Abstracts
Résumé
Comment penser l’art, comme réalité objective et pratique de création, mais aussi en tant que marchandise ou contre-marchandise ? Cet article prend pour point de départ la critique de la marchandise proposée par Marx afin de poser un regard sur le fonctionnement social, culturel et économique de l’art aujourd’hui. Il soutient que l’oeuvre d’art entretient un rapport complexe et nuancé au monde marchand, ce qui entraîne des conséquences importantes sur l’intégration sociale du travail artistique. Le problème principal de l’articulation entre art et marchandise demeure la question du travail, c’est-à-dire celle de l’artiste lui-même, qui cherche à reproduire sa vie économique, tout en maintenant une pratique fondée dans un autre ordre de finalité. Dans le contexte du capitalisme contemporain, où les valeurs d’authenticité et de créativité triomphent sur les marchés, le travail artistique ne peut être compris sans interroger la notion de vocation et son usage social. Ce faisant, c’est aussi les questions du travail productif, du travail libre, de l’exploitation et du fétichisme qui peuvent renouveler la réflexion sociologique sur la pratique de l’art aujourd’hui.
Abstract
How might we conceive of art as an objective reality and a practice of creation, but also as a commodity, or counter-commodity? This paper takes Marx’s critique of the commodity as its starting point in order to examine the social, cultural and economic functioning of art today. It argues that the work of art has a complex and nuanced relationship with the world of the market with important consequences for the social integration of artistic labour. The principal concern in the articulation between art and the commodity form remains the question of labour, more specifically the labour of the artist himself, who seeks to make a living while maintaining a practice founded in another order of finality. In the context of contemporary capitalism, where authenticity and creativity are highly valued, artistic labour cannot be understood without questioning the notion of vocation and its social use. In that sense, questions concerning productive labour, free labour, exploitation, and fetishism can also serve to renew sociological reflections on the practice of art today.
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