Abstracts
Résumé
Cet article propose une critique politique et écologique du transhumanisme et de l’injonction à augmenter nos performances physiques, intellectuelles et émotionnelles par les avancées technoscientifiques et biomédicales qui gouvernent de plus en plus nos sociétés capitalistes avancées. Non seulement le transhumanisme et cette culture de l’humain augmenté nourrissent un rapport dépolitisé à soi et au monde qui fait le lit d’une appropriation et d’une exploitation capitalistes toujours plus effrénées de nos corps et de nos vies. Mais ils révèlent et encouragent aussi une conception anthropocentrique et prométhéenne de l’émancipation humaine – fondée sur l’idée illusoire et désastreuse de « s’arracher » à la vie et au vivant – au coeur de la dévastation écologique contemporaine que l’on nomme depuis quelques années l’Anthropocène. L’article appelle à refonder notre conception de l’émancipation et du politique sur la base d’une véritable « écologie politique de la vie et du vivant ».
Abstract
This article offers a political and ecological critique of transhumanism and the injunction to enhance our physical, intellectual and emotional performance through techno-scientific and biomedical advances that increasingly govern our advanced capitalist societies. Not only do transhumanism and this culture of human enhancement nourish a depoliticised relationship to the self and the world that provides the basis for an ever more unbridled capitalist appropriation and exploitation of our bodies and our lives. But they also reveal and encourage an anthropocentric and Promethean conception of human emancipation – based on the illusory and disastrous idea of “tearing oneself away” from life and living things – at the heart of the contemporary ecological devastation that has been called the Anthropocene for some years now. The article calls for a rethinking of our conception of emancipation and politics on the basis of a true “political ecology of life and living things”.