Abstracts
Résumé
Au cours de l’histoire de l’Espagne, les diverses autorités ont essayé d’unifier le pays notamment en promouvant la culture castillane au détriment des particularités identitaires locales, et en interdisant l’usage des langues régionales. Mais, depuis la fin des années 1980, de nouvelles dispositions législatives ont permis de proclamer le caractère co-officiel de certaines langues régionales, et des lois de « normalisation linguistique » réglementent l’emploi de ces langues dans le domaine de l’enseignement. On s’est interrogé sur l’efficacité d’un système d’enseignement bilingue, et par conséquent sur le maintien, ou le déclin, de l’importance du rôle de la famille dans la diffusion des langues, suite à l’introduction des langues régionales dans l’enseignement. Cet article met en évidence que les pouvoirs publics se sont partiellement substitués à la famille quant à la transmission de ce patrimoine culturel que sont les langues régionales, en obligeant leur apprentissage à l’école. C’est la raison pour laquelle la proportion de la population qui maîtrise la langue régionale de sa Communauté autonome augmente, y compris chez les non-natifs.
Abstract
In the past, the various successive spanish authorities have tried to unify the country, promoting the Castilian culture at the expense of local identity features, and by prohibiting the use of regional languages. But since the late 1980s, new laws have to declare the nature of some co-official regional languages, and laws of « linguistic normalization » will regulate the use of languages in education. They questioned the effectiveness of a bilingual education system, and consequently on the maintenance, or decline, the importance of the role of family in the dissemination of languages, following the introduction of regional languages in education. This article will highlight that the government has been partially substituted for the family in the transmission of cultural heritage that represent the regional languages by requiring their learning in school. That is why the proportion of people who master the language in these autonomous communities is increasing, including among non-natives of these Communities.
Appendices
Bibliographie
- Assier-Andrieu, L. 1997. « La Catalogne comme souveraineté culturelle », Revue européenne de migrations internationales, 13, 3 : 29-46.
- Boyer, H., A. Garabato et M. Carmen. 1997. « Politiques linguistiques de deux communautés “historiques” d’Espagne : la Catalogne et la Galice », Mots, 52 : 37-51.
- Colin, R. 1988. « L’Espagne des Communautés régionales autonomes », Revue de l’OFCE, 22 : 227-262.
- Jaillardon, E. 1992. « La politique linguistique de la Catalogne autonome », Annuaire des collectivités locales, 12 : 71-85.
- Joly, L. 2004. « La cause basque et l’Euskera », Mots, 74 : 73-90.
- Lopez Trigal, L. 1996. « La migration portugaise en Espagne », Revue européenne de migrations internationales, 12, 1 : 109-119.
- Morvan, M. 1996. Les origines linguistiques du basque. Talence, Presses Universitaires de Bordeaux.
- Service Central des Publications du Gouvernement basque. 1995. La continuité de la langue basque. Vitoria-Gasteiz.
- Siguán, M. 1992. España plurilingüe. Madrid, éd. Alianza.
- Valdes, B. et J. Tourbeaux. 2010. « L’identification des facteurs de transmission de la langue basque et leur impact sur son devenir dans la Communauté autonome du Pays basque », Cahiers québécois de démographie, 39, 1 : 91-113.
- Vernet i Llobet, J. 1994. « La regulación del plurilinguismo en la administración española », dans A. Bastardas et E. boix, ¿ Un estado, una lengua ? La organización política de la diversidad lingüística, Barcelona, Octaedro : 115-139.