Notes de lecture

We Still Here: Hip Hop North of the 49th Parallel Note de lecture Marsh, C. et Campbell, M. V. (dir.). (2020). We Still Here: Hip Hop North of the 49th Parallel. McGill-Queen’s University Press.[Record]

  • Édouard Germain

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  • Édouard Germain
    Étudiant au doctorat en communication à l’Université du Québec à Montréal, Édouard Germain travaille sur les enjeux politiques et identitaires entourant le hip-hop au Québec

We Still Here: Hip Hop North of the 49th Parallel est le résultat d’une collaboration entre Charity Marsh et Mark V. Campbell, respectivement directrice et directeur de cet ouvrage collectif. Charity Marsh est professeure associée à la faculté de Média, Art et Performance de l’Université de Régina. Mark V. Campbell est professeur adjoint au Département d’Arts, Culture et Média à l’Université de Toronto à Scarborough. We Still Here regroupe onze chapitres écrits par des universitaires de partout à travers le Canada. L’ouvrage permet de réfléchir aux manifestations de cette culture dans de grandes villes comme Vancouver, Winnipeg, Toronto, Montréal et Halifax, mais également dans des régions rurales comme Pangnirtung (Nunavut) et Prince Albert (Saskatchewan). En s’intéressant aux différentes formes culturelles du hip-hop (rap, danse, graf et djing), l’ouvrage rend compte de l’hétérogénéité et de la richesse de cette culture au pays. We Still Here vise avant tout à documenter la manière dont le hip-hop permet à des communautés de « décoloniser la colonialité de leur existence au Canada » (Marsh et Campbell, 2020, p. 13). Les analyses se concentrent ainsi particulièrement sur les adaptations locales du hip-hop par des communautés autochtones et diasporiques. L’ouvrage nous invite à réfléchir à la fois aux spécificités et aux points de convergence de ces différentes formes de hip-hop. À travers des analyses textuelles et vidéographiques, des entrevues et des discussions informelles avec des artistes de la scène hip-hop, We Still Here aborde des enjeux sociaux comme les traumas intergénérationnels, la pauvreté et la violence que vivent les communautés autochtones et diasporiques du Canada (Marsh et Campbell, 2020, p. 11). L’ouvrage se divise en trois grands axes : archivage et historicisation du hip-hop au Canada, le hip-hop comme lieu de représentation et d’appartenance ainsi que les enjeux politiques et poétiques du hip-hop. Les premiers chapitres abordent les manières dont le hip-hop permet de commémorer certains éléments oubliés — ou effacés — de l’histoire nationale et de renégocier les conceptions dominantes de l’histoire du pays. À titre d’exemple, le texte de Jesse Stuart explore comment la scène rap d’Halifax participe à la mise de l’avant de l’histoire de la communauté afrodiasporique de cette région. On y cite notamment l’exemple de vidéoclips de rap qui commémorent la mémoire d’Africville, quartier historique de la communauté noire d’Halifax démantelé en pleine nuit par les autorités municipales en 1965 (Marsh et Campbell, 2020, p. 32). De leur côté, Campbell et Marsh s’intéressent à différents types d’initiatives émanant respectivement des communautés afrodiasporiques (la Northside Hip Hop Archive) et autochtones (l’exposition Beat Nation) du Canada afin de pérenniser leur héritage culturel. Campbell aborde plus particulièrement comment l’histoire du hip-hop au Canada permet de mettre de l’avant « l’histoire cachée » des communautés afrodiasporiques du pays (Marsh et Campbell, 2020, p. 27). Le chapitre de Marsh sur l’exposition Beat Nation explore les multiples possibilités qu’offre la culture hip-hop aux communautés autochtones afin de « résister aux formes complexes et variées que peut prendre le colonialisme » (Marsh et Campbell, 2020, p. 60). De nombreux travaux se sont intéressés à la manière dont les artistes utilisent le hip-hop afin de représenter un lieu ou une communauté. C’est précisément sur cette facette du hip-hop au Canada que porte la seconde partie de l’ouvrage. Les textes de Liz Prybylski et Charlotte Fillmore-Handlon abordent ces questions du point de vue des communautés autochtones du Canada en s’intéressant respectivement aux textes du rappeur de descendance algonquine Samian ainsi qu’aux imaginaires oraux des communautés autochtones de Winnipeg qui ont participé à l’initiative communautaire Hip Hop Project en 2007. Dans les deux cas, les autrices …

Appendices