Cahiers de recherche sociologique
Number 59-60, Fall 2015, Winter 2016 Les nouveaux objets de la sociologie Guest-edited by Jean-François Côté, Svetla Koleva and Marc-Henry Soulet
Table of contents (18 articles)
-
Présentation. Les nouveaux objets de la sociologie
-
Un objet bien singulier !
Yves Bonny
pp. 17–30
AbstractFR:
Cet article thématise la singularité en tant que nouvel objet théorique de la sociologie. Établissant une distinction claire entre la singularité et la particularité, il vise à montrer que la sociologie s’est historiquement intéressée de façon privilégiée à la généralité, du fait de ses orientations nomothétiques, et ce faisant à l’articulation entre le général et le particulier. La seule singularité mise en exergue dans cette perspective était celle de la trajectoire historique occidentale, mais celle-ci était elle-même appréhendée de façon globale. Considérer la singularité comme nouvel objet de la sociologie implique de mettre en évidence l’effet conjugué des développements internes de la discipline (critique de la réduction du singulier au particulier ou de la confusion entre singularité et homogénéité) et des transformations sociohistoriques. L’analyse est approfondie à travers trois entrées principales : la singularité de l’individu, la singularité des dynamiques actionnelles et interactionnelles et la singularité historique.
EN:
This article thematizes singularity as a new theoretical object of sociology. On the basis of a clear distinction between singularity and particularity, it argues that sociology has historically privileged generality, given its nomothetic orientations, and in doing so the articulation between the general and the particular. The only singularity underlined in this perspective was the singularity of the occidental historical trajectory, but it was itself understood in a global way. Considering singularity as a new object for sociology implies to highlight the combined effect of internal developments of the discipline (critique of the reduction of the singular to the particular or of the confusion between singularity and homogeneity) and of sociohistorical transformations. The analysis is deepened through three main entries: the singularity of the individual, the singularity of the actional and interactional dynamics and the historical singularity.
ES:
Estableciendo una clara distinción entre singularidad y particularidad, el artículo se orienta a mostrar que la sociología se interesa históricamente de manera privilegiada por la generalidad y por sus orientaciones nomotéticas, articulando lo general y lo particular. La única singularidad destacada dentro de esta perspectiva era aquella relacionada con la trayectoria histórica-occidental, pero ella misma era aprehendida de manera global. Considerar la singularidad como un nuevo objeto de la sociología implica poner en evidencia el efecto conjunto de los desarrollos internos de la disciplina (crítica de la reducción de lo singular a lo particular o de la confusión entre la singularidad y la homogeneidad) y de las transformaciones socio-históricas. El análisis se profundiza a través de tres entradas principales: la singularidad del individuo, la singularidad de las dinámicas de la acción y la interacción y la singularidad histórica.
-
L’individuation du social et le statut sociologique de l’individu
Michel Messu
pp. 31–45
AbstractFR:
Une partie de la sociologie française se réclame aujourd’hui d’une « sociologie des individus ». Après avoir été largement dominée par une approche accordant aux « structures sociales » un pouvoir explicatif en dernière instance, la sociologie contemporaine accorde, parfois, ce pouvoir aux individus. L’article propose de comprendre ce glissement épistémologique par une sorte d’adaptation de la démarche sociologique à nos sociétés devenues « individualistes » – c’est-à-dire valorisant et accordant aux individus une place prépondérante dans la manière d’être en société. La discipline sociologique l’aura fait explicitement en promouvant un individu épistémique et implicitement en adoptant des méthodes dites qualitatives. L’article discutera aussi la question de savoir s’il y a là vraiment un gain quant à ce que se propose d’atteindre la discipline sociologique.
EN:
The Individuation of the Social and the Sociological Status of the Individual Part of the French sociology refers today to a “sociology of the individuals”. Having been widely dominated by an approach granting to the “social structures” an explanatory power in the final analysis, the contemporary sociology grants, sometimes, this power to the individuals. The article suggests understanding this epistemological sliding by a kind of adaptation of the sociological approach to our societies become “individualists” – that is valuing and granting to the individuals a dominating place in the way of being in society. The sociological discipline will have explicitly made it by promoting a epistemic individual and implicitly by adopting qualitative methods. The article will also discuss the question to know if there are there really an advantage as for what suggests reaching the sociological discipline.
ES:
Una parte de la sociología francesa reclama hoy en día una «sociología» de los individuos. Luego de estar durante mucho tiempo dominada por un enfoque vinculado a las «estructuras sociales», un poder explicativo en última instancia, la sociología contemporánea atribuye, a veces, ese poder a los individuos. El artículo propone comprender este desplazamiento epistemológico a través de una suerte de adaptación de la trayectoria sociológica a nuestras sociedades convertidas en «individualistas» - esto quiere decir valorizando y otorgando a los individuos un lugar preponderante sobre la forma de comportarse en sociedad. La disciplina sociológica lo hará de manera explícita promoviendo un individuo epistémico e implícitamente adoptando los llamados métodos cualitativos. El artículo discutirá también la cuestión del saber, y si es que hay verdaderamente un beneficio en relación con lo que se propone alcanzar la disciplina sociológica.
-
Le sujet individuel comme un nouvel objet de la discipline sociologique ?
Gérard Amougou
pp. 47–60
AbstractFR:
Avec l’avènement de la globalisation, l’hégémon du courant sociétal de la sociologie classique serait en net recul au profit de la montée de l’individualité. Cette dernière occuperait désormais une centralité analytique au sein des sociologies de la postmodernité. Cet article se propose de retracer cette émergence processuelle du sujet individuel au sein de la discipline sociologique, avant de relever quelques défis qui l’interpellent dans sa quête actuelle de la société-advenir. Au coeur de cette lente montée de la subjectivité, les nouvelles sociologies de l’individu semblent porter la charge de dresser les contours théoriques et conceptuelles de la nouvelle configuration complexe des sociétés humaines qui, pour beaucoup, restent à écrire. Il en va également du devenir épistémologique de cette approche originale des nouveaux processus sociaux.
EN:
With the advent of globalization, the current societal hegemon of classical sociology would be in decline to benefit of the rise of individuality. The later now occupy an analytical centrality within the sociology of postmodernity. This article aims to trace the processual emergence of the individual subject within sociological discipline, before raising some challenges facing his current search on the coming-society. At the heart of this slow rise of subjectivity, the new sociology of the individual seem to carry the load to draw up the theoretical and conceptual contours of the new complex configuration of human societies that, for many, remains has to be written. It also goes into the epistemological become of this original approach to new social processes.
ES:
Con la llegada de la globalización, la hegemonía de la corriente societal de la sociología clásica estaría en un marcado retroceso en oposición al auge de la individualidad. Esta última ocuparía de aquí en adelante una centralidad analítica en el seno de las sociologías de la postmodernidad. Este artículo se propone rastrear el proceso de emergencia del sujeto individual en el seno de la disciplina sociológica, realizando previamente la búsqueda de algunos desafíos que interpelan detalles sobre la sociedad-futura. En el centro de este lento aumento de la subjetividad, las nuevas sociologías del individuo parecen dirigir el cambio hacia límites teóricos y conceptuales de la nueva y compleja configuración de las sociedades humanas, un tema del que queda aún mucho por escribir. De la misma manera, existe un futuro epistemológico de esta original aproximación sobre los nuevos procesos sociales.
-
Propositions pour une sociologie pragmatique des frontières : multiples acteurs, pratiques spatio-temporelles et jeux de juridictions
David Moffette
pp. 61–78
AbstractFR:
Bien que les sociologues aient beaucoup travaillé sur des objets connexes, l’étude des frontières demeure un champ de recherche dominé par les géographes et politistes. Ce sont eux qui ont proposé qu’il faille considérer la frontière non pas comme un objet physique spatialement situé, mais bien comme un ensemble de pratiques d’acteurs dispersés. Nous soutenons qu’en adoptant une approche pragmatique des frontières qui mette l’accent sur la multiplicité des acteurs impliqués, leurs pratiques socio-temporelles et leurs jeux de juridictions, les sociologues peuvent pousser les limites de ce domaine de recherche. De plus, en encourageant les sociologues à réfléchir aux dimensions spatiales, temporelles et juridictionnelles des pratiques sociales, la « sociologie des frontières » proposée ici peut faciliter un renouvellement de l’analyse sociologique et nous aider non seulement à ne pas réifier le social, mais aussi à ne pas le distinguer a priori du spatial, du temporel et du juridique.
EN:
Although sociologists have worked extensively on related topics, the study of borders continues to be a field dominated by geographers and political scientists. They are the ones who have suggested that we should study borders not as spatially located physical objects, but as assemblages of practices performed by various actors. We argue that by adopting a pragmatic approach to the study of borders, one that would pay attention to the multiple actors involved, their socio-temporal practices and their jurisdictional games, sociologists are poised to push the limits of this field of research. Furthermore, by urging sociologists to study the spatial, temporal, and jurisdictional dimensions of social practices, the “sociology of borders” presented in this article may promote a renewal of sociological analysis by helping us to avoid reifying the social, but also to avoid distinguishing it, a priori, from the spatial, the temporal, and the legal.
ES:
Si bien los sociólogos han trabajado bastante sobre objetos similares, el estudio de las fronteras es todavía un campo de investigación dominado por los geógrafos y politólogos. Son ellos los que han propuesto que es necesario considerar a la frontera no como un objeto físico espacialmente situado, sino más bien como un conjunto de prácticas de actores dispersos. Nosotros sostenemos que, adoptando una aproximación pragmática de las fronteras, poniendo el acento sobre la multiplicidad de actores implicados, sus prácticas socio temporales y sus juegos jurisdiccionales, los sociólogos pueden extender los límites de este campo de investigación. Además, incentivando a los sociólogos a reflexionar sobre las dimensiones espaciales, temporales y jurisdiccionales de las prácticas sociales, la «sociología de las fronteras» propone facilitar una renovación del análisis sociológico y nos ayuda no solamente a no reificar los social, sino a no distinguir a priori, lo espacial y lo temporal de lo jurídico.
-
Les mobilités quotidiennes comme objet sociologique
Stéphanie Vincent-Geslin and Jean-Yves Authier
pp. 79–97
AbstractFR:
Depuis une vingtaine d’années, les mobilités spatiales se sont imposées comme une dimension centrale des sociétés contemporaines. La sociologie a longtemps laissé de côté les mobilités spatiales en général et les mobilités quotidiennes en particulier. Cette contribution montrera comment cet objet, les mobilités spatiales, ont été traitées dans l’histoire de la sociologie, passant de l’oubli à une prédominance excessive. Puis, au travers de l’analyse de travaux récents menés par des sociologues francophones, nous montrerons dans un second temps que les mobilités quotidiennes constituent un analyseur puissant de la société et amènent à renouveler les questionnements de trois champs classiques de la sociologie que sont le travail, la socialisation et la stratification sociale.
EN:
For about twenty years, spatial mobilities have become a central phenomena in contemporary societies. Spatial mobilities in general and daily mobilities in particular have been left out for a long time by the sociology. Our contribution will show that they move from oblivion to excess in the history of sociology. Then, analysing recent francophone researches, we will demonstrate that daily mobilities are strong social analyzing tools and that they lead to renew three classical fields in sociology: work, socialisation and social stratification.
ES:
Después de veinte años, la movilidad espacial es impuesta como una dimensión central de las sociedades contemporáneas. La sociología dejó de lado por mucho tiempo la movilidad espacial en general, y la movilidad cotidiana en particular. Esta contribución mostrará como este objeto, la movilidad espacial, ha sido tratado en la historia de la sociología, pasando del olvido a una predominancia excesiva. Además, a través del análisis de trabajos recientes llevados a cabo por sociólogos francófonos, demostraremos en una segunda parte, que las movilidades cotidianas constituyen una forma de análisis poderosa de la sociedad y nos lleva a renovar los cuestionamientos de tres campos clásicos de la sociología, que son el trabajo, la socialización y la estratificación social.
-
La sociologie et les régimes de réalité
Danilo Martuccelli
pp. 99–112
AbstractFR:
En mettant les relations entre l’action et la réalité au centre de la théorie sociale, l’article propose d’explorer de nouvelles orientations possibles pour le travail sociologique. L’interrogation première de la sociologie doit porter sur un monde social où, quelle que soit la force des coercitions, il est toujours possible d’agir autrement. Face à l’élasticité foncière de la vie sociale, et afin de contrer le vertige suscité par l’illimitation de l’action, les sociétés ont institué différentes limites indépassables de la réalité. Quatre grands domaines donnant forme à différents régimes de réalité ont historiquement rempli cette fonction (la religion, la politique, l’économie, l’écologie), en articulant présupposés imaginaires et expériences effectives. Dans les sociétés contemporaines, c’est à l’économie, véritable régime hégémonique de réalité, et en partie à l’écologie, que reviennent cette fonction. La reconnaissance des spécificités de cette dimension ouvre à de nouvelles problématiques sociologiques.
EN:
By placing the relationship between action and reality at the center of social theory, the article aims to explore possible new directions for sociological work. The first question of sociology must be for a social world, in which whatever the force of coercion might be, it is always possible to act otherwise. Facing the elasticity of social life, and to confront the vertigo generated by the non-limitation of the action, societies have instituted various impassable limits of reality. Four major areas giving shape to different regimes of reality have historically performed this function (religion, politics, economics, ecology), articulating imaginary assumptions and effective experiences. In contemporary societies, it is Economy, the current hegemonic regime of reality, and partly to Ecology, that operate this function. The recognition of the specifics of this dimension opens new sociological issues.
ES:
El primer interrogante de la sociología debe sostenerse sobre un mundo social donde, no importa cuál sea la fuerza de la coerción, siempre es posible reaccionar frente a ella. En oposición a la elasticidad terrena de la vida social, y con el fin de contrarrestar el vértigo provocado por la eliminación de la acción, las sociedades han instituido diferentes límites infranqueables de la realidad. Cuatro grandes dominios dan forma a diferentes regímenes de la realidad que históricamente han cumplido esta función (la religión, la política, la economía, la ecología), articulando entre ellas presupuestos imaginarios y experiencias efectivas. Dentro de las sociedades contemporáneas, es la economía, evidente régimen hegemónico de la realidad, y en parte la ecología, quien retoma esta función. El reconocimiento de las especificidades de esta dimensión da como resultado nuevas problemáticas sociológicas.
-
La capitalisation du temps de travail
Timo Giotto and Jens Thoemmes
pp. 113–134
AbstractFR:
L’épargne-temps concerne, depuis son émergence aumilieu des années 1990, une part grandissante dessalariés dans différents pays industrialisés. Deuxformes majeures de capitalisation du temps existent. Lespremières sont les banques de temps qui permettentd’accumuler et d’échanger du temps au seind’une communauté. Les secondes sont les comptesépargne temps d’entreprise, qui offrent lapossibilité pour les salariés d’accumuler et degérer, par des comptes, leur temps de travail. Notre articletraite de cette dernière forme d’épargne temps parune recherche empirique de la négociation d’entreprise etdes usages individuels. Nous proposons d’interroger lacapitalisation du temps de travail comme une diversification des normeset des temps sociaux hérités del’industrialisation. D’abord nous décrirons leprocessus de l’individualisation des temporalités quiconfère désormais au salarié la capacité,la responsabilité et le risque de la conciliation des tempssociaux. Ensuite nous avancerons que ce processus ne produit pas uneatomisation, mais bien de nouvelles catégories desalariés qui se distinguent par leur usage des temps. Enfin,nous proposons une réflexion sur le rôle que joue lacapitalisation dans le processus de la sécularisation des normestemporelles par la réversibilité de la relation entretemps et argent.
EN:
Time saving involves, since its emergence in the middle of the1990’s, a growing share of the industrialized countries’employees. Two major kinds of time capitalization exist. The first, thetime banks, allow accumulating and swapping of time within a community.The second, are the companies’ time saving accounts, which offerthe possibility for the employees to accumulate and manage, throughaccounts, their working time. Our article deals with this last kind oftime saving with an empirical study of companies’ bargaining andindividual practices. We propose to question working timecapitalization as a diversification of work temporalities and socialtimes, inherited from industrialization. First we will describe thetemporalities’ individualisation process that provides theemployees with the ability, but also the responsibility and the riskassociated with the social times conciliation. Then we will supportthat this process does not produce atomization, but gathers differentcategories of employees around their time practices. Finally, wepropose a reflexion on the role that capitalisation plays on thesecularisation process of temporal norms, with the principle of timeand money reversibility.
ES:
La relación tiempo-ahorro importa a partir de su emergencia a mediados de los años 1990, con el aumento de los salarios en los diferentes países industrializados. Existen dos grandes formas de capitalización del tiempo existente. La primera se relaciona con los bancos de tiempo que permiten acumular e intercambiar el tiempo en el seno de una comunidad. La segunda son las cuentas de ahorro de tiempo de las empresas, que ofrecen la posibilidad a los asalariados de acumular y manejar, a través de las cuentas, su tiempo de trabajo. Nuestro artículo trata de esta última forma de ahorro de tiempo a través de una investigación empírica sobre la negociación de la empresa y sus usos individuales. Nos proponemos averiguar sobre la capitalización del tiempo de trabajo como una diversificación de las normas y de los tiempos sociales heredados de la industrialización. Primero, describiremos el proceso de la individualización de las temporalidades que confieren de ahora en adelante al salario la capacidad, la responsabilidad y el riesgo de la conciliación de los tiempos sociales. Luego, avanzaremos en este proceso que no se produce por una atomización, sino por nuevas categorías de asalariados que se distinguen por su uso del tiempo. Finalmente, propondremos una reflexión sobre el rol que juega la capitalización dentro del proceso de la secularización de las normas temporales a través de la reversibilidad de la relación entre tiempo y dinero.
-
De la sociologie de l’innovation à l’imagination sociologique. La théorie des champs à l’épreuve de la profession infirmière
Philippe Longchamp, Kevin Toffel, Felix Bühlmann and Amal Tawfik
pp. 135–156
AbstractFR:
Si l’on suit la perspective de Saussure pour qui le point de vue crée l’objet, la « nouveauté » d’un objet sociologique suppose au moins autant le renouvellement de son approche que la « nouveauté intrinsèque » de celui-ci. Dans cet article, nous privilégions la voie d’un tel renouvellement en mettant à l’épreuve un « vieil objet » par une « approche ancienne ». Nous inscrivant à contre-courant d’une tendance à la parcellisation de la discipline en sociologies thématiques, nous montrons la valeur heuristique qu’il y a à saisir une profession comme un espace social de positions différenciées qui ne prend sens qu’une fois réinscrit dans le champ au sein duquel il s’insère. Largement féminisée et partiellement dominée, la profession infirmière est soumise à une théorie traditionnellement mobilisée pour l’étude de groupes masculins et dominants : la théorie des champs de Pierre Bourdieu.
EN:
If one follows Saussure’s perspective, according to which the angle creates the object, for a sociological issue to be “novel” requires at least as much a renewal of approach than an “intrinsic novelty” of the topic. In this article, we prefer this first track of innovation, by examining an old issue by an old approach. Against a tendency towards the fragmentation of the discipline into small specialisations, we demonstrate the heuristic value of considering a profession as a social space which takes its meaning only when related to the broader field in which it takes part. Largely feminised and partially dominated, the profession of nursing is analysed by a theory which is normally used to study male and dominating groups: the theory of fields of Pierre Bourdieu.
ES:
Si seguimos la perspectiva de Saussure para quien el punto de vista crea al objeto, la «novedad» de un objeto sociológico supone al menos tanto la renovación como la aproximación a la «novedad intrínseca» del mismo. En este artículo, privilegiaremos la vía de la mencionada renovación, poniendo a prueba un «viejo objeto» a través de una «aproximación antigua». Pertenecemos a una contra-corriente con una tendencia a la parcialización de la disciplina en sociologías temáticas, mostrando el valor heurístico que considera a la profesión como un espacio social con posiciones diferentes y que toma solamente un único sentido, sólo cuando éste se reinscribe en el campo en el cual él mismo está inscripto. Largamente feminizada y parcialmente dominada, la profesión de enfermera está sometida a una teoría tradicionalmente movilizada por el estudio de grupos masculinos y dominantes: la teoría de los campos de Pierre Bourdieu.
-
Insiders, smart drugs et pharmaceuticalisation : éléments pour une typologie de la nouvelle déviance conformiste
Marcelo Otero and Johanne Collin
pp. 157–178
AbstractFR:
La multiplication des usagers et usagères des smart drugs sur les campus universitaires, des go-pills dans l’armée ou encore des coast-to-coast chez les camionneurs de longue distance invite à revisiter la légitimité croissante des « usages adaptatifs » des psychostimulants par le biais d’une relecture des catégories traditionnelles avec lesquelles fonctionnalistes et interactionnistes ont tenté de saisir les modes légitimes d’adaptation et d’inadaptation sociale. Suffit-il de mobiliser des catégories de la déviance « par excès » d’intégration telles que la surobéissance ou encore par « hyper-responsabilité » ? Devrait-on naturaliser le recours de plus en plus fréquent à des oxymorons mi-sociologiques mi-éthiques pour saisir des pratiques de plus en plus répandues mais dont la légitimité pose problème tels que l’« innovation conformiste », ou encore la pratique du « bon dopage » ? En nous appuyant sur la cas de figure des consommateurs de smart drugs et mobilisant les concepts de pharmaceuticalisation et de biosocialité, nous chercherons à dégager un certain nombre de traits sociologiques de la figure idéal-typique de l’insider (à la fois « initié », consommateur avant-gardiste, individu hypersocialisé, innovateur responsable, etc.) qui se veut en principe l’image inversée du célèbre outsider d’Howard Becker.
EN:
The increasing number of users of smart drugs on university campus, go-pills in the army or coast-to-coast meds in long-distance truckers is a invitation to revisit the growing legitimacy of the «adaptive use » of psychostimulants through a reinterpretation of the traditional categories through which functionalists and interactionists tried to understand the legitimate modes of adaptation and social inadaptation. Could we envisage new categories of deviance «by excess » of integration such as the over-obedience or hyper-responsibility ? Should we encourage the use of mid-ethical and mid-sociological oxymorons to characterize practices increasingly common but whose legitimacy is problematic such as “conformist innovation,” or the practice of “appropriate doping” ? Through the case study of smart drugs, we mobilize the concepts of pharmaceuticalization and biosociality to identify some of the sociological features of the ideal-typical figure of the insider (both avant-garde consumer, hypersocialized individual, responsible innovator, etc.) which is, in principle, the reverse image of the famous Howard Becker’s outsider.
ES:
La multiplicación de usuarios y usuarias de Smart-drugs en los campos universitarios, de go-pills en el ejército y más aún, entre los camioneros de larga distancia de costa a costa, invita a rever la legitimidad del aumento de los «usos adaptativos» de psicoestimulantes a través de la relectura de las categorías tradicionales desarrolladas por los funcionalistas y los interaccionistas, quienes estuvieron tentados a tomar las categorías del desvío «por exceso» de la integración de las mismas, tales como la sobre-obediencia e incluso la «híper-responsabilidad»? Deberíamos naturalizar el recurso cada vez más frecuente de los oxymorons – mitad sociológicos, mitad éticos – para tomar prácticas cada más expandidas, pero cuya legitimidad propone problemas tales como la «innovación conformista», o aún más, la práctica del «buen dopaje»? Apoyándonos sobre la figura del consumidor de Smart drugs y movilizando los conceptos de farmaceuticalización y de bio-sociabilidad, buscaremos liberar un cierto número de características sociológicas de la figura típico-ideal del insider (a la vez, «iniciado», consumidor de vanguardia, individuo híper socializado, innovador responsable, etc.) que se desea ver en un principio como la imagen invertida del célebre outsider de Howard Becker.
-
Le retour d’intérêt pour la formation des élites à la charnière du XXe et du XXIe siècles : une recomposition des conceptions de la justice en éducation : réflexions à partir du cas français
Jean-Louis Derouet
pp. 179–193
AbstractFR:
L’article analyse l’intérêt de la recherche en éducation pour la formation des élites qui se manifeste depuis la fin du XXe siècle. Sans méconnaître l’influence de la pensée néoconservatice portée par les pays anglo-saxons, il essaie de situer le débat dans une perspective plus longue, remontant au moins aux Lumières. La question « Comment l’école peut-elle assurer à la fois la formation de tous et la promotion des meilleurs ? » constitue un classique de la philosophie politique de l’éducation. Pour y répondre, chaque période a élaboré des compromis en fonction de la représentation que la société a d’elle-même et des dynamiques qu’elle souhaite promouvoir. Le texte s’attache particulièrement à la manière dont la tension est gérée aujourd’hui dans la perspective de « sociétés intégratrices » et au déclin d’une définition de l’élite liée à la tradition culturelle au profit d’une philosophie managériale du projet.
EN:
The article analyses the interest of the research in education regarding the education and training of the elites which has emerged since the end of the 20th century. Without ignoring the influence of Neoconservative thought in the Anglo-Saxon countries, it tries to situate the debate in a longer perspective, going back at least to the Enlightenment. The question of “How can schools ensure both the education of all and the promotion of the best”, constitutes a classic of the political philosophy of education. In order to reply to it, each period has devised compromises regarding the representation that society has of itself and dynamics that it wishes to promote. In particular, the text focuses on the manner in which tension is managed today in the perspective of “inclusive societies” and the decline of a definition of the elite linked to the cultural tradition in favour of a project management-based philosophy.
ES:
El artículo analiza el interés de la investigación en educación sobre la formación de las elites, que se manifiesta desde el final del siglo XX. Sin desconocer la influencia del pensamiento neo-conservador que exhiben los países anglo-sajones, se trata de situar el debate dentro de una perspectiva más extensa, remontándose hasta por lo menos al Siglo de las Luces. La pregunta de «como la escuela puede asegurar al mismo tiempo la formación de todos y la promoción de los mejores» constituye un clásico interrogante de la filosofía política de la educación. Para responder, en cada periodo se han elaborado compromisos en función de la representación que la sociedad tiene de ella misma y de las dinámicas que desea promover. El texto se refiere concretamente a la manera como la tensión es manejada hoy en día dentro de la perspectiva de las «sociedades integradoras» y la declinación de una definición de la elite ligada a la tradición cultural, en detrimento de una filosofía empresarial del proyecto.
-
Les technologies de communication : d’une sociologie des usages à celle de l’expérience hypermoderne
Francis Jauréguiberry
pp. 195–209
AbstractFR:
Cet article rappelle comment la sociologie des usages des technologies de communication a d’abord, en réhabilitant les usagers dans leur dimension d’acteurs, permis de s’extraire de simples études d’impact des technologies sur le social, puis a conduit, au moins en partie, à une sociologie de l’expérience. À son tour, cette dernière pose concrètement la question de savoir comment et dans quelle mesure, dans un monde où ces technologies irriguent désormais la quasi-totalité de la surface de nos vies, l’individu contemporain en reste encore maître. En particulier, la question de l’autonomie du soi-sujet (réflexif et en retrait) en regard du soi-objet (constamment pisté, calibré et métabolisé en un ensemble d’indicateurs par le biais de ces mêmes technologies) est posée, lançant ainsi à la sociologie le défi de rendre compte de ce qui semble être l’un des enjeux centraux de la société hypermoderne.
EN:
This article explores how the sociology of the usage of communication technologies first emerged as an outcome of simple impact studies into the effect of technologies on society to become, at least in part, a sociology of experience.
In turn, the latter deals specifically with the question of how and to what extent, in this world where these technologies irrigate nearly the totality of the surfaces of our lives, the contemporary individual stays in control.
In particular it poses the question of the autonomy of the self-subject (reflexive and in retreat) regarding the self-object (constantly tracked, calibrated and metabolized through an ensemble of indicators from those self same technologies). As a consequence it challenges sociology to deal with one of the central issues of the hypermodern society.
ES:
Este artículo evoca como la sociología de los usos de las tecnologías de comunicación tiende desde un principio a la recuperación de los usuarios dentro de su dimensión como actores, permitiendo extraer a partir de estudios simples el impacto de las tecnologías sobre lo social, para luego conducirse, al menos en parte, hacia una sociología de la experiencia. A su turno, esta última, propone concretamente la pregunta sobre cómo y en qué medida en nuestro mundo, donde las tecnologías riegan casi la totalidad de las superficies de nuestras vidas, el individuo contemporáneo es aun dominador. En particular, la pregunta sobre la autonomía de sujeto-en sí (reflexivo y en retirada) observado por el objeto – en sí (constantemente vigilado, calibrado y metabolizado en un conjunto de indicadores a través de las mencionadas tecnologías), es poseído, lanzando así a la sociología al desafío de dar cuenta de lo que parece ser un de las cuestiones centrales de la sociedad hipermoderna.
-
Jeu et nouvelles perspectives de recherche en sciences sociales
Sébastien Kapp
pp. 211–228
AbstractFR:
La sociologie des jeux est en général assez peu développée. Ses références majeures sont anciennes (J. Huizinga dans les années 1930 ; R. Caillois dans les années 1950) et des thématiques émergentes comme les games studies ne permettent pas de les renouveler en profondeur. Dans cette contribution, un jeu encore peu connu, le jeu de rôles grandeur nature (GN) est pris comme exemple afin de proposer un renouvellement des perspectives théoriques à trois niveaux : celui des études ludiques en sciences sociales ; celui de concepts sociologiques comme la construction sociale de la réalité et à la notion de cadre (P. Berger et Th. Luckmann ; G. Bateson et E. Goffman) ; celui d’un dialogue interdisciplinaire avec la narratologie, autour du couple jeu/fiction (J-M. Schaeffer).
EN:
The sociology of games and play is underdeveloped. Its main works are getting old (j. Huizinga in the 1930s; R. Caillois in the 1950s), and recent approaches as games studies do not contribute to their renewal. In this paper, live action role-playing games (LARPs) are used as a case to update theoretical frames on three levels: social research on games and plays in general; sociological concepts as the social construction of reality and frame analysis (P. Berger et Th. Luckmann; G. Bateson & E. Goffman); cross disciplinary discussion with narratology, focusing on the articulation between game and fiction (J-M. Schaeffer).
ES:
La sociología de los juegos está en general bastante poco desarrollada. Sus referencias más importantes son antiguas ( J. Huizinga en los años 1930 ; R. Caillois en los años 1950) y las temáticas emergentes como los games studies no permiten una profunda renovación. En esta contribución, un juego poco conocido, el juego de roles de Gran Naturaleza (GN) es analizado como ejemplo, con el fin de proponer una renovación de las perspectivas teóricas en tres niveles: el de los estudios lúdicos en Ciencias Sociales, el de los conceptos sociológicos como la Construcción Social de la Realidad y la noción de contexto ( P. Berger y Th. Luckmann ; G. Bateson y E. Goffman); y el de un diálogo interdisciplinario con la narrativa, alrededor de la dupla juego/ficción ( J-M. Shaeffer).
-
Le renouveau du conte au Québec, au Brésil et en France : analyse comparative et nouvelles perspectives pour une sociologie de l’oralité
Myriame Martineau, Giuliano Tierno de Siqueira, Soazig Hernandez and Annabelle Ponsin
pp. 229–243
AbstractFR:
Cet article s’interroge sur le renouveau du conte comme objet social et oralité performée. Il restructure le monde du conte et informe à la fois sur nos manières de vivre collectivement l’espace social et sur les enjeux de mutation du savoir raconter. En effet, la tendance vers la professionnalisation de cet art modifie les expériences partagées et ses enjeux sociopolitiques. Cet article propose de revenir sur les perspectives sociologiques du conte comme parole créatrice et collective afin de saisir les spécificités des lieux, des pratiques, des tendances qui caractérisent ces renouveaux du conte au Québec, au Brésil et en France. Cette approche offre à la sociologie un nouveau regard, en examinant l’oralité et la parole publique dans ces trois sociétés.
EN:
This article ponders over the revival of storytelling as a social object and as oral performance. It intends to restructure the storytelling world, providing insights both into our way of collectively experiencing the social world and the many challenges linked to the transformation of this narrative practice and know-how. Indeed, the trend towards the professionalization of this art form is deeply reshaping shared experiences and socio-political issues. This article aims to redefine the sociological perspectives of storytelling, as a creative and collective voice in order to grasp the specificities of places, practices and trends that contribute to characterizing this art form renewal in Quebec, Brazil and France. This approach provides sociology with a fresh outlook, examining oral performance and public speaking in these three countries.
ES:
Este artículo se interroga sobre la renovación del cuento como objeto social y de las formas de oralidad exitosa. El artículo restructura el mundo del cuento e informa a la vez sobre nuestras maneras de vivir colectivamente el espacio social y también trata sobre las disyuntivas de la mutación del saber contar. En efecto, la tendencia hacia la profesionalización de este arte modifica las experiencias compartidas y los desafíos socio-políticos. Este artículo propone regresar a las perspectivas sociológicas del cuento como palabra creadora y colectiva con el fin de tomar las especificidades de los lugares, las prácticas y las tendencias que caracterizan esta renovación del cuento en Quebec, Brasil y Francia. Esta aproximación ofrece a la sociología una nueva mirada, examinando la oralidad y la palabra pública en estas tres sociedades.
-
L’analyse dramaturgique autochtone comme nouvel objet de la sociologie
Astrid Tirel
pp. 245–257
AbstractFR:
Si la sociologie peut faire son objet de tout phénomène social, elle ne peut faire abstraction des changements d’appréhension, de perception et de représentation qui interviennent entre les acteurs concernés. Or la dramaturgie autochtone nécessite un décentrement du regard pour apprécier un modèle esthétique qui, s’il s’inscrit fort bien dans les schèmes occidentaux du genre, propose une esthétique ancrée dans des savoirs culturels dont les principes et valeurs lui échappent. À ce titre, l’étude de cette dramaturgie se situe au confluent de diverses disciplines telles que les études sociologiques, anthropologiques, politiques, théâtrales, post-culturelles ou théologiques qu’elle mobilise. En bousculant la légitimité du savoir, elle exige de nouveaux outils méthodologiques susceptibles de rendre compte des réalités contemporaines de la diversité et de leur impact sur la vie en société.
EN:
If sociology can make its object of every social phenomenon, it cannot ignore apprehension, perception and representation changes that intervene between relevant actors. Yet, indigenous dramaturgy necessitate a visual shift to appreciate an aesthetic model that, if it fits well in the genre occidental schemata, propose an aesthetic anchored in cultural knowledge that escape its principles and values. As such, the dramaturgy study lies at the confluence of various disciplines it mobilizes such as sociological, anthropological, political, theatrical, post-cultural or theological studies. By challenging the knowledge legitimacy, it requires new methodological tools to account for the contemporary realities of diversity and its impact on life in society.
ES:
Si la sociología puede hacer de su objeto todo un fenómeno social, ella no puede hacer abstracción de los cambios de aprehensión, de percepción y de representación que intervienen entre los actores implicados. De esta manera, la dramaturgia autóctona necesita de un descentramiento de la mirada para apreciar un modelo estético que, si se inscribe de manera concreta en los esquemas occidentales del género, propone una estética arraigada en los saberes culturales cuyos principios y valores escapan de la misma. Es así como, el estudio de esta dramaturgia se sitúa en la confluencia de diversas disciplinas tales como los estudios sociológicos, antropológicos, políticos, teatrales, post culturales o teológicos. Revolucionando la legitimidad del saber, ella exige nuevas herramientas metodológicas susceptibles de dar cuenta sobre las realidades contemporáneas de la diversidad y de su impacto sobre la vida en sociedad.
-
L’ethos en sociologie : perspectives de recherche pour un concept toujours fertile
Pascale Bédard
pp. 259–276
AbstractFR:
À partir d’une enquête sociologique sur les conditions de pratique et le statut social des artistes en arts visuels aujourd’hui, l’article présente une réflexion sur le concept d’ethos, sur lequel s’est particulièrement orientée cette recherche. L’objectif est ici de montrer comment, par-delà son ancienneté, cette notion d’ethos semble encore aujourd’hui pertinente, particulièrement en regard de son potentiel analytique à lier l’étude des pratiques et celle des valeurs, dans une considération conjuguée de la liberté d’un sujet individuel et de son rattachement à des représentations socialement constituées. Il s’agit aussi de donner un aperçu du potentiel heuristique du concept d’ethos dans le contexte d’une enquête sociologique de terrain où il se trouve opérationnalisé, en l’occurrence celle que j’ai menée entre 2008 et 2013 sur les artistes en arts visuels au Québec et en Belgique francophone.
EN:
From a sociological research on today’s working conditions and social status of artists in visual arts, this article presents a reflection on the Ethos concept in sociology. Beyond its long history, this concept still seems relevant nowadays, specifically for its analytical potential to link the study of practices and values, to conjugate individual subjectivity with common culture in the age of normative plurality. The article proposes secondly an overview of the heuristic potential of the concept of Ethos in the context of a sociological survey - inspired by ethnography in this case - that I conducted between 2008 and 2013 about visual artists who evolve in the Province of Quebec and in French speaking Belgium.
ES:
A partir de una encuesta sociológica sobre las condiciones de práctica y del status social de los artistas en artes visuales de hoy en día, el artículo presenta una reflexión sobre el concepto de ethos, sobre el cual está particularmente orientado esta investigación. Aquí, el objetivo es mostrar cómo, más allá de su antigüedad, esta noción de ethos parece hoy en día aún más pertinente, particularmente al tener en cuenta su potencial analítico ligado al estudio de sus prácticas y de sus valores, dentro de una consideración que conjuga la libertad del sujeto individual y su correlación con las representaciones socialmente constituidas. Se trata también de dar una visión de conjunto sobre el potencial heurístico del concepto ethos dentro del contexto de una encuesta sociológica, en el terreno donde se encuentra operacionalizada y en coincidencia con la investigación que yo conduje entre 2008 y 2013 sobre los artistas en artes visuales en Quebec y en la Bélgica francófona.
-
Le « mouvement » des sociétés : un défi pour la sociologie ? Détour par la sociologie de la société française depuis l’après-guerre
Monique Hirschhorn
pp. 277–289
AbstractFR:
Afin de répondre à la question de savoir si la sociologie doit changer pour relever le défi que constituent les sociétés en mouvement, l’auteure propose un détour méthodologique par la sociologie des transformations qu’a connues la société française depuis l’après-guerre. Après en avoir refait l’histoire, elle en analyse les caractéristiques et les conditions de production. Ce qui lui permet de mettre à jour les obstacles que les sociologues doivent surmonter pour être capable de saisir le mouvement des sociétés.
EN:
To answer the question of whether sociology must change to meet the challenge of societies in motion, the author proposes a methodological detour through the sociology of transformations experienced by French society since the postwar period. After summing up the background, she proposes an analysis of the characteristics and conditions of production. This allows her to update the obstacles that sociologists must overcome to be able to capture the movement of societies.
ES:
Con el fin de responder a la cuestión de saber si la sociología debe cambiar para aceptar el desafío que constituyen las sociedades en movimiento, la autora propone un giro metodológico a través de la sociología de las transformaciones, que caracterizó a la sociedad francesa luego de la post-guerra. Luego de haber re hecho la historia, la sociología de las transformaciones analiza las características y las condiciones de producción. Ello permite poner al día a los obstáculos que los sociólogos deben ser capaces de superar para comprender el movimiento de las sociedades.
-
Un anthropologue à Tchernobyl, entre catastrophe imaginaire et catastrophe réelle
Frédérick Lemarchand
pp. 291–302
AbstractFR:
Tchernobyl est un événement fondateur, ouvrant sur un monde nouveau et durable, qui a pour caractéristique d’être, selon l’expression de Günther Anders, à la fois infraliminaire, un signal trop faible pour être perçu, comme la contamination à faible dose dans le temps long, et supraliminaire, c’est-à-dire trop grands pour être appréhendés, par exemple la durée de vie d’éléments radioactifs se comptant en centaines de milliers d’années. L’un des principaux enseignements que l’on tirer de la confrontation à de tels « objets » est que les catastrophes ont, ceci aussi est paradoxal, pour principale conséquence d’unifier le genre humain, de rendre contemporains d’une même historicité tous ceux qui en sont les victimes plus ou moins directes. Ce qui, indiscutablement, incite à renouveler la sociologie académique et invite à tirer des leçons sur les relations qu’entretient la tradition sociologique avec des objets aussi apparemment étrangers les uns aux autres que Tchernobyl, Fukushima, les OGM, le corps bionique, les « nouveaux paysans », les « décroissants » et les populations déplacées, qui doivent dorénavant être pensés ensemble. La réalisation de la catastrophe semblant avoir porté atteinte à notre possibilité de la figurer, l’objet « catastrophe nucléaire » pose à la démarche anthropologique de nombreuses questions en même temps qu’il conduit à réinterroger les fondements critiques de la modernité.
EN:
Chernobyl is a founding event, opening a new and long-lasting world, which has the characteristic of being, according to Günther Anders, both subthreshold, too low signal to be perceived, such as low-dose contamination, and supra-threshold, that is to say, too big to be tackled, such as the lifetime of radioactive elements (for hundreds of thousands years). One of the main lessons of the studying of such “objects” is that disasters, paradoxically, unify the mankind. This, undoubtedly, lead to renewing sociology and questioning the capabilities of the “sociological tradition” to link Chernobyl, Fukushima, GMOs, the bionic body, the “new farmers”, the “decreasing” and displaced populations, which must now be considered together. The reality of the disaster seems to have undermined our ability to represent it. The new object “nuclear disaster” lead the anthropological approach to re-examine the critical foundations of modernity.
ES:
Chernóbil es un evento fundante, inaugurando sobre un mundo nuevo y sostenible, que tiene por característica ser – según la expresión de Gunter Anders – por un lado subliminal, una señal demasiado débil para ser percibida, como la contaminación en dosis pequeñas durante un largo tiempo, y por otro lado, consciente, es decir, demasiado grande para ser aprehendida, por ejemplo, en el caso de la duración de la vida de los elementos radiactivos, que se cuenta en centenares de miles de años. Una de las principales enseñanzas que extraemos de la confrontación frente a los mencionados «objetos» es que las catástrofes, tienen, aunque parezca paradoxal, como principal consecuencia la de unificar al género humano, de hacer contemporáneos de una misma historicidad, a todos aquellos que son víctimas de un hecho de una manera más o menos directa. Provocando, indiscutiblemente, la renovación de la sociología académica e invitando a aprender lecciones sobre las relaciones que se establecen entre la tradición sociológica con objetos aparentemente extraños los unos de los otros, como ser Chernóbil, Fukushima, las OGM, los cuerpos biónicos, los «nuevos campesinos», el «decrecimiento» y las poblaciones desplazadas, que de ahora en adelante deberán ser pensadas en conjunto. La realización de la catástrofe parece haber vulnerado nuestra capacidad de representarla, el objeto «catástrofe nuclear» propone al enfoque antropológico numerosos interrogantes al mismo tiempo que conduce a replantear los fundamentos críticos de la modernidad.