Volume 44, Number 1, Spring 2011 Jean-Paul Brodeur, d’hier à aujourd’hui Guest-edited by Dianne Casoni
Table of contents (11 articles)
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Introduction : de la sémiologie à la criminologie
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Avant-propos : criminologie et philosophie. Quelques remarques sur la pensée de Jean-Paul Brodeur
Jean-Paul Brodeur
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Surveiller et punir (1976)
Jean-Paul Brodeur and Stéphane Leman-Langlois
pp. 19–43
AbstractFR:
Dans cet article, nous présenterons d’abord sous une forme schématique les principales thèses qui sont défendues dans le livre de Michel Foucault. Puis, nous consacrerons une seconde partie à examiner de façon plus approfondie les principaux points de l’argumentation qu’il développe et nous verrons comment certains des thèmes du livre nous paraissent avoir un intérêt plus immédiat pour le criminologue, soit parce qu’ils convergent avec la recherche en criminologie ou parce qu’ils en constituent une critique. Ensuite, nous soulèverons certains points qui concernent la méthode utilisée par Foucault. Cette partie de notre exposé sera plus critique. Enfin, nous conclurons par un rappel des conclusions de Foucault sur la naissance de la criminologie. Nous tenterons alors de mettre en lumière ce que les études criminologiques devraient retenir du livre de Michel Foucault, outre ce qu’il nous apprend à titre documentaire sur la naissance de la prison.
EN:
In this paper, we will start by presenting, in schematic form, the principal theses discussed in Michel Foucault’s book. Then, we will devote the second part to a deeper understanding of the principal parts of the argumentation he develops and we will see how some of the themes he develops are of a more immediate interest to the criminologist, either because they converge with research in criminology or because they constitute a critique of it. Then, we will raise certain points that concern the method used by Foucault. This part of our argument will be more critical. Finally, we will conclude with a recall of Foucault’s conclusions on the birth of criminology. We will then attempt to shed light on what criminological studies should retain of Michel Foucault’s book, furthermore about what he has taught us, from a documentary point of view, of the birth of the prison.
ES:
En la primera parte de este artículo presentamos, de forma esquemática, las principales tesis defendidas en el libro de Michel Foucault. En la segunda parte, examinamos los principales puntos de la argumentación que desarrolla y mostramos cómo algunos de los temas del libro resultan de interés para la criminología, ya sea porque convergen con la investigación en criminología o porque constituyen una crítica a ésta. A continuación, analizamos algunos aspectos de la metodología empleada por Foucault –esta sección resulta más crítica. Para terminar, recordamos las conclusiones de Foucault sobre el nacimiento de la criminología y subrayamos los elementos que los estudios criminológicos deben retener del libro de Michel Foucault, además de aquellos, de índole documental, relacionados con el nacimiento de la criminología.
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La Crise d’octobre et les commissions d’enquête (1980)
Jean-Paul Brodeur and Samuel Tanner
pp. 45–66
AbstractFR:
Le présent article vise à faire le point sur les conclusions des principales enquêtes qui se sont penchées sur la crise d’octobre 1970 au cours de laquelle le ministre québécois du travail, Pierre Laporte, a été trouvé mort dans le coffre d’une automobile abandonnée par ses ravisseurs du Front de libération du Québec (FLQ), et James Richard Cross, un attaché commercial britannique, enlevé par une autre cellule du FLQ, a été retrouvé sain et sauf par la police. De toutes les enquêtes qui se sont préoccupées de façon directe ou indirecte des événements d’octobre, seuls les travaux de Me Jean-François Duchaîne, explicitement mandaté par le gouvernement du Québec pour conduire des investigations sur la Crise d’octobre et ceux de la Commission Keable sur des opérations policières sont jugés suffisamment pertinents pour être présentés et discutés dans cet article. Les évènements, tel qu’ils ont été rapportés par chacune des deux enquêtes, sont présentés et discutés d’abord en ce qui concerne le rapport Duchaîne, puis en ce qui a trait à la Commission Keable. Enfin, la question de savoir si la Crise d’octobre avait été contrôlée politiquement ou policièrement est abordée et argumentée à la lumière des informations révélées par les enquêtes effectuées et à l’aune de l’expérience de l’auteur.
EN:
This article reviews the conclusions of the principal investigations into the October 1970 Crisis during which the Quebec Minister of labor, Pierre Laporte, was found dead in the trunk of a car abandoned by his Front de libération du Québec (FLQ) kidnapers, while James Richard Cross, a British commercial attaché, kidnapped by another FLQ cell, was found and liberated by the police. Amongst all the investigations that focused directly or indirectly on the October events, only the work of the investigator, Jean-François Duchaîne, explicitly mandated by the Quebec government to conduct an investigation into this crisis and that of the Keable Commission on police operations were judged sufficiently relevant to be presented and discussed in the present article. The events as they were reported by each of these two investigations are presented and discussed, firstly as they relate to the Duchaîne report and then to the Keable Commission. Finally, the question of whether the October Crisis was controlled politically or by the police is addressed and argued in light of the information revealed by the investigations and in view of the author’s experience.
ES:
El presente artículo analiza las conclusiones de las principales investigaciones realizadas sobre la crisis de octubre de 1970, durante la cual el ministro quebequés del trabajo, Pierre Laporte, fue hallado muerto dentro de la cajuela de un automóvil abandonado por sus secuestradores del Frente de liberación de Quebec (FLQ), y James Richard Cross, un agregado comercial británico secuestrado por otra célula del FLQ, fue encontrado sano y salvo por la policía. De todas las investigaciones que se han ocupado directa o indirectamente de esos acontecimientos, sólo los trabajos de Jean-François Duchaîne, explícitamente mandatado por el gobierno de Quebec para investigar la Crisis de octubre, y los de la Comisión Keable sobre operaciones policíacas, son juzgadas suficientemente pertinentes para ser presentados y discutidos en este artículo. Los hechos, tal y como fueron reportados por cada una de esas investigaciones, son presentados y discutidos, primero en lo que toca al informe de Duchaîne y luego al de la Comisión Keable. Finalmente, se aborda la cuestión de si la Crisis de octubre fue o no controlada políticamente o por la policía y se le analiza a la luz de las informaciones reveladas por las investigaciones y de la experiencia del autor.
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Provocations (1986)
Jean-Paul Brodeur and Pierre Landreville
pp. 67–96
AbstractFR:
Le présent article constitue une tentative de réfutation d’un certain nombre de faussetés qui se sont méritées un large soutien dans la pensée légale et criminologique. Ces faussetés sont les suivantes. D’abord, l’interprétation erronée d’affirmations universelles telles que : « chacun condamne le meurtre » en tant qu’expression d’un consensus multiculturel condamnant ce type de comportement ; ces affirmations, il sera argumenté, ne sont que des tautologies qui reflètent la conviction de nos coutumes linguistiques. Deuxièmement, la croyance erronée que la criminologie peut rendre compte de manière dogmatique pour l’ensemble des faits associés à son domaine d’étude par l’entremise d’une explication unique qui engloberait tout ; des arguments sont avancés pour montrer que le sort des études criminologiques est la fragmentation. Troisièmement, il est argumenté que le système de justice criminelle devrait être conçu comme un appareil de provocation sociale plutôt que comme une institution de réaction sociale. Quatrièmement, il est souligné que nous devons tracer une distinction claire entre la notion légale de sentence et la notion intuitive de punition ; l’auteur est conduit, en mettant l’accent sur cette différence, à comparer brièvement les tenants principaux de ce qu’il appelle respectueusement la « criminologie dogmatique » et la « criminologie sceptique ». Finalement, la nécessité de reconnaître comme deux affaires distinctes la justification et l’attribution de sanctions criminelles est démontrée, tout comme le fait que la fascination pénale pour la peine capitale est responsable d’obscurcir la distinction entre ces questions.
EN:
This paper is an attempt at the refutation of certain fallacies, which have gained a wide currency in legal and criminological thinking. These fallacies are the following. First, the mistaken interpretation of universal statements such as « Any person condemns murder » as the expression of a cross-cultural consensus about the blameworthiness of a certain type of behaviour ; such statements, it is argued, are mere tautologies reflecting the cogency of our linguistic customs. Second, the erroneous belief that criminology can dogmatically account for the sum of the facts which appertain to its field of study, by means of a single, all-encompassing explanation ; arguments are given fo show that the fate of criminological studies is fragmentation. Third, it is argued that the criminal justice system should be conceived as an apparatus for social provocation rather than as institutionalized social reaction. Fourth, it is pointed out that we must draw an unambiguous distinction between the legal notion of a sentence and the intuitive notion of punishment ; stressing this difference leads the author to compare briefly the main tenets of what he respectively calls dogmatic and sceptical criminology. Finally, the necessity to recognize as separate issues the justification and the allocation of criminal sanctions is proven and it is shown how the penal fascination with capital punishment is responsible for blurring the distinction between these issues.
ES:
El presente artículo es un intento de refutación de algunas falacias que se han vuelto corrientes en el pensamiento legal y criminológico. Éstas son las siguientes : primera, la interpretación errónea de declaraciones universales del tipo “todo el mundo condena el homicidio” como la expresión de un consenso transcultural sobre lo reprochable de cierto tipo de comportamiento. Dichas declaraciones, se argumenta, son meras tautologías que reflejan lo persuasivo de nuestras costumbres lingüísticas. Segunda, la creencia errónea de que la criminología puede dogmáticamente dar cuenta de la suma de los hechos que pertenecen a su campo de estudio por medio de una única explicación totalizadora ; se argumenta para mostrar que el destino de los estudios criminológicos es la fragmentación. Tercero, se arguye que el sistema de justicia criminal debe concebirse como un aparato para la provocación social más que como una reacción social institucionalizada. Cuarto, se indica que debemos trazar una distinción sin ambigüedad entre la noción legal de la sentencia y la noción intuitiva del castigo ; destacar esta diferencia lleva al autor a comparar de manera sucinta los principios fundamentales de lo que él respetuosamente llama “criminología dogmática” y “criminología escéptica”. Por último, se prueba la necesidad de reconocer como asuntos separados la justificación y la asignación de sanciones criminales y se muestra cómo la fascinación penal por la pena capital es responsable de que se haga más confusa la distinción entre ambos conceptos.
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Quelques notes sur la réforme de la détermination de la peine au Canada (1991)
Jean-Paul Brodeur and Marion Vacheret
pp. 97–118
AbstractFR:
Une recension des développements récents au sujet de la détermination de la peine permet de constater que depuis que la Commission canadienne sur la détermination de la peine a déposé son rapport de 1987, aucune de ses recommandations n’a été mise en oeuvre. Cela constitue une prolongation du statu quo. Nous proposons des éléments d’explication en réponse à pourquoi il n’y a eu aucun suivi des propositions de la Commission. Deuxièmement, nous présentons une analyse critique du rapport de la consultation sur la détermination de la peine et la libération conditionnelle présenté en 1990 par le ministère fédéral de la Justice. Nous soutenons que les déclarations d’intention et les principes de détermination de la peine proposés devraient établir des priorités parmi les divers objectifs qui y sont énumérés. Nous soulignons également qu’il y a un déséquilibre entre les composantes de la détermination de la peine et celles de la libération conditionnelle de la commission permanente tel que proposé par le ministère de la Justice. La composante de la détermination de la peine doit constituer une politique de détermination de la peine alors que la composante de libération conditionnelle doit être un avis à la Commission nationale des libérations conditionnelles.
EN:
This review of recent developments in the field of sentencing in Canada begins by observing that none of the recommendations of the Canadian Sentencing Commission were implemented, since the commission issued its report in 1987. This amounts to a prolongation of the statu quo. We propose elements of explanation as to why there was no follow up to the Commission’s proposais. Second, we present a critical analysis of the latest consultation package on sentencing and parole, that was put together by the federal Department of Justice in 1990. We argue that the proposed statement of purposes and principles of sentencing should priorize the different sentencing goals that it enumerates. We also point out that there is an unhalance between the sentencing and parole components of the permanent commission proposed by the Department of Justice. The sentencing component is required to make sentencing policy, whereas the parole component acts as an advisor to the National Parole Board.
ES:
Esta recensión de acontecimientos recientes en el campo de la determinación de la pena permite constatar que ninguna de las recomendaciones de la Comisión canadiense sobre la determinación de la pena se ha cumplido desde que dicha comisión publicó su informe de 1987. Ello ha implicado la prolongación del statu quo. Proponemos algunos elementos que explican por qué no hubo seguimiento a las propuestas de la Comisión. Segundo, presentamos un análisis crítico del informe de consultas sobre determinación de la pena y liberación condicional elaborado por el ministerio de Justicia federal en 1990. Argumentamos que la propuesta de declaración de objetivos y principios de la determinación de la pena debe dar prioridad a las diferentes metas sobre sentencias que ahí enumera. Destacamos también que existe un desequilibrio entre los componentes de la determinación de la pena y de la liberación condicional de la Comisión permanente propuesta por el ministerio de Justicia. El componente de determinación de la pena debe constituir una política de determinación de la pena, mientras que el componente de liberación condicional debe cumplir funciones de asesoría ante la Comisión nacional de liberaciones condicionales.
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La pensée postmoderne et la criminologie (1993)
Jean-Paul Brodeur and Christian Nadeau
pp. 119–171
AbstractFR:
Le présent article est une tentative d’investiguer les diverses significations des mots « postmodernité », « postmodernisme » et « postmoderne ». Il évalue aussi la signification de ces mots et des concepts qu’ils expriment pour la criminologie. L’article est divisé en trois parties. La première tente de dissiper les mésententes importantes qui ont été soulevées par le postmodernisme. Le plus significatif de ces malentendus est la croyance qu’il y a telle chose qu’une méthode postmoderne en sciences sociales. La seconde partie retrace l’origine du terme postmoderne et discute divers thèmes perçus comme caractéristiques de la pensée postmoderne. Ces thèmes sont : la crise actuelle de légitimation, l’analyse du discours et le métalangage, la fragmentation sociale et culturelle, et le pessimisme historique. La dernière partie tire des conclusions des analyses précédentes pour le développement de la criminologie.
EN:
This article is an attempt to investigate the various meanings of the words « postmodernity », « postmodernism » and « postmodern ». It also assesses the significance of these words and of the concepts that they express for criminology. The paper is divided in three parts. The first part tries to dispell important misunderstandings that have sprung in relation to postmodernisrn. The most significant of these is the belief that there is such a thing as a postmodernist « method » in the social sciences. The second part identifies the origin of the term « postmodern » and discusses various themes which are perceived to be characteristic of postmodern thought. These themes are : the present legitimation crisis, the internal reflexivity of scientific theory, discourse analysis and meta-language, social and cultural fragmentation and historical pessimism. The last part draws the consequences of the preceding analyses for the development of criminology.
ES:
Este artículo es un intento de investigar los varios significados de las palabras “postmodernidad”, “postmodernismo” y “postmoderno.” También se evalúa el significado de estas palabras y de los conceptos que ello expresa para la criminología. El artículo está dividido en tres partes. La primera intenta disipar importantes malentendidos que han surgido en relación con el postmodernismo. El mayor de ellos es la creencia de que existe algo llamado postmodernismo como “método” en las ciencias sociales. La segunda parte identifica el origen del término “postmoderno” y se discuten varios temas que se perciben como característicos del pensamiento postmoderno. Éstos son : la presente crisis de legitimación, la reflexividad interna de la teoría científica, el discurso analítico y el meta-lenguaje, la fragmentación social y cultural y el pesimismo histórico. La última parte elabora sobre las consecuencias del análisis previo para el desarrollo de la criminología.
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À la recherche d’une évaluation « pauvre » (2003)
Jean-Paul Brodeur and Massimiliano Mulone
pp. 173–195
AbstractFR:
Cet article développe l’argumentaire suivant : dans un grand nombre de contextes d’évaluation, les conditions ne permettent pas qu’on procède à des évaluations des modalités et des effets de l’intervention policière qui respectent toutes les règles d’une méthodologie forte. Il faut en conséquence recourir à des évaluations méthodologiquement moins orthodoxes, qui n’en conservent pas moins leur utilité et leur valeur heuristique. La première partie de l’article est consacrée à l’objet et aux méthodes de l’évaluation. En se fondant sur les notions développées dans cette première partie, la seconde indique quelles sont les difficultés que soulève, dans un contexte pratique d’intervention, la mise en place d’un cadre d’évaluation qui respecte pleinement les caractères de l’objet d’une évaluation et les exigences d’une méthode rigoureuse, l’une de ces difficultés étant les coûts prohibitifs engendrés par la réalisation d’une évaluation riche. Dans une troisième partie, nous présentons une série de procédés qui peuvent conduire à des évaluations qui satisfassent autant aux exigences de la théorie qu’à celles de la pratique de l’intervention policière. En conclusion, nous discutons brièvement des résultats des évaluations jusqu’ici effectuées de la police de communauté et de la police de résolution de problèmes.
EN:
This article presents the following argument : in many practical contexts of policing, one does not find the conditions conducive to the making of an assessment of a policing program and of its success that follows a strong methodology. We must therefore fall back on weaker methodological designs that are nonetheless useful and valid. The paper is divided in three parts. In the first part, we present a general discussion of the evaluation process, focussing on its object and its method. The second part draws on the material presented in the first to show that satisfying strong criteria in regard to the object of the assessment and to the method of appraisal raises numerous difficulties in a practical context. In particular, performing a thorough assessment is forbidding both in terms of money and time. The third part of the paper describes various economical ways to perform methodologically weaker assessments that satisfy the fundamentals of both theory and practice. In conclusion, we briefly discuss the findings of past evaluative research on community and problem-oriented policing.
ES:
El presente artículo desarrolla el argumento siguiente : en una gran variedad de contextos, las condiciones no permiten que se proceda a evaluaciones de las modalidades y efectos de la intervención policiaca respetando todas las reglas de una sólida metodología. Se debe, en consecuencia, recurrir a evaluaciones metodológicamente menos ortodoxas que no por ello sean menos útiles o tengan menos valor heurístico. La primera parte de este artículo se consagra al objetivo y los métodos de la evaluación. Con base en las nociones desarrolladas en esta primera parte, la segunda aborda cuáles son las dificultades que plantea, en un contexto práctico de intervención, la aplicación de un marco de evaluación que respete de modo pleno las características y objetivos de una evaluación y las exigencias de un método riguroso, cuando una de esas dificultades es el costo a veces prohibitivo de la realización de una evaluación. En la tercera parte, se presentan una serie de procedimientos que pueden conducir a evaluaciones que satisfagan tanto las exigencias de la teoría, como aquellas de las prácticas de intervención policiaca. A manera de conclusión, se analizan brevemente los resultados de evaluaciones realizadas por policías comunitarias y de resolución de conflictos.
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L’enquête criminelle (2005)
Jean-Paul Brodeur, Geneviève Ouellet and Maurice Cusson
pp. 197–223
AbstractFR:
L’enquête de police judiciaire constitue, d’après une étude récente de Skogan et Frydl (2003), l’un des objets les moins étudiés dans le champ des études sur la police. Cet article énonce certains des résultats d’une étude effectuée dans 153 dossiers d’homicide montés de 1990 à 2001 par un grand corps policier québécois. Le texte est divisé en quatre parties : (1) on propose d’abord un rapide bilan des écrits sur l’enquête de police judiciaire ; (2) le projet de recherche est ensuite présenté en faisant état de quelques difficultés d’ordre méthodologique ; (3) une taxinomie des principaux types d’enquête de police judiciaire est dressée, qui révèle que les enquêtes recèlent une diversité jusqu’ici relativement inaperçue ; (4) finalement, des résultats empiriques sont énoncés, en particulier en ce qui a trait au temps consacré par les enquêteurs pour résoudre les affaires, aux facteurs les plus opérants dans la résolution des affaires et au rôle de la police scientifique et de l’expertise.
EN:
According to a 2003 survey conducted by Skogan and Frydl, criminal investigation is one of the least studied topics in police research. This article presents some of the findings of an examination of 153 homicide files opened between 1990 and 2001 by a large police force in Quebec. The paper is divided in four parts: (1) First, a brief survey of the writings on criminal investigations is conducted; (2) Our research project is then described and some of the methodological difficulties encountered are discussed; (3) A categorization of the main types of criminal investigation is developed, revealing an unsuspected diversity among investigations; (4) Finally, empirical findings are presented, focusing on the time needed to clear a homicide case, on the main determinants of the clearance process, and on the role of forensics and expertise in solving cases.
ES:
La investigación de la policía judicial constituye, según un estudio reciente de Skogan y Frydl (2003), uno de los aspectos menos estudiados en materia de estudios sobre la policía. El presente artículo enuncia algunos de los resultados de un estudio efectuado con 153 expedientes de homicidios elaborados entre 1990 y 2001 por un importante cuerpo policíaco de Quebec. El texto se divide en cuatro partes : (1) como inicio sugerimos una rápida evaluación de los escritos sobre las investigaciones de la policía judicial ; (2) se presenta a continuación el proyecto de investigación, haciendo hincapié en algunas dificultades de orden metodológico ; (3) se elabora luego una taxonomía de los principales tipos de investigación judicial que revela que las investigaciones tienen una diversidad hasta ahora desapercibida ; (4) se enuncian, finalmente, los resultados empíricos, en particular con respecto al tiempo empleado por los investigadores en la solución de los asuntos, los aspectos que resultaron más importantes en la resolución de los casos y la función de la policía científica y los diversos expertos.
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Haute et basse police après le 11 septembre (2008)
Jean-Paul Brodeur and Frédéric Ocqueteau
pp. 225–245
AbstractFR:
La distinction entre la haute police (police politique) et la basse police (police criminelle ordinaire) a accru sa pertinence dans le prolongement des attentats terroristes du 11 septembre 2001 (9/11). Ce texte reprend le contenu du paradigme de la haute police proposé en 1983 et répond à certaines critiques qui lui ont été récemment adressées. Nous proposons d’abord une remise à date des caractéristiques de la haute police. Celle-ci est considérée comme une police d’absorption, d’amalgame des pouvoirs au profit du pouvoir exécutif, de protection de l’État et d’infiltration de la société par des indicateurs de police. Nous montrons ensuite que les différentes commissions d’enquête qui se sont penchées sur les lacunes de l’action policière et des services de renseignement dans la prévention des attentats du 9/11 ont trouvé que la distinction entre la haute et la basse police était encore plus profonde qu’on ne l’avait anticipé. Dans une troisième partie du texte, la question de l’existence d’une haute police privée est abordée. Bien que l’existence d’une haute police privée ne puisse maintenant être remise en question, cette haute police privée ne possède qu’en partie les traits qui définissent le modèle initial de la haute police publique. Dans la dernière partie, le contraste entre haute et basse police est examiné à la lumière de sa résonance symbolique.
EN:
The distinction between high and low policing is increasingly relevant in the wake of the terrorist attacks of 11 September 2001. This paper reviews the content of the high policing paradigm and addresses recent criticism. Its first part provides an update of the defining features of high policing : absorbent policing, power conflation favouring the executive, the primacy of protecting the state and massive use of infiltration through of covert informants. It is, thereafter, argued that the high and low police distinction is considered to run deeper than anticipated by the various bodies reporting on the policing and intelligence failure to prevent 9/11. In part three, the place of private security agencies in high policing is assessed. Private high policing must be taken into account, but it only shares in some of the defining features of high policing and is lacking in others. Finally, the contrast between high and low policing is examined in relation to symbolic significance.
ES:
La distinción entre la alta policía (policía política) y la baja policía (la criminal, la ordinaria) ha adquirido mayor pertinencia luego de los atentados terroristas del 11 de septiembre de 2001 (9/11). El presente texto retoma el contenido del paradigma de la alta policía propuesto en 1983 y responde a algunas de las críticas que se le han hecho recientemente. Nos proponemos, de inicio, una actualización de las características de la alta policía. Este tipo de policía se considera como una policía de absorción, un amalgama de poderes al servicio del poder ejecutivo, de la protección del Estado y de infiltración de la sociedad por medio de informantes. Mostramos a continuación que las diferentes comisiones de investigación que han abordado las lagunas de acción policiaca de los servicios de información en la prevención de los atentados del 11 de septiembre han encontrado que la distinción entre la alta y la baja policía resultó mucho más profunda que lo que se había previsto. En la tercera parte del texto se aborda la cuestión de la existencia de una alta policía privada. Aunque la existencia de una alta policía privada no pueda ahora ponerse en duda, ésta no tiene más que una parte de las características que definieron el modelo inicial de la alta policía pública. En la última parte se analiza el contraste entre la alta y la baja policía, a la luz de su importancia simbólica.
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Confiance, expertise et police
Jean-Paul Brodeur and Benoit Dupont
pp. 247–282
AbstractFR:
Le présent article explore les relations entre la confiance, les connaissances et l’expertise dans le contexte de l’action policière (policing). Dans un premier temps, l’auteur analyse, à la lumière des résultats des recherches récentes sur la police, les divers modèles d’action policière apparus depuis la fin des années 1960 et les regroupe en trois grandes tendances selon leur façon de concevoir les relations entre la police et les citoyens. Ensuite, il examine comment la police peut établir une plus grande confiance entre elle et le public et contribuer à améliorer les relations mutuelles de confiance entre les citoyens. En conclusion, l’auteur propose quelques critères pour reconnaître le caractère démocratique d’une police.
EN:
This article explore the relationships between trust, knowledge and expertise in matters of policing. Firstly, the author analyses different models of police action, in light of the results of empirical studies on policing published since 1960, and that he groups in three main tendencies according to their way of seeing the relationship between citizens and the police. Secondly, he examines how the police can enhance the public’s trust towards itself and improve mutual relationships of trust between citizens. The author concludes by proposing criteria aimed at recognising the democratic character of a police force.
ES:
El presente artículo analiza las relaciones entre la confianza, los conocimientos y la profesionalización en la acción policiaca. En primera instancia el autor analiza, a partir de los resultados de investigaciones recientes, los diversos modelos de acción policial surgidos luego de los años 1960, que agrupa en tres grandes tendencias según la forma de concebir las relaciones entre la policía y los ciudadanos. Aborda a continuación la manera en que la policía puede establecer una relación de mayor confianza con la ciudadanía para contribuir con ello a mejorar las relaciones mutuas. Por último, el autor propone algunos criterios para reconocer el carácter democrático de una agrupación policiaca.