Abstracts
Résumé
Au cours des 20e et 21e siècles, la région métropolitaine de Montréal a connu plusieurs vagues successives d’immigration provenant de plusieurs pays et abrite aujourd’hui nombre de communautés d’origines diverses. Si la théorie de l’assimilation spatiale prévoit que peu à peu, les immigrants tendent à avoir des comportements comparables à ceux des natifs en matière de localisation résidentielle, ce processus peut suivre différentes dynamiques dans la région métropolitaine de Montréal, puisqu’elle est historiquement peuplée de deux grandes communautés natives, les francophones et les anglophones, qui ont chacun des comportements résidentiels distincts. L’objectif de cet article est de mesurer et d’analyser la cohabitation résidentielle des personnes issues de l’immigration avec les communautés d’accueil francophone et anglophone. La population étudiée est sélectionnée dans l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et est constituée de la population vivant dans un ménage dont le principal soutien est soit lui-même né à l’étranger, soit a un parent né à l’étranger. Pour chacune des quinze plus importantes communautés immigrantes, nous avons construit deux modèles de régressions ayant comme variables dépendantes respectivement la proportion de francophones de 3e génération vivant dans le quartier et la proportion d’anglophones de 3e génération, de manière à calculer des indices d’interaction standardisés selon une série de variables indépendantes (âge, sexe, durée de résidence, scolarité, revenu et connaissances linguistiques). Il en ressort que dans l’ensemble, l’assimilation spatiale des communautés immigrantes ne se fait pas en référence aux francophones majoritaires, mais plutôt en référence à la minorité anglophone. Une forte hétérogénéité s’observe toutefois entre les communautés et au sein de celles-ci.
Abstract
The Montreal metropolitan area has experienced many successive waves of immigration originating from a range of countries in the 20th and 21st centuries, and is home today to numerous communities of diverse origins. While assimilation theory expects immigrants gradually to adopt behaviours comparable to those of native groups in terms of residential location, the dynamics of this process may be different in the Montreal metropolitan area, which has historically been inhabited by large native Francophone and Anglophone communities, each with their own distinct patterns of residential location behaviour. This article aims to measure and analyse the residential cohabitation of people of immigrant origin with these Francophone and Anglophone host communities. The study population is selected from the National Household Survey of 2011 and is composed of the population living in households where the principal livelihood provider was born outside the country or has a parent born outside the country. For each of the fifteen largest immigrant communities we have constructed two regression models with, as dependent variables, the proportion respectively of 3rd generation Francophones and 3rd generation Anglophones living in the same district. This enables us to calculate standardised indexes of interaction according to a series of independent variables such as age, sex, length of residence, education, income and languages spoken. We find that in overall terms the spatial assimilation of immigrant communities takes place with reference to the Anglophone minority rather than the Francophone majority. However there is a high degree of heterogeneity both between and within communities.
Appendices
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