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Qualité urbaine, justice spatiale et projet est un ouvrage collectif publié à la suite du colloque de l’Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et urbanisme (APERAU), tenu à Lausanne en 2012. Il s’articule, comme le titre le suggère, autour de trois thèmes qui promettent une belle unité : d’abord, celui de la qualité urbaine, c’est-à-dire de ce qui fait une bonne ville, habitable, hospitalière, « poétique » ; ensuite, celui de la justice spatiale, ou de la ville juste, dans laquelle, par exemple, les conditions de la qualité urbaine seraient équitablement distribuées ; enfin, celui des mécanismes, innovations institutionnelles ou types de projets qui sont les mieux à même de réaliser cette ville, « vivable » et « juste ». Les contributions de la première partie sur la qualité de la ville montrent un souci particulier pour ses espaces publics et, encore plus spécifiquement, pour ceux des villes européennes. On s’intéresse au coût de leur aménagement, à leur éclairage, leur végétation ou encore leur ambiance. C’est une partie très stimulante et pleine d’enseignement. La seconde partie porte sur la question de la justice. L’ouvrage propose toutefois, ici, davantage des études de cas (qui nous sortent d’ailleurs du contexte européen) que des réflexions normatives à proprement parler sur ce qu’est la ville juste. On mobilise tout de même sans surprise le concept de droit à la ville, ainsi que certaines théories de la justice contemporaine. Les travaux, relativement rares, en théorie urbaine et en philosophie politique qui se penchent directement sur cette question de la ville juste sont toutefois largement ignorés, ce qui ne manque pas de décevoir, dans un tel ouvrage. La troisième partie, sur le thème du projet, a un petit côté fourre-tout. On y parle de planification urbaine, de politiques d’agglomération, sans trop de souci pour la problématique annoncée en introduction, et donc pour l’articulation, dans le projet, des principes de qualité et de justice. Le chapitre sur les politiques du transport est sans doute un bon contre-exemple de cette critique. S’il a le défaut de bien des actes de colloque dont le thème embrasse trop large et si l’unité entre les trois parties n’est pas aussi évidente que ce qu’on nous annonce en introduction, cela demeure tout de même un ouvrage riche et utile. Le nombre de contributions intéressantes est certainement bien supérieur à ce qu’on nous propose généralement dans les productions de ce genre. L’ouvrage ne devrait certainement pas être ignoré par ceux et celles dont les intérêts de recherche touchent à la question de la ville « vivable », de l’aménagement des espaces publics et à celle de la ville durable ou de la justice environnementale telle qu’elle s’inscrit dans le contexte urbain.