Abstracts
Résumé
Le présent article constitue une tentative de réfutation d’un certain nombre de faussetés qui se sont méritées un large soutien dans la pensée légale et criminologique. Ces faussetés sont les suivantes. D’abord, l’interprétation erronée d’affirmations universelles telles que : « chacun condamne le meurtre » en tant qu’expression d’un consensus multiculturel condamnant ce type de comportement ; ces affirmations, il sera argumenté, ne sont que des tautologies qui reflètent la conviction de nos coutumes linguistiques. Deuxièmement, la croyance erronée que la criminologie peut rendre compte de manière dogmatique pour l’ensemble des faits associés à son domaine d’étude par l’entremise d’une explication unique qui engloberait tout ; des arguments sont avancés pour montrer que le sort des études criminologiques est la fragmentation. Troisièmement, il est argumenté que le système de justice criminelle devrait être conçu comme un appareil de provocation sociale plutôt que comme une institution de réaction sociale. Quatrièmement, il est souligné que nous devons tracer une distinction claire entre la notion légale de sentence et la notion intuitive de punition ; l’auteur est conduit, en mettant l’accent sur cette différence, à comparer brièvement les tenants principaux de ce qu’il appelle respectueusement la « criminologie dogmatique » et la « criminologie sceptique ». Finalement, la nécessité de reconnaître comme deux affaires distinctes la justification et l’attribution de sanctions criminelles est démontrée, tout comme le fait que la fascination pénale pour la peine capitale est responsable d’obscurcir la distinction entre ces questions.
Mots-clés :
- Système de justice criminelle,
- sanction criminelle,
- pensée légale,
- pensée criminologique,
- peine capitale
Abstract
This paper is an attempt at the refutation of certain fallacies, which have gained a wide currency in legal and criminological thinking. These fallacies are the following. First, the mistaken interpretation of universal statements such as « Any person condemns murder » as the expression of a cross-cultural consensus about the blameworthiness of a certain type of behaviour ; such statements, it is argued, are mere tautologies reflecting the cogency of our linguistic customs. Second, the erroneous belief that criminology can dogmatically account for the sum of the facts which appertain to its field of study, by means of a single, all-encompassing explanation ; arguments are given fo show that the fate of criminological studies is fragmentation. Third, it is argued that the criminal justice system should be conceived as an apparatus for social provocation rather than as institutionalized social reaction. Fourth, it is pointed out that we must draw an unambiguous distinction between the legal notion of a sentence and the intuitive notion of punishment ; stressing this difference leads the author to compare briefly the main tenets of what he respectively calls dogmatic and sceptical criminology. Finally, the necessity to recognize as separate issues the justification and the allocation of criminal sanctions is proven and it is shown how the penal fascination with capital punishment is responsible for blurring the distinction between these issues.
Keywords:
- Criminal justice system,
- criminal sanction,
- legal thinking,
- criminological thinking,
- capital punishment
Resumen
El presente artículo es un intento de refutación de algunas falacias que se han vuelto corrientes en el pensamiento legal y criminológico. Éstas son las siguientes : primera, la interpretación errónea de declaraciones universales del tipo “todo el mundo condena el homicidio” como la expresión de un consenso transcultural sobre lo reprochable de cierto tipo de comportamiento. Dichas declaraciones, se argumenta, son meras tautologías que reflejan lo persuasivo de nuestras costumbres lingüísticas. Segunda, la creencia errónea de que la criminología puede dogmáticamente dar cuenta de la suma de los hechos que pertenecen a su campo de estudio por medio de una única explicación totalizadora ; se argumenta para mostrar que el destino de los estudios criminológicos es la fragmentación. Tercero, se arguye que el sistema de justicia criminal debe concebirse como un aparato para la provocación social más que como una reacción social institucionalizada. Cuarto, se indica que debemos trazar una distinción sin ambigüedad entre la noción legal de la sentencia y la noción intuitiva del castigo ; destacar esta diferencia lleva al autor a comparar de manera sucinta los principios fundamentales de lo que él respetuosamente llama “criminología dogmática” y “criminología escéptica”. Por último, se prueba la necesidad de reconocer como asuntos separados la justificación y la asignación de sanciones criminales y se muestra cómo la fascinación penal por la pena capital es responsable de que se haga más confusa la distinción entre ambos conceptos.
Palabras clave:
- Sistema de justicia criminal,
- sanción criminal,
- pensamiento legal,
- pensamiento criminológico,
- pena capital