Cahiers de recherche sociologique
Number 20, 1993 Ethnicité et nationalismes. Nouveaux regards Guest-edited by Micheline Labelle
Table of contents (18 articles)
Présentation
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Prise de conscience : nationalité et tensions sociétales. Notes pour un témoignage
Stanley Bréhaut Ryerson
pp. 11–20
AbstractFR:
L’auteur aborde les épineuses questions nationale, ethnique, autochtone, de classe au Canada/Québec sur trois registres : personnel, historiographique et épistémologique. Tout en se servant de « son vécu personnel et familial », il réfléchit sur la justesse des analyses qui ont été avancées sur ces questions au cours des soixante dernières années. Il suggère des pistes de réflexion sur le rapport entre la domination de classe, les nations, la démocratie et les rapports égalitaires. En terminant il affirme la valeur heuristique pour traiter de ces sujets de l’approche multidisciplinaire, particulièrement de la socio-historique qui pourrait permettre de mieux cerner le réel en l’expliquant.
EN:
The author treats the complex issues of nation, ethnicity, native peoples, and class in Quebec/Canada at three levels: personal, historiographical, and epistemological. With reference to his "personal and family experience", he reflects on the "validity" of the analyses of these issues offered over the past sixty years. He suggests certain avenues of reflection on the relationship between class domination, nations, democracy, and egalitarian relations. In closing, he underlines the heuristic value of treating these issue through an interdisciplinary approach, particularly a socio-historical one that allows a better circumscription of the real in explaining it.
ES:
El autor aborda las espinosas cuestiones nacional, étnica, autóctona y de clase en Canadá/Quebec en tres registros: personal, historiográfico y epistemológico. Remitiéndose a sus "vivencias personales y familiares", éste reflexiona sobre la adecuación de los análisis efectuados en torno a esas cuestiones durante los últimos sesenta años. El autor sugiere vías de reflexión sobre la relación entre la dominación de clase, las naciones, la democracia y las relaciones igualitarias. Finalmente, el autor afirma el valor heurístico que posee para tratar estos temas el enfoque multidisciplinano, y particularmente el socio-histórico, que podría permitir una mejor aprehensión y explicación de la realidad.
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Gouvernement autochtone et nationalisme ethnique
Diom Romeo Saganash
pp. 21–44
AbstractFR:
L’auteur est membre de la nation crie et il occupe un poste important de responsabilité dans sa nation. Il identifie ici, du point de vue original des peuples autochtones, les paramètres de la problématique actuelle de l’autonomie gouvernementale. Il analyse le sens des mots qui sont utilisés dans ce débat, le droit des peuples autochtones au sens du droit international, la comparaison avec la situation du Québec, la relation de traité de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, la dialectique entre les nationalismes et les fédéralismes, la comparaison avec la problématique de l’immigration dans certains pays et quelques exemples de statut du droit des autochtones à travers le monde. Il tente de situer avec les nuances nécessaires et dans sa juste proportion le problème que peut représenter l’« ethnicité » du nationalisme autochtone.
EN:
The author is an Innu (Cree) and occupies an important elected position of responsability within his Nation. He identifies here, from the view of Indigenous Peoples, the parameters of the current question of self-government. The paper analyses the meaning of words used in this debate, the rights of Indigenous Peoples from the perspective of International Law, the comparison with the situation in Québec, the James Bay and Northern Quebec Agreement treaty relation, the logic between nationalisms and federalisms, the comparison with the immigration problematic in certain countries and examples of the status of indigenous rights around the world. Finally, it attempts, with the necessary nuances and in its proper perspective, to situate the problem that may represent the "ethnicity" of indigenous nationalism.
ES:
El autor, que es miembro de la Nación Crie y ocupa un puesto de responsabilidad en ella, identifica desde el punto de vista original de los pueblos autóctonos los parámetros de la problemática actual relativa a la autonomía gubernamental. El autor analiza el sentido de las términos que se emplean en ese debate, el derecho de los pueblos autóctonos desde el punto de vista del derecho internacional, la comparación con la situación del Quebec, la relación del tratado de la Convención de la Bahía James y del Norte del Quebec, la dialéctica entre los nacionalismos y los federalismos, la comparación con la problemática de la inmigración en ciertos países, y algunos ejemplos del estatuto jurídico de los autóctonos a través del mundo. El autor busca situar, con los matices necesarios y en su justa proporción, el problema que puede representar la "etnicidad" del nacionalismo autóctono.
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Société traditionnelle, société politique et sociologie québécoise, 1945-1980
Gilles Bourque
pp. 45–83
AbstractFR:
L’analyse de la production sociologique au Québec, de 1945 à 1980, ne saurait être entreprise sans faire référence à la transformation des conditions générales d’énonciation qu’a connue la société québécoise durant cette période. On peut schématiquement regrouper cette sociographie en quatre courants distincts. Le premier, de 1945 à 1960, se donne comme un savoir critique de l’adaptation illustrant l’inadéquation de la référence au traditionalisme. Le début des années soixante marque le passage à la dominance d’une forme de la représentation présentant désormais le Québec comme une société politique. Une sociologie fonctionnelle de l’adaptation se développe dès lors, liée à la mise en place de l’État keynésien. Les années soixante-dix voient au contraire l’affirmation d’une sociologie de l’émancipation. Divisée en deux courants antagonistes, culturaliste et politiste, cette sociologie travaille à la redéfinition d’une société québécoise dorénavant soumise aux pleines déterminations de la modernité.
EN:
The modernity of sociological production in Quebec from 1945 to 1980 cannot be attempted without referring to the transformation in the general conditions of Quebec's expression of itself as a society during this period. We can regroup this sociography schematically into four distinct approaches: the first, from 1945 to 1960, presented itself as a form of critical knowledge of adaptation which illustrated the inadequacy of references to traditionalism. The beginning of the 1960s marked the transition towards the predominance of a representational form which thereafter presented Quebec as a political society. In the third tendency a functionalist sociology, linked to the consolidation of the Keynesian state, took root. The 1970s saw in contradistinction the affirmation of a sociology of emancipation. Divided between two mutually antagonistic approaches, culturalist and political, Quebec sociology is working towards the redefinition of a Québécois society henceforth caught in the determining web of modernity.
ES:
El análisis de la producción sociológica en el Quebec entre 1945 y 1980 no puede soslayar la referencia a la transformación de las condiciones generales de enunciación que ha conocido la sociedad quebequense durante ese período. Esquemáticamente, se pueden observar en la sociografía cuatro corrientes distintas. La primera, de 1945 a 1960, se propone como un saber crítico de la adaptación e ilustra la inadecuación de la referencia al tradicionalismo. El inicio de los años sesenta marca el pasaje a la dominancia de un modo de representación del Quebec como sociedad política. A partir de entonces, se desarrolla una sociología funcional a la adaptación, ligada a la formación del Estado Keynesiano. Los años setenta dan cuenta, en cambio, de la afirmación de una sociología de la emancipación. Dividida en dos corrientes antagonistas, culturalista y politista, esta sociología trabaja la redefinición de una sociedad quebequense plenamente sometida a las determinaciones de la modernidad.
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La question nationale dans le discours de leaders d’associations ethniques de la région de Montréal
Micheline Labelle, Gaétan Beaudet, Joseph Lévy and Francine Tardif
pp. 85–111
AbstractFR:
Cet article porte sur le discours de leaders d’associations communautaires (italiennes, juives, haïtiennes et libanaises) de la région de Montréal sur la question nationale. Engagés qu’ils sont dans l’action sociale et politique, ces leaders contribuent à la définition d’identités particulières et sont porteurs de revendications basées sur l’ethnicité. Cette construction sociale de l’ethnicité et la mobilisation identaire autour d’enjeux politiques participent d’un contexte societal particulier marqué par la question nationale. Le discours est analysé autour de trois thèmes : la question linguistique, les références identitaires, les orientations politiques. L’interprétation renvoie au rôle de l’ethnicité, comme catégorie politique, au rôle de l’État dans la gestion de l’ethnicité et aux rapports de force entre blocs sociaux souverainistes et fédéralistes dans le contexte canadien et québécois.
EN:
This article has for its object the discourse of leaders of community associations (Italian, Jewish, Haitian and Lebanese) in the Montreal region bearing on the national question. These leaders are implicated in social and political action and contribute to the definition of particular identities and make demands based on ethnicity. This social construction of ethnicity and the political mobilisation based on ethnicity is part of the special context in Quebec marked by the national question. The discourse is analysed in reference to three themes: the linguistic question, identity references, political orientations. The interpretation bears on the theoretical reflexion on ethnicity as a political category for action, on the analysis made of the role of the state regarding the gestion of ethnicity in the Canadian and Quebecois contexts and on the relations of force between them.
ES:
Este artículo trata acerca del discurso de los líderes de asociaciones comunitarias (italianas, judías, haitianas y libanesas) de la región de Montreal a propósito de la cuestión nacional. Comprometidos con la acción social y política, estos líderes contribuyen a la definición de identidades particulares y son portadores de reivindicaciones basadas en la etnicidad. Esta construcción social de la etnicidad, así como la movilización identitaria en torno a cuestiones políticas, se inscriben en un contexto societal particular marcado por la cuestión nacional. El discurso es analizado en función de tres temas: la cuestión lingüística, las referencias identitarias y las orientaciones políticas. La interpretación remite al rol de la etnicidad como categoría política, al rol del Estado en la gestión de la etnicidad y a las relaciones de fuerza entre bloques sociales soberanistas y federalistas en el contexto canadiense y quebequense.
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National Histories and Ethnic History in Canada
Roberto Perin
pp. 113–128
AbstractEN:
National history is out of fashion in Canada. Since the 1960s the constitutional crisis which has challenged the unitary character of the Canadian State has had a profound impact on its historiography. It is in this troubled context that social history emerged. In seeking to reconstitute the internal history of social groups, it broke the "national" consensus that had been created around not only the interpretations, but the periodicity of traditional history. The question now arises as to whether national history still exists as a category. If so, how many national histories does Canada have? Where do the First Nations and immigrant groups fit into to this (these) national history (histories), or do they have national histories of their own?
FR:
L’historiographie canadienne a vu émerger les travaux d’« histoire sociale » de catégories particulières (femmes, travailleurs, immigrants, Premières Nations, Québécois) dans le contexte des années soixante. L’auteur examine comment cette nouvelle dynamique sociale a contribué à la remise en question de postulats centraux de l’histoire nationale. Cette nouvelle génération d’historiens a présenté des agents actifs, avec leur propre histoire interne, structurée selon des perspectives, des stratégies et des intérêts spécifiques. Ceci a eu pour résultat de fragmenter l’histoire canadienne, mais de permettre en même temps la réinterprétation de postulats centraux. La nouvelle historiographie a le défi majeur de lier des explications pertinentes relevant de la classe sociale, du sexe, de l’ethnicité et de la nation. La tentatives de reconstruction de l’histoire de catégories particulières de la population sont cruciales mais doivent être faites dans la prise en compte des facteurs affectant le contexte global. L’auteur évoque le rôle de l’État, des structures de la vie politique et de la législation. Deux cas font obstacle à la réécriture de l’histoire canadienne : celui du Québec et celui des Premières Nations. En conséquence, il affirme l’existence de deux, sinon trois histoires nationales dans le contexte canadien. L’auteur s’attarde enfin à l’histoire sociale des immigrants pour faire remarquer que cette histoire ne se réduit pas aux politiques d’immigration. Elle n’est pas non plus une simple extension de l’histoire des pays d’origine. Les immigrants ont fonctionné dans des contextes complètement différents de ceux des pays d’origine ce qui a donné une nouvelle signification à leurs actions et à leur identité. Cela amène l’auteur à se demander si l’histoire des immigrants est une histoire nationale, au même titre que l’histoire des Québécois ou des Premières Nations. En dépit de la tentative de certaines minorités de se réclamer du statut de « peuple fondateur », l’auteur s’objecte à ces thèses qui se fondent souvent sur la complétudes institutionnelle et le pluralisme structurel des minorités. L’auteur s’objecte aux approches folklorisantes et isolationnbistes de l’histoire immigrée et prétend que l’histoire sociale doit apporter de nouveaux éclairages sur les groupes particuliers, mais aussi sur l’intégration de ces groupes à la communauté nationale.
ES:
La historia nacional no está más de moda en Canadá. La crisis constitucional que desde los años sesenta conmociona el carácter unitario del Estado canadiense ha tenido un impacto profundo en su historiografía. La historia social emerge en ese contexto conflictivo con el objeto de reconstruir la historia interna de los grupos sociales, quebrantando el consenso que hasta entonces existía en torno a las interpretaciones de la historia tradicional y su periodización. En la actualidad, el interrogante que se plantea es el siguiente: existe aún la historia nacional como categoría? De ser así, cuántas historias nacionales hay en Canadá? Las Primeras Naciones y los inmigrantes se integran a esta(s) historia(s), o poseen sus propias historias nacionales?
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Entre la mosaïque et la vague : l’ethnicité instrumentalisée dans le Machrek arabe
Rachad Antonius
pp. 129–155
AbstractFR:
Ce texte argumente en faveur d’une perspective instrumentaliste de l’ethnicité au Machrek. La définition de l’ethnicité et la spécificité des frontières ethniques dans cette région sont discutées. Il est proposé d’identifier les processus par lesquels des problématiques qui ne relèvent pas de l’ethnicité finissent par renforcer des frontières ethniques. Deux exemples de ces processus sont discutés. L’impact de la vision de l’identité collective proposée par les mouvements nationalistes et islamistes sur la définition et sur le renforcement des frontières ethniques est aussi abordé. Enfin l’instrumentalisation de l’ethnicité par des acteurs locaux et internationaux est discutée, et brièvement illustrée par des exemples.
EN:
This paper argues for an instrumentalist perspective of ethnicity in the Middle East. The definition of ethnicity and the specificity of ethnic boundaries in the region are discussed. It is proposed to examine the processes by which non-ethnic questions end up reinforcing ethnic boundaries, and two examples are given. The impact of the definition of collective identity by nationalist and islamic movements on ethnic boundaries is also examined. Finally, the instrumentalization of ethnic identity by local or international actors is discussed and examples are given.
ES:
Este texto propone una perspectiva instrumentalista de la etnicidad en Machrek. Se discute sobre la definición de la etnicidad, y la particularidad de las fronteras étnicas que existen en esta región. Se apunta a identificar ciertos procesos por los cuales determinadas problemáticas que no son étnicas terminan contribuyendo a reforzar las fronteras étnicas. Se presentan dos ejemplos de tales procesos. Se aborda también el impacto que tiene la visión de la identidad colectiva propuesta por los movimientos nacionalistas e islamistas sobre la definición y la consolidación de las fronteras étnicas. Finalmente, se presenta y se ilustra con ejemplos la instrumentalización de la etnicidad por parte de actores locales e internacionales.
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Ethnies et nations
Dominique Schnapper
pp. 157–167
AbstractFR:
Les concepts d’ethnie et de nation sont à ce point chargés de valeurs et de passions qu’il importe de les définir pour les utiliser dans les travaux sociologiques. L’ethnie désigne une communauté historique, qui a la conscience d’être unique et la volonté de le rester. Mais contrairement à la nation, elle n’a pas nécessairement d’expression politique. La nation, elle, est une organisation politique. Une double pensée de la nation politique moderne s’est élaborée, l’une fondée sur la légitimité de la volonté des citoyens (nation « à la française » ou « à l’américaine »), l’autre sur des critères ethniques et linguistiques (nation « à l’allemande »). Il faut dépasser ces oppositions historiques et idéologiques et proposer une définition proprement sociologique de la nation moderne, à partir du processus d’intégration politique des populations, diverses par leurs origines et leurs caractéristiques, autour d’un projet politique commun.
EN:
The concepts of ethnie and nation have become so loaded with values and passions that it is necessary to define them in order to be able to employ them in sociological research. Ethnie designates an historical community, which is conscious of being unique and display the desire to remain so. But, contrary to nation, it does not necessarily have a political organization. A double reflection on the modern political nation is elaborated. The first is based on the legitimacy of the will of the people (French — or American — style nation). The other is based on ethnic and linguistic criteria (German style nation). It is important to go beyond these historical and ideological oppositions and propose a sociological definition of the modern nation, based on the process of political integration of populations, diversified in terms of their origins and their characteristics, around a shared political project.
ES:
Los conceptos de etnias y de naciones están tan cargados de valores y de pasiones que es importante definirlos para poder utilizarlos en sociología. La etnia designa una comunidad histórica que tiene la consciencia de ser única y la voluntad de continuar siéndolo. Pero contrariamente a la nación, ella no tiene necesariamente conciencia política. La nación, en cambio, es una organización política. Existen dos concepciones de la nación política moderna, una fundada sobre la legitimidad a partir de la voluntad de los ciudadanos (nación "a la francesa" o "a la americana"), y la otra sobre criterios étnicos y lingüísticos (nación "a la alemana"). El artículo propone superar esas oposiciones históricas e ideológicas, y sugiere una definición propiamente sociológica de la nación moderna, a partir de los procesos de integración política de poblaciones diversas por orígenes y características alrededor de un proyecto político común.
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Nationalisme et racisme
Michel Wieviorka
pp. 169–181
AbstractFR:
Après avoir indiqué qu’il vaut mieux associer les catégories de nationalisme et de racisme, plutôt que celles de nation et de race, l’article construit l’espace analytique du nationalisme, puis celui du racisme. Il met ensuite en relation nationalisme et racisme, soulignant les risques qu’il y a à proposer des raisonnements trop rapides, ou une théorisation trop générale.
EN:
This article first argues for the association of the categories of nationalism and racism, rather than those of nation and race. It then constructs theoretical frameworks for the respective analyses of nationalism and racism. It then proposes to analyse the relationship between nationalism and racism, emphatizing the respective risks of too general or over-hasty theorizations.
ES:
Luego de sugerir que es más apropiado asociar las categorías de nacionalismo y racismo que aquellas de nación y raza, el presente artículo construye sucesivamente los espacios analíticos del nacionalismo y del racismo. Se establece entonces la relación entre ambas categorías, subrayándose los riesgos que implica proponer razonamientos superficiales o una teorización demasiado general.
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Nationalism and Racism
Nira Yuval-Davis
pp. 183–202
AbstractEN:
This article propose a typology of the ideologies underwriting nationalist projects and seeks to show that ethnic divisions, based on "race" and nation, do not constitute mutually exclusive categories. It distinguishes between nationalisms predicated on biological origin, culture, and religion. It follows with a discussion of nationalism based on the ideologies of multiculturalism or cultural pluralism. Finally, it treats the themes of nationalism and citizenship, arguing that in western nation-states constructed around a universalist notion of citizenship, issues pertaining to immigration and racism serve to delineate the borders of citizenship.
FR:
Cet article propose une typologie des idéologies présentes dans les projets nationalistes et cherche à voir comment les divisions ethniques, fondées sur la « race » et sur la nation ne constituent pas des catégories mutuellement exclusives. Il résume d’abord les diverses conceptions de la nation (primordialistes, marxistes, modernistes) et les conceptions qui examinent les origines ethniques des nations et les processus d’homogénéisation des États-nations autour de « communautés imaginées » (Smith, Zubaida, Anderson, etc.). Sont ensuite distingués divers types de nationalismes : un nationalisme s’alimentant à même l’idée d’origines biologiques communes, comme mythe fondateur, et qui sera à la source du racisme différentialiste; un nationalisme à base culturelle, selon lequel le monde est divisé entre « eux » et « nous » au moyen de frontières imaginaires ou de mytho-moteurs qui permettent d’identifier les gens comme membres ou non-membres d’une collectivité spécifique; et, un nationalisme religieux (sous la forme de la théologie de la libération ou du fondamentalisme) dont elle affirme l’expansion dans le monde au nom de la lutte anti-impérialiste et anti-raciste. On discute par la suite du type de nationalisme qui tente de se fonder sur les idéologies et les politiques étatiques du multiculturalisme ou du pluralisme culturel. Et, l’auteure soulève les difficultés liées à l’application de ces politiques : tension, sinon contradiction, avec la culture hégémonique; définition des frontières de la différence entre les diverses cultures; vision essentialiste de la culture et réductionnisme des minorités aux aspects culturels; détermination des besoins culturels à respecter dans la sphère privée et la sphère publique, détermination des représentants « authentiques » des communautés, homogénéisation des minorités, qu’elles soient anciennes, nouvelles, immigrantes ou autochtones en un tout unifié, etc. Finalement, elle aborde les thèmes du nationalisme et de la citoyenneté en soulignant que les États-nations de l’Ouest sont construits autour du postulat qu’il y a correspondance entre les frontières de la société civile et politique, les citoyens de l’État et les membres de la collectivité nationale. Ceci dit, l’auteure crée l’idéologie et l’illusion d’une vision universaliste de la citoyenneté. S’il est vrai que cette idéologie fournit les bases des mobilisations anti-exclusionistes et anti-racistes, elle masque en même temps l’existence du racisme institutionnel en dépit du discours universaliste.
ES:
Este artículo propone una tipología de las ideologías presentes en los proyectos nacionalistas y pretende indagar cómo las divisiones étnicas basadas en la "raza" y en la nación no constituyen categorías mutuamente excluyentes. El autor distingue los nacionalismos fundados en la idea de orígenes biológicos comunes, en la cultura y en la religión. Se discute sobre el nacionalismo en base a las ideologías del multiculturalismo o del pluralismo cultural. Finalmente, se abordan los temas del nacionalismo y de la ciudadanía, sosteniéndose que en los Estados nacionales occidentales, construidos en torno a una visión universalista de la ciudadanía, las cuestiones de la inmigración y del racismo contribuyen a estrechar las fronteras de la ciudadanía.
Hors thème
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La logique économique du désarmement
Yves Bélanger
pp. 203–220
AbstractFR:
Avec la fin de la guerre froide, le marché de l’armement est confronté à une inévitable décroissance qui donne lieu à de profonds bouleversements au sein de la base industrielle de défense des pays occidentaux. La nouvelle dynamique entrepreneuriale peut se résumer en trois concepts : concentration, restructuration et globalisation des marchés. Dans ce contexte, la stratégie retenue par l’industrie québécoise apparaît inappropriée.
EN:
With the end of the Cold War, the arms market took an inevitable downturn which had a profond effect on the western defence industrial base. The new entrepreneurial spirit can be summarized in three concepts: concentration, restructuring and globalization of mese markets. In this context, the strategy used by Quebec industry seems inappropriate.
ES:
Con el fin de la guerra fría, el mercado de armamentos ha sufrido una inevitable reducción, lo cual provoca profundos cambios en la base industrial de defensa de los países occidentales. La nueva dinámica empresarial puede resumirse en tres conceptos: concentración, reestructuración y globalización de los mercados. En ese contexto, la estrategia escogida por la industria del Quebec se revela inadecuada.
Note de recherche
Comptes rendus
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Raymond Boudon (dir.), Traité de sociologie, Paris, PUF, 1992, 575 p.
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Robert J. Brym et Bonnie J. Fox, From Culture to Power: The Sociology of English Canada, Toronto, Oxford, 1989, 222 p.
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Nadia Khouri (dir.), Discours et mythes de l’ethnicité, Montréal, ACFAS, 1992, 231 p. / "Racisme, ethnicité, nation", revue Sociologie et sociétés, vol. 24, no 2, Automne 1992, 207 p. / Gérard Daigle et Guy Rocher (dir.), Le Québec en jeu, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1992, 811 p. / François Rocher (dir.), Bilan québécois du fédéralisme canadien, Montréal, VLB, coll. Études québécoises, 1992, 405 p.
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Dominique Schnapper, La France de l’intégration : sociologie de la nation 1990, Paris, Gallimard, 1991, 374 p.
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"Relations interethniques et pratiques sociales", Nouvelles pratiques sociales, vol. 5, no 2, automne 1992, 222 p.