Abstracts
Résumé
À l'aide d'entrevues avec des femmes incarcérées dans un établissement cor- rectionnel provincial, l'auteure nous invite à réfléchir sur les effets de l'incarcération sur le corps des femmes et plus particulièrement sur la signification de l'automutilation. Cet article situe l'automutilation chez les femmes incarcérées dans une perspective plus globale du marquage du corps en prison et comme un cas de figure de la trajectoire iden- titaire trouble de ces femmes. Dans cette perspective, le « corps » est conçu comme un site central de la manifestation du pouvoir pénal. Cette discussion se divise en quatre parties. Une première partie présente un profil des femmes incarcérées au Canada. Une deuxième retrace l'itinéraire théorique, méthodologique et épistémologique, emprunté dans cette démarche de recherche. Une troisième présente les résultats de la recherche sur ce corps enfermé autour de deux axes conceptuels : le corps comme site de contrôle et le corps comme site de résistance. Une quatrième et dernière partie tente de proposer des pistes pour penser l'automutilation dans une perspective plus large d'analyse.
Abstract
In the light of interviews conducted with provincially-sentenced women, the author invites the readers to examine the effects of incarceration on women's bod- ies and most particularly, the significance of self-mutilation. This article locates self- mutilation within a wider social perspective of the marking of the body and as an exam- ple of the troubled identity trajectory of these women. Moreover, the body is taken as a site of the manifestation of power. This discussion comprises four parts. The first part is a presentation of the profile of incarcerated women in Canada. The second one traces the theoretical, methodological and epistemological journey taken in this research project. The third one presents the research results on the topic of the imprisoned fem- inine body which is conceptually organised as the body as a site of control and the body as a site of resistance. The fourth and final part proposes ways of understanding self- mutilation within a wider social perspective.