Abstracts
Résumé
L’électroacoustique, comprise uniquement comme un « genre » de musique contemporaine supplémentaire, réduit l’importance de la régénération de notre « entendement » du monde audible que l’électroacoustique en général (fixation/mémorisation et diffusion de traces sonores) a produit depuis le milieu du XXe siècle.
Enfin une représentation du monde audible de chacun était possible, si longtemps après la représentation du monde visible que faisaient nos lointains ancêtres sur les parois des grottes. Représentation comprise comme persistance d’un « ancien » moment présent vécu par le « traceur » de l’époque.
Paradoxalement, plutôt que de se placer dans une large perspective phonoculturelle et « se jouer » des réalités sonores quotidiennes, ce qui semblait une aventure nouvelle et surprenante, les courants électroacoustiques les plus influents ont cherché assez vite à rejoindre la musique instrumentale en ce qu’elle est plutôt une « représentation ». Ajoutons à cette tendance une sorte de méfiance vis-à-vis des sons « de référence » au profit des sons « originaux » (synthèse, transmutation…) qui facilitent une possible écriture, un « langage de traces » (et donc un savoir), contrairement à une démarche « aurale » où la mémorisation de traces (ici mécaniques) peut créer une relation im-médiate (sans intermédiaire) des hommes à leur monde audible. L’électroacoustique n’a pas à choisir un chemin mais simplement à ne pas oublier sa pertinente originalité.
Abstract
To understand electroacoustics simply as just another "genre" of contemporary music is to diminish the importance of the regeneration of our "understanding" of the audible world that electroacoustics in general terms (retention/memorization and diffusion of sound traces) has brought about since the middle of the 20th century.
Finally a representation of the subjective audible world was possible, so long after the representations of the visual world made by our distant ancestors on the walls of caves, representations that can be understood as the persistence of an "ancient" present moment lived by the "tracer" of the period.
Paradoxically, rather than situating itself within a larger phonocultural perspective and "playing with" daily sonic reality, which would appear to be a new adventure full of possible surprises, the most influential currents in electroacoustics rapidly attempted to rejoin instrumental music in what may be thought of as a re-presentation. Add to this tendency a distrust of "referential" sounds in favour of "original" sounds (synthesis, transmutation…) that facilitates a possible writing technique, a "language of traces" (and thus a body of knowledge), contrary to an "aural" approach where the memorization of traces (here mechanical) can create an im-mediate (without intermediary) connection between men and their audible world. Electroacoustics does not have to choose a path but must simply not forget its relevant originality.