Abstracts
Résumé
Compositeur aux talents multiples, Otto Joachim a été un des pionniers de la musique électroacoustique au Canada. Lors d’entrevues réalisées en 1997 et en 2009, il raconte sa passion pour la technologie, la création de son studio personnel, ses premières expériences de composition électronique, et il livre ses opinions tranchées sur la musique électronique. On y apprend les détails entourant la création de Katimavik, produite pour le pavillon canadien à l’Expo 67 et première oeuvre canadienne entièrement électronique. Puis, avec une franchise polémique, cet artiste de 98 ans discute des limites du genre en interrogeant la valeur des oeuvres de musique électroacoustique.
Abstract
A multitalented composer, Otto Joachim is a pioneer of electroacoustic music in Canada. In excerpts from interviews held in 1997 and 2009, he discusses his passion for technology, the personal studio he built, and his first experiments in electronic composition. He goes on to discuss details of the creation of Katimavik, produced for the Canadian pavillion at Expo 67, the first entirely electronic Canadian work. Finally, this 98 year old artist polemically discusses the limits of the genre by examining the value of electroacoustic works.
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Appendices
Note biographique
Anne Marie Messier
Anne Marie Messier oeuvre dans le milieu musical montréalais commegestionnaire et comme communicatrice. Après des études en musicologie àl’Université Laval et à l’Université de Montréal, elle a organisé en 1981, lecongrès international de l’IASPM. Directrice générale de la SMCQ de 1986 à 1997,elle y aura travaillé avec les trois directeurs artistiques, Serge Garant,Gilles Tremblay et Walter Boudreau. Active dans la communauté, elle a été en1986 une des fondatrices de l’Association des organismes musicaux du Québec.Devenue présidente en 1990, elle a entrepris la transformation de l’AOMQ enConseil québécois de la musique où elle est demeurée présidente pendant près desept ans. Par Ès arts, sa compagnie de gestion et de production, elle a dirigéles Studios Piccolo, le plus important studio d’enregistrement à Montréal. En2006, son intérêt pour la vulgarisation de la musique contemporaine s’estincarné dans la coréalisation et la coproduction de Composer ? ! 12 portraits de compositeurs canadiens,volume 1. Ce DVD est utilisé dans les écoles du Québec et lesentrevues sont en ligne sur le site de la SMCQ.
Notes
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[1]
Cinq de ces instruments se trouvent au Musée canadien des civilisations.
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[2]
Les entrevues se sont déroulées principalement en anglais. La traduction est de l’auteure.
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[3]
Le tube électronique avait été inventé quelques années auparavant, en 1904.
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[4]
Inventé par Léon Theremin en 1919, le thérémine est basé sur un oscillateur hétérodyne à tubes électroniques. <http://fr.wikipedia.org/wiki/Thérémine>, consulté le 15 février 2009).
8. Après la fin de la guerre, Otto Joachim a tenté sans succès d’émigrer aux États-Unis, plusieurs fois refusé pour une question de sécurité nationale jamais élucidée. Ayant ensuite obtenu un visa d’immigration pour le Brésil, il a quitté la Chine en 1949 via le Canada. Le hasard l’a mené à Montréal où il a choisi de rester.
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[5]
Fuyant l’Allemagne nazie, Otto Joachim a vécu à Singapour de 1934 à 1940, principalement au Raffles Hotel où il était musicien.
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[6]
Son arrivée à Shanghai comme réfugié politique date d’août 1940. Il y a vécu dans le quartier français, ouvrant un magasin d’électronique et de réparation d’instruments pour gagner sa vie. Il y a fabriqué des instruments à amplification électronique ainsi qu’un piano sans table de résonance, à amplification par capteurs électrostatiques.
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[7]
Il s’agit d’Anton Van de Water (Pays-Bas, 1917 – Québec, 2008).
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[8]
Après la fin de la guerre, Otto Joachim a tenté sans succès d’émigrer aux États-Unis, plusieurs fois refusé pour une question de sécurité nationale jamais élucidée. Ayant ensuite obtenu un visa d’immigration pour le Brésil, il a quitté la Chine en 1949 via le Canada. Le hasard l’a mené à Montréal où il a choisi de rester.
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[9]
Gustav Ciamaga (Ontario, 1930), compositeur et professeur, a été nommé directeur du Studio de musique électroacoustique en 1965.
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[10]
Kelsey Jones (États-Unis, 1922 – Québec, 2004), compositeur, claveciniste, pianiste et professeur à l’Université McGill.
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[11]
István Anhalt (Hongrie, 1919), compositeur et professeur, s’est établi à Montréal en 1949. Il a mis sur pied le Studio de musique électroacoustique de McGill, qu’il a dirigé de 1964 à 1971. (Cf. entretien dans ce numéro)
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[12]
Lettre du Bureau du Commissaire général signée par Stan White, Chef concepteur, 24 mars 1965.
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[13]
Hugh Le Caine (Ontario, Canada, 1914-1977), concepteur d’instruments électroniques et compositeur. Voir extraits de sa biographie dans ce numéro.
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[14]
Fonds Otto-Joachim, Bibliothèque et Archives Canada, MUS 270 /A, 6.
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[15]
Tiré de la transcription d’une entrevue de Hugh Davidson avec Otto Joachim pour l’Anthologie de la musique canadienne,vol. 14 : 1983 ; RCI 5-ACM14, Fonds Otto-Joachim, Mus 270/ B, 11, traduction de l’auteure.
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[16]
Outre l’équipement déjà mentionné dans le texte, le studio comprend aussi des modulateurs en anneau et des oscillateurs à gradins. Lorsqu’en 1969, Otto Joachim est devenu agent commercial canadien de EMS Synthesizers (Angleterre), son studio s’est enrichi de nombreux éléments de ce fabricant, comme le Synthi AKS, le Pitch to Voltage Converter, le Random Generator ou le Vocoder. On y retrouve aussi un Waldrof Pulse, un Yamaha DX7, un Yamaha FB-01 et un Korg EX-8000.
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[17]
Grand prix Paul-Gilson 1969 de la Communauté radiophonique des programmes de langue française.
Bibliographie
- Fonds Otto-Joachim, Bibliothèque et Archives Canada, mus 270.