Abstracts
Résumé
La géographie de l’enfermement s’est largement construite à partir d’une approche de l’enfermement par son rapport à la mobilité. Ce lien originel, fondateur, entre réclusion et mobilité, caractérise la discipline. À partir d’une revue de la littérature et d’éléments empiriques portant sur l’enfermement des étrangers en Roumanie, cet article montre comment les rapports de pouvoir constitutifs de l’enfermement s’exercent à travers ces mobilités. La place des mobilités dans le développement de la géographie de l’enfermement est abordée dans un premier temps. Puis trois échelles de déploiement de ces mobilités sont présentées. Entre établissements fermés d’abord, les mouvements sont décidés et mis en oeuvre par les différents acteurs chargés de l’application des politiques migratoires et pénales ; ces mouvements sont inhérents à la mise en place de la domination institutionnelle. Entre l’intérieur des établissements et leur environnement proche ensuite, les mobilités génèrent des relations dedans-dehors qui participent aux rapports de pouvoir intra-muros. Enfin, l’article traite des déplacements internes aux établissements. Leur gestion constitue un des principaux outils de maintien de l’ordre entre les murs ; mais cet ordre, négocié, accorde une certaine marge de manoeuvre aux personnes enfermées. Les mobilités se révèlent ainsi être un prisme idéal pour étudier certaines déclinaisons des relations de pouvoir dans les institutions fermées.
Mots-clés :
- Enfermement,
- mobilités gouvernementales,
- continuum d’enfermement,
- ordre négocié,
- Roumanie
Abstract
Carceral geography was largely constructed based on a carceral approach, by way of its relation to mobility. This original, founding link between confinement and mobility characterizes the discipline. Based on both a review of the literature, as well as fieldwork conducted on the detention of foreigners in Romania, this article discusses how the power relations that constitute confinement are exercised via these mobilities. The role of mobility in the development of the geography of confinement is first discussed. Next, three scales of deployment for these mobilities are analyzed. First, between closed institutions, where movements are decided and implemented by the various actors charged with enforcing migration and penal policies, and where governmental mobilities are inherent to the implementation of institutional domination. Second, between the interior of the institutions and their immediate environment, mobility generates inside-outside relations that play a part in power relations within the institutions. Finally, the article deals with movements within the institutions. While the management of these movements is one of the main tools used to maintaining order, this negotiated order nonetheless grants a certain amount of leeway to the detainees. Mobility thus proves to be a pertinent prism for studying variations of power relations within closed institutions.
Keywords:
- Carceral,
- governmental mobility,
- carceral continuum,
- negotiated order,
- Romania
Resumen
La geografía del encierro se ha basado en gran medida en un enfoque del encierro a través de su relación con la movilidad. Este vínculo original y fundacional entre confinamiento y movilidad caracteriza la disciplina. A partir de una revisión de la literatura y de pruebas empíricas sobre el encierro de extranjeros en Rumanía, este artículo analiza las relaciones de poder que constituyen el confinamiento a través de estas movilidades. En primer lugar, se analiza el lugar que ocupan las movilidades en el desarrollo de la geografía del encierro. A continuación, se presentan tres escalas de despliegue de estas movilidades. La primera se da entre establecimientos cerrados, donde los movimientos son decididos e implementados por los distintos actores encargados de aplicar las políticas migratorias y penales ; estos movimientos son inherentes a la implementación de la dominación institucional. La segunda opera entre el interior de las instituciones y su entorno inmediato, donde la movilidad genera relaciones dentro-fuera que participan en las relaciones de poder intramuros. Por último, el artículo abordará los movimientos internos de las instituciones. Su gestión es una de las principales herramientas para mantener el orden intramuros ; pero este orden, negociado, da cierto margen de maniobra a las personas encerradas. La movilidad se revela así como un prisma ideal a través del cual estudiar ciertos aspectos de las relaciones de poder en las instituciones cerradas.
Palabras clave:
- Encierro,
- movilidades gubernamentales,
- continuum carcelario,
- orden negociado,
- Rumanía
Appendices
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