Abstracts
Résumé
Le compositeur Jacques Hétu revient sur l’expérience qualifiée de « choc » violent qu’a représenté pour lui l’enregistrement de ses Variations pour piano par Glenn Gould en 1967. Il rappelle, dans un premier temps, que ce musicien qui s’est exprimé essentiellement à travers l’interprétation rêvait aussi d’être compositeur. Il s’interroge sur la façon dont il « s’emparait parfois de la musique des autres et la transformait, parfois en la défigurant, parfois en la transfigurant ».
Il cible, à travers des exemples tirés de chacune des variations, les écarts de tempi, d’articulations, de dynamiques de même que les changements dans les jeux de pédale que s’est autorisé un Gould qui s’éloignait de plus en plus de la partition au fur et à mesure que l’oeuvre se déroulait.
Admettant que cette interprétation possède sa propre logique, Jacques Hétu salue en Gould un authentique créateur qui « nous communiquait impérieusement son propre univers de musicien ».
Abstract
The composer Jacques Hétu returns to what he calls the experience of violent "shock" that the 1967 Glenn Gould recording of Variations for Piano represented to him. He reminds us firstly that Gould, who expressed himself essentially through performance, also dreamed of being a composer. The author examines the way in which Gould "transformed the music of others, sometimes by disfiguring it, sometimes by transfiguring it."
Through examples pulled from each of the variations, the author points to the discrepancies between score and performance that underlie Gould's choices of tempi, articulation and dynamics, as well as his divergent use of the pedal; all this suggests a Gould who allows himself to grow more and more distant from the score as the work unfolds.
Acknowledging that this interpretation does possess an internal logic, Jacques Hétu recognizes in Gould an authentic creative artist who "imperiously communicated his unique musical universe."