Abstracts
Résumé
L’arrivée de la télévision a été l’élément déclencheur d’une des plus grandes crises « existentielles » qu’ait connues le cinéma – une crise qui se termine à peine maintenant que la suprématie du « vidéocinéma » (défini comme le phénomène qui réunit tout ce qui relève de ce cinéma qui s’offre en dehors des cadres classiques délimités par la projection) est assurée par la domination qu’exerce le numérique sur l’ensemble des médias audiovisuels. Après avoir associé ce « vidéocinéma » à une possible « troisième naissance » du cinéma et évoqué les réflexions entourant le « télécinéma » dans les années 1940-1950, les auteurs de cet article proposent d’ériger le bélinographe (qui fut l’un des premiers appareils à permettre la transmission de photographies à distance de façon simple et rapide) en point de repère emblématique pour appréhender – dans le cadre, notamment, d’une « archéologie de l’image décomposée » – la télévision, la vidéographie et, plus largement, l’image numérique.
Abstract
The arrival of television is the event which set in motion one of the greatest “existential” crises the cinema has known—a crisis which is barely coming to an end now that the supremacy of “videocinema” (defined as a phenomenon which brings together everything pertaining to this cinema, located outside the classical framework delineated by projection) is ensured by the domination of the digital over all audiovisual media. The authors of this article, after having associated this “videocinema” with a possible “third birth” of cinema, with reference to debate around the “telecinema” of the 1940s and 50s, propose to raise up the bélinographe (one of the earliest devices for transmitting photographs across distances in a fast and simple manner) as an emblematic benchmark for understanding television, videography and, more broadly, the digital image as part of an “archaeology of the deconstructed image.”
Appendices
Bibliographie
- Altman, Rick. 1988. « Pour une histoire hétérogène du parlant : la technologie du son chez Bell pendant les années vingt ». Dans Le passage du muet au parlant, sous la direction de Christian Belaygue, 46-50. Toulouse : Cinémathèque de Toulouse/Éditions Milan.
- Chermette, Myriam. 2012. « Transmettre les images à distance. Chronologie culturelle de la téléphotographie dans la presse française ». Études photographiques 29 : 136-69. http://etudesphotographiques.revues.org/3291.
- Citton, Yves. 2014. « Les Lumières de l’archéologie des media ». Dix-huitième siècle 46 : 31-52. https://doi.org/10.3917/dhs.046.0031.
- Debray, Régis. 1992. Vie et mort de l’image. Paris : Gallimard.
- Didi-Huberman, Georges. 2002. L’image survivante. Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg. Paris : Minuit.
- Freedland, George. 1949. « Télécinéma. Essai sur la syntaxe de la télévision ». La Revue du cinéma 19-20 : 121-28.
- Gaudreault, André. 2016. « Le spectateur de cinéma. Une espèce en pleine mutation face à un média en perte de repères ». Dans D’un écran à l’autre, les mutations du spectateur, sous la direction de Jean Châteauvert et Gilles Delavaud, 321-30. Paris : L’Harmattan/INA.
- Gaudreault, André, et Philippe Marion. 2000. « Un média naît toujours deux fois… ». Sociétés & Représentations 9 : 21-36. https://doi.org/10.3917/sr.009.0021.
- Gaudreault, André, et Philippe Marion. 2013. La fin du cinéma ? Un média en crise à l’ère du numérique. Paris : Armand Colin.
- Gaudreault, André, et Philippe Marion. 2016. « Défense et illustration de la notion de série culturelle ». Dans A History of Cinema without Names: A Research Project, sous la direction de Diego Cavallotti, Federico Giordano et Leonardo Quaresima, 59-71. Milan : Mimesis International.
- L’Herbier, Marcel. 1954. « Télé-Shaw. À propos de “Pygmalion” ». Cahiers du cinéma 31 : 30-35.
- Orain, Fred. 1951. « Film, cinéma et télévision ». Cahiers du cinéma 1 : 37-38.
- Quintana, Àngel. 2008. Virtuel ? À l’ère du numérique, le cinéma est toujours le plus réaliste des arts. Paris : Cahiers du cinéma.
- Sigurd, Jacques. 1946. « Télévision… et télécinéma. Une visite au Studio de la rue Cognacq-Jay ». L’Écran français 29 : 7-9.