Abstracts
Résumé
La nouvelle stratégie d’accumulation capitaliste mise sur le développement de systèmes d’intelligence artificielle (IA). La réponse aux critiques concernant les dérives potentielles de ces technologies se trouve dans le développement d’un cadre « éthique » réputé assurer le respect de la vie privée et la protection du public. Dans cet article, nous démontrons, à partir de Cornelius Castoriadis et de Michel Freitag, que l’éthique de l’IA prend le plus souvent la forme de balises « a posteriori », développées à partir d’une approche libérale, laquelle est incapable de saisir la profondeur des transformations de la technologie, de l’économie et de la société, dans le cadre d’un passage vers un mode de reproduction opérationnel-décisionnel, et d’en faire une critique adéquate. L’éthique de l’IA nous semble donc relever plutôt d’un discours de légitimation servant à engendrer une forme d’acceptabilité sociale, sans pour autant représenter une véritable protection contre les dérives propres à ce nouveau développement technologique.
Abstract
The new strategy of capitalist accumulation relies on the development of artificial intelligence (AI) systems. The answer criticism concerning potential IA risks lies in the development of an “ethical” framework said to ensure the respect for privacy and protection of the public. In this article, we demonstrate, through Cornelius Castoriadis and Michel Freitag, how the ethics of AI most often takes the form of “a posteriori” guidelines, developed from a liberal approach, which is incapable of grasping the depth of current transformations of technology, the economy and society (in the transition to an operational-decisional mode of reproduction), and to make an adequate critique of what is happening. The ethics of AI therefore seems to be no more than a discourse of legitimization to produce a form of social acceptability, without however representing a real protection against the dangers specific to this new technological development.