le service des acquisitions patrimoniales est toutefois en contact permanent avec un réseau de libraires de livres anciens ou d’occasion grâce auquel BAnQ fait des acquisitions régulières dans ce domaine. Nous recevons également des dons en provenance de particuliers, de bibliothèques, d’associations ou de communautés religieuses. À cette époque, on ciblait expressément la femme au foyer, puis la femme de société, ayant une vie sociale extra-familiale. C'est aussi le cas dans les livres de cuisine bourgeoise française des siècles précédents. Ensuite, la notion de genre s’est tranquillement atténuée, alors que les hommes sont aussi devenus des consommateurs de livres de cuisine. Au XIXe siècle, les quantités sont peu explicitées. Le texte est continu. Du côté des directives, on met surtout l’emphase sur le choix des aliments, des viandes et des poissons en particulier. Avant le développement de l’industrie québécoise du beurre à la fin du siècle, les lectrices de la Nouvelle cuisinière canadienne …

Appendices