Cahiers de recherche sociologique
Number 57, Fall 2014 La notion de « scène », entre sociologie de la culture et sociologie urbaine : genèse, actualités et perspectives Guest-edited by Gérôme Guibert and Guy Bellavance
Table of contents (9 articles)
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Présentation
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Scènes : ouvertes et restreintes
Will Straw
pp. 17–32
AbstractFR:
Cet article soutient que la littérature savante sur l’étude des scènes est marquée par une divergence entre deux façons de les concevoir. Les conceptualisations « ouvertes » de la scène la traite comme une manifestation large de l’urbanité, comme partie intégrante de la théâtralité de la vie urbaine. Une « scène », en ce sens, est engagée dans l’insufflation au sein des citadins des valeurs et protocoles éthiques de l’urbanité. Les conceptions « restreintes » de la scène l’approche en termes de formes d’organisation qui entourent certaines formes culturelles, comme des genres de musique. Cependant, on pourrait imaginer la réconciliation de ces façons de concevoir la scène, chacune ayant généré ses propres traditions de recherche et mobilisant des domaines distincts de l’analyse culturelle. Chacune présuppose aussi différentes façons de penser la visibilité des scènes.
EN:
This article suggests that the scholarly writing on scenes is marked by a divergence between two ways of conceiving a scene. “Open” conceptualizations of a scene treat them as broader manifestations of urbanity, as part of the theatricality of city life. A “scene”, in this sense, is engaged in the instilling, within city-dwellers, of the values and ethical protocols of urbanity. “Restricted” conceptions of a scene regard them as the forms of organization which surround particular cultural forms, like genres of music. However much one might imagine a reconciliation of these ways of conceiving scene, each has generated its own traditions of research and each mobilizes distinct domains of cultural analysis. Each, as well, presumes different ways of thinking about the visibility of scenes.
ES:
Este artículo sostiene que la literatura culta sobre los estudios de las escenas está marcada por una divergencia entre dos formas de concebirlas. Las conceptualizaciones “abiertas” de la escena, la tratan como una manifestación amplia de la urbanidad, como parte integral de la teatralidad de la vida urbana. Una “escena”, en este sentido, está comprometida con la inspiración en el seno de los valores ciudadanos y protocolos éticos de la urbanidad. Las concepciones “restringidas” de la escena la acercan en términos de formas de organización que rodean ciertas formas culturales, como los géneros musicales. A pasear de ello, podemos imaginar la reconciliación de las formas de concebir la escena, cada una habiendo generado sus propias tradiciones de investigación y movilizando los dominios distintivos del análisis cultural. Cada una presupone también diferentes formas de pensar la visibilidad de las escenas.
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La puissance des scènes : quantité d’aménités et qualité des lieux
Daniel Silver and Terry Nichols Clark
pp. 33–60
AbstractFR:
Cet article propose une théorie générale des scènes urbaines. Elles sont envisagées ici comme des faisceaux multidimensionnels de signification imbriqués dans des pratiques locales concrètes. L’article, qui présente des méthodes de mesure empirique des scènes, veut également montrer comment certaines d’entre elles fournissent un environnement propice aux nouveaux mouvements sociaux (NMS). Malgré la dimension universaliste et cosmopolite des NMS (par ex. les groupes écologistes et de défense des droits de la personne), leur dynamisme et les soutiens dont ils disposent n’en dépendent pas moins étroitement des qualités particulières des contextes locaux.
EN:
This article proposes a general theory of urban scenes. Urban scenes are positioned here as mutidimensional vectors of meanings embedded into concrete local practices. The article presents methods of empirical measure of urban scenes, and also wants to show how some of the latter provide a suitable environment for new social movements (NSM). In spite of the universalist and cosmopolitanism dimensions of NSM, their dynamics and supports are closely rooted in the specific qualities of local contexts.
ES:
Este artículo propone una teoría general de las escenas urbanas. Éstas son consideradas aquí como como un conjunto multidimensional de significaciones interconectadas con las prácticas locales concretas. En el artículo, que presenta los métodos de medidas empíricas de las escenas, también se pretende mostrar como algunas de ellas proveen un ambiente propicio a los nuevos movimientos sociales (NMS). A pesar de la dimensión universalista y cosmopolita de los NMS (por ejemplo los grupos ecologistas y de defensa de derechos de la persona), de su dinamismo y de los apoyos que ellos poseen, dependen estrechamente de las cualidades específicas de los contextos locales.
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Scène, permanence et travail d’alliance : le cas de la scène musicale émergente de Montréal
Martin Lussier
pp. 61–78
AbstractFR:
Depuis 2005, la scène musicale de Montréal a été mainte fois célébrée et le maintien de sa vivacité est devenu un enjeu pour les acteurs locaux. Partant de cet intérêt pour la permanence de la scène, cet article s’intéresse non seulement à son inscription spatiale, mais également et surtout à sa dimension temporelle. Comment est maintenue une scène sur un territoire ? Quels choix sont faits de ce qui doit être maintenu ou non ? Suggérant que tout un travail d’alliance est nécessaire pour réussir à maintenir, stabiliser et conserver l’identité d’une scène culturelle locale à travers le temps, cet article jette un regard aux efforts fournis en ce sens par la scène musicale émergente montréalaise. Il s’intéresse plus spécifiquement à un espace de discussion mis en place en 2010 afin de débattre des façons d’assurer la continuité de la scène : l’Alliance pour le soutien aux musiques émergentes.
EN:
Since 2005, the Montreal music scene has been celebrated in a few occasions. Maintaining its liveliness has become a challenge for local actors. Based on this interest for the permanence of the scene, this article focuses not only on its spatial inscription, but also and especially on its temporal dimension. How is maintained a scene on a territory ? What choices are made about what should be maintained or not ? Suggesting that a work of alliance is needed to successfully maintain, stabilize and preserve the identity of a local cultural scene through time, this article takes a look at efforts in this direction by the Montreal emerging music scene. It focuses specifically on a forum set up in 2010 to discuss ways to ensure the continuity of the scene : the Alliance pour le soutien aux musiques émergentes.
ES:
Desde el año 2005, la escena musical de Montreal fue varias veces elogiada y el mantenimiento de su vivacidad fue convirtiéndose en un desafío para los actores locales. Partiendo de éste interés por la permanencia de la escena, este artículo aborda no solamente su inscripción en el espacio, sino también y sobre todo, su dimensión temporal. ¿Cómo se mantiene una escena en un territorio ? ¿Cuáles son las decisiones que deben implementarse para establecer lo que se debe conservar o no ? Sugiriendo que todo trabajo en conjunto es necesario para tener éxito en el mantenimiento, la estabilidad y la conservación de la identidad de una escena cultural local a través del tiempo, este artículo proporciona un punto de vista sobre los esfuerzos dados en este sentido por la escena musical emergente de Montreal. En él se trata específicamente sobre un espacio de discusión puesto práctica en el año 2010, con el propósito de debatir las formas de asegurar la continuidad de la escena : una alianza para apoyar a los músicos emergentes.
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Modes d’affiliations versus dynamique des scènes. Le cas de la musique techno en France
Jean-Christophe Sevin
pp. 79–95
AbstractFR:
A partir du cas de la techno, ce texte analyse la trajectoire des notions de subculture et de tribu dans leurs appropriations contrastées entre tradition française et anglo-saxonne. Il se démarque ensuite du débat entre affiliation « néotribaliste » ou « subculturelle » pour envisager comment les acteurs et pratiques font exister une scène locale en tant que monde social. Les modes de constitution des scènes sont analysés en rapport avec les configurations locales dans leurs dimensions spatiale, socio-culturelle et politique. L’accent est mis sur l’approche dynamique, les scènes locales étant susceptibles d’évoluer, de se structurer ou de se déstructurer. Leur stabilité dépend des modes de coordination et des conventions qui encadrent et régulent les activités.
EN:
Based on the case of techno, this paper analyzes the notions of subculture and tribe in French and Anglo-Saxon works. Putting aside the debate between neotribe and subcultural modes of affiliation, we then focus on the notion of local scene that is referred to as a social world. Spatial, socio-cultural and political dimensions are taken into account in analyzing of the emergence of a local scene. We focus on a dynamic approach able to apprehend its possible structuring or destructuring. We argue that the stability of a local scene depends on coordination and conventions that regulate activities.
ES:
A partir del ejemplo de la música tecno, este texto analiza la trayectoria de las nociones de subcultura y de tribu, respecto a las apropiaciones opuestas entre la tradición francesa y anglosajona. Se destaca entonces un debate entre la asociación “neo-tribal” o “subcultural” para reflexionar sobre como los actores y las prácticas hacen existir la escena local como un mundo social. Los modos de constitución de las escenas son analizados en relación con las configuraciones locales dentro de sus dimensiones espaciales, socio-culturales y políticas. El acento es puesto sobre una aproximación dinámica, donde las escenas locales son susceptibles de evolucionar, de estructurarse o des-estructurarse. Su estabilidad depende de los modos de coordinación y de las convenciones que encierran y regulan sus actividades.
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Observer les déplacements dans la construction des scènes locales : le cas de la musique metal en France
Sophie Turbé
pp. 97–113
AbstractFR:
Quelles sont les limites géographiques d’une scène locale ? Comment ces acteurs agissent comme « agents performatifs » dans la perception de l’espace territorial recomposé par la musique ? Il s’agit donc de démontrer l’intérêt de sortir d’une vision en vase clos des scènes locales, pour s’intéresser de plus près aux déplacements de ceux qui les pratiquent (musiciens, publics), à la façon dont Guy Di Méo (1996) propose une géographie socio-culturelle des « territoires du quotidien » .
La démonstration repose sur l’observation des déplacements des amateurs de musique metal issus de trois régions françaises, à savoir la Lorraine, le Nord-pas-de-Calais et les environs de Rennes et Nantes. L’étude s’appuie sur un matériel empirique composé de données quantitatives et qualitatives.
EN:
What are the geographical limits of a local scene ? How these actors act as « performative agents « in the perception of territorial space recomposed by music ? It is thus a question of demonstrating the interest to bring out of a vision in isolation local scenes, to be interested in the travels of those who practise them (musicians, public), in the way Guy Di Méo (1996) proposes a sociocultural geography of the « territories of the everyday life « .
The demonstration bases on the observation of the travels of the amateurs of heavy metal music stemming from three French regions, worth knowing Lorraine, Nord-Pas-de-Calais and the neighborhood of Rennes and Nantes. The study leans on an empirical material compound of quantitative and qualitative data.
ES:
¿Cuáles son los límites geográficos de una escena local ? ¿Cómo reaccionan los actores en cuanto a “agentes efectivos” en la percepción del espacio territorial constituido por la música ? Se trata de demostrar el interés por salir de una visión aislada respecto a las escenas locales, para interesarse más de cerca en las tendencias de aquellos que las practican (músicos, públicos), de la manera que Guy Di Meo (1996) propone una geografía socio-cultural de “los territorios de lo cotidiano”.
La explicación se apoya en la observación de las tendencias de los amantes de la música metálica, relacionadas con tres regiones : la “Lorraine”, el “Nord-pas-de-Calais” y los alrededores de “Rennes” y “Nantes”. El estudio se sustenta en un material empírico integrado por muestras cualitativas y cuantitativas.
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La scène comme nouvelle culture visuelle : entre effervescence urbaine, visibilité et circulation des images numériques
Hela Zahar and Jonathan Roberge
pp. 115–131
AbstractFR:
L’étude des scènes culturelles apparue dans les années quatre-vingt-dix a été rapidement assimilée au champ des popular music studies et ce, dans une volonté de trouver une alternative aux notions de contre- ou de sous-culture. La polysémie et la malléabilité du terme ont ainsi donné lieu à des efforts souvent disparates ayant pour thème la sonorité ou le « son » d’une ville. Or si le son rythme bel et bien l’urbanité et lui donne son effervescence, n’y a-t-il pas lieu également de s’interroger sur la manière dont les images fournissent davantage qu’un simple décor en donnant précisément vie et corps à la ville ? L’objectif de ce texte est de réfléchir au concept de scène à partir d’une focale encore sous-exploitée, à savoir celle des visual cultural studies. Comment l’image devient-elle performative et comment entre-t-elle en scène formant du coup une sorte de surproduction culturelle ? Comment la circulation des images peut-elle engendrer de nouvelles expériences de socialité ? Le propos est illustré à partir de l’étude du Street art et plus particulièrement du calligraffiti à Montréal — mais également dans la manière dont ce dernier trouve échos à Paris, Beyrouth et Tunis. En tant qu’articulation du local, du translocal et du virtuel, cette pratique émergente doit permettre de comprendre comment la circulation et la mise en visibilité des images, dans un contexte contemporain d’hétérogénéité culturelle, d’hybridation artistique et de controverses sociales, peut susciter de nouveaux enjeux et codes politico-culturels.
EN:
The study of cultural scenes in the early 1990s has rapidly been assimilated to the field of popular music studies, in an attempt to find an alternative to the notions of counter-culture and subculture. The polysemy and plasticity of the term have given way to often disparate efforts at thematizing the sonority or « sound » of a city. Whereas sound does provide rhythm and effervescence to urbanity, doesn’t images also provide, beyond a mere decor, a proper life to, and embodiement of, the city ? This article provides a reflection on the concept of scene from the somewhat neglected angle of the visual culture studies. How does images become performative, and come to stage in forming a cultural overproduction ? How does the circulation of images generate new experiences of sociality ? Taking examples from street art and calligraffiti in Montreal – together with echoes in Paris, Beyruth and Tunis. As an articulation of the local, the translocal and of the virtual, these emergent practices allow us to understand how the circulation and visibility of images can generate new political and cultural codes and stakes, in the new contemporary context of cultural heterogeneity, artistic hybridization and social controversies.
ES:
El estudio de las escenas culturales aparecido en los años 90’ fue rápidamente aplicado al campo de los estudios de música popular (popular music studies), con la voluntad de encontrar una alternativa a las nociones de contra – o sub-cultura. La polisemia y la maleabilidad del término, ha dado lugar a esfuerzos frecuentemente dispares, en temas como “la sonoridad” o el sonido de una ciudad. De ésta manera, si el sonido acompaña bien a la urbanidad y le da su efervescencia, no hay motivo para preguntarse sobre la manera cómo las imágenes proporcionan algo más que una simple decoración, otorgando precisamente vida y cuerpo a la ciudad.El objetivo de este texto es el de reflexionar sobre el concepto de escena a partir de un enfoque todavía no suficientemente explotado, como es el de los estudios visuales culturales (visual cultural studies). ¿Cómo la imagen se convierte en efectiva y cómo entra en escena formando de repente, una suerte de sobreproducción cultural ? ¿Cómo la circulación de las imágenes puede engendrar nuevas experiencias de sociabilidad ? Se tiene el propósito de ilustrar el artículo a partir del estudio del “arte de la calle” (Street art), más concretamente del calligraffiti en Montreal – de la misma forma que éste puede encontrar repercusiones en París, Beirut y Túnez. De manera tal que es una manifestación de la articulación entre lo local, lo trans-local y lo virtual, esta práctica emergente debe permitir comprender como la circulación y la puesta en práctica de la visibilidad de las imágenes, dentro de un contexto contemporáneo de heterogeneidad cultural, de hibridación artística y de controversias sociales, puede suscitar nuevos desafíos y códigos político-culturales.
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Pratiques culturelles et politiques publiques : l’approche par le concept de « scène »
Marc Kaiser
pp. 133–157
AbstractFR:
Une scène musicale peut être définie comme unespace culturel délimité sur un territoire par unensemble d’activités, de lieux et d’institutionsautour d’une culture musicale commune. Les musiques populairess’inscrivent non seulement dans un espace de pratiques et dereprésentations sociales, mais également dans des espacespolitique et économique dans lesquels une multitude depolitiques publiques interviennent. Une scène culturelle donneplus largement à voir la diversité desréglementations en oeuvre qui participent à lafaçonner – alors que celles-ci ne sont pas toujoursdéfinies comme des instruments de gouvernance culturelle. Lesindustries culturelles, qui jouent un rôle central dans lesdynamiques culturelles locales et translocales, sont pourtant lesgrandes absentes des différentes études sur lespolitiques culturelles. En nous appuyant sur trois enquêtes deterrain (Paris, Sydney, Québec), nous montrons que lesinterventions dans le domaine des musiques populaires reposentuniquement sur deux registres d’action – le social etl’économique - ce qui interroge finalement lesvisées de l’interventionnisme culturel.
EN:
A music scene can be defined as a cultural space delimited on a territory by a set of activities, places and institutions in relation to a common musical culture. Popular music is not only bounden to a space of social practices and representations, but also to political and economic spaces in which a multitude of public policies intervene. More broadly, a cultural scene reveals the diversity of regulations implemented that participate in its shaping – while the latter are not always defined as instruments of cultural governance. The cultural industries, which play a central role in local and translocal cultural dynamics are, however, largely absent from the various studies on cultural policies. Drawing on three field studies (in Paris, Sydney, Québec), we show that public interventions towards popular music are based solely on two registries of action – the social and economics – which ultimately questions the aims of cultural interventionism.
ES:
Una escena musical se define como un espacio cultural en una zona delimitada por un conjunto de actividades, lugares e instituciones en torno a una cultura musical común. La música popular no sólo encaja en un espacio de prácticas y representaciones sociales, sino también los espacios políticos y económicos dónde se involucran una multitud de políticas públicas. Una escena cultural permite ver de manera más amplia la diversidad de regulaciones implementadas e involucradas en su formación - mientras que no se definan siempre como instrumentos de gobernanza cultural. Las industrias culturales desempeñan una función central en las dinámicas culturales locales y trans-locales, sin embargo son igualmente las grandes ausentes de los diversos estudios sobre políticas culturales. A partir de tres estudios de campo (París, Sídney, Quebec), se muestra que las intervenciones en el marco de la música popular se basan únicamente en dos registros de acciones : sociales y económicas, las cuales nos permiten cuestionar en última instancia, los objetivos del intervencionismo cultural.
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Décisions politiques, charisme d’institution et scènes artistiques : quelles actions réciproques ?
Laurent Fleury
pp. 159–180
AbstractFR:
La valeur explicative de l’idée de scènes s’avère féconde si l’on considère que l’existence de scènes artistiques et la concurrence qu’elles se livrent à l’échelle internationale a influencé des décisions politiques de premier plan. L’atteste la décision de nommer Jean Vilar au Théâtre National Populaire en 1951, dans un contexte où la scène européenne du théâtre se structure autour de lieux phares comme le Piccolo Teatro que fonde Giorgio Strehler à Milan en 1948 ou le Berliner Ensemble dont Bertolt Brecht prend la direction en 1949. En témoigne également la décision de créer un Centre d’art et de culture sur le plateau Beaubourg par le président Pompidou au moment où Paris perdait son statut de capitale internationale des arts au profit d’une effervescence créatrice outre-Atlantique (New York) et outre-Rhin (Kassel, Darmstadt, Cologne, Düsseldorf), lesquelles se livraient, dans les années 1970, une concurrence sans merci en matière d’art et de culture.
EN:
The explanatory value of the concept of scenes is fruitful if we consider that the existence of artistic scenes and the competition they establish between themselves at the international level have influenced first rank political decisions. Such was the case with the nomination of Jean Vilar at the Théâtre national populaire in 1951, in the context when the European theatrical scene was being structured around other prominent theatrical venues such as the Piccolo teatro, founded by Giorgio Strehler in Milan in 1948, or the Berliner Ensemble, founded and directed by Brecht in 1949. Such was also the decision to create an Art Center on the plateau of Beaubourg by the French president Pompidou, at the time when Paris was losing its status of international capital of the arts, to the profit of an artistic effervescence in New York and elsewhere in Europe (Kassel, Darmstadt, Cologne, Düsseldorf), in cities which were establishing between themselves in the 1970s a merciless competition in arts and culture.
ES:
El valor explicativo de la idea de las escenas es reconocido como fecundo, si consideramos que la existencia de las escenas artísticas y la competencia que ellas libran a escala internacional, afectó en un primer momento a las decisiones políticas. El hecho de nombrar a Jean Vilar en el Teatro Nacional Popular en 1951, dentro de un contexto donde la escena europea del teatro se estructura alrededor de lugares claves como el Piccolo Teatro que funda Giorgio Strehler en Milán, en 1948 o el “Berliner Ensamble”, en donde Bertolt Brecht toma la dirección en 1949. Así también lo demuestra la decisión de crear un Centro de arte y de cultura sobre el Plateau Beaubourg, por el Presidente Pompidou, en el momento en donde París perdía su estatuto de capital internacional de las artes, beneficiando a la efervescencia creadora al otro lado del Atlántico (New York) o en el otro-Rin (Kassel, Darmstadt, Colonia, Dusseldorf), las cuales libraban, en los años 1970, una competencia sin piedad, en materia de arte y de cultura.